NATHALIE SOME A PROPOS DE LA COUVERTURE MEDIATIQUE DE LA CAMPAGNE DEGUISEE: « C’est dommage que certains aient choisi d’être des brebis galeuses »

En prélude aux élections présidentielle, législatives et municipales prévues à partir d’octobre prochain, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé, les 29 et 30 juillet 2015 à Ouagadougou, une formation au profit de ses conseillers, agents et représentants provinciaux sur le thème : « Contenu des documents électoraux et déroulement du processus électoral ». Au cours de la cérémonie d’ouverture de cette session de formation tenue dans la matinée du 29 juillet dernier, la présidente du CSC, Nathalie Somé, s’est prononcée sur le non-respect, par certains médias, de la mesure prise par son institution sur les campagnes électorales déguisées.

 

Certains médias de la place ne respectent pas la mesure du CSC interdisant aux journalistes de couvrir les campagnes électorales. C’est, du moins, le constat fait par la présidente du CSC, Nathalie Somé. «Deux semaines après la prise de cette décision, nous sommes montés au créneau avec un message pour féliciter les médias, dans l’effort qu’ils font dans le respect de cette mesure. Malheureusement, je constate que notre message a été compris comme une prime à l’incivisme puisqu’il s’est trouvé des médias qui ne respectent pas la décision. Je trouve cela dommage. Ils sont une dizaine sur un parc de 150 radios, 28 télévisions, 70 titres de journaux et 16 médias en ligne. Je ne dirais pas que dix c’est insignifiant. Seulement, c’est dommage que certains choisissent d’être des brebis galeuses au moment où la Nation entière attend beaucoup des médias. Ce n’est pas alarmant, mais c’est dommage », a-t-elle expliqué. Néanmoins, elle a soutenu qu’après un mois d’application de cette décision, le bilan reste satisfaisant pour la simple raison que l’ensemble des médias fait l’effort de l’appliquer. C’était au cours de la cérémonie d’ouverture de la formation des conseillers, agents et représentants provinciaux du CSC, organisée le 29 juillet dernier. Pour elle, la campagne déguisée, c’est tout ce qui permet de mettre en exergue ou en vitrine un parti politique pendant cette période de 90 jours. Pour ce qui est des « médias fautifs indexés », elle a fait savoir que des lettres d’observations et de mise en demeure leur ont été envoyées. « Nous avons interpellé ces médias, car il y a des sanctions qui sont prévues par la loi. Nous espérons ne pas dépasser ce stade parce qu’il y a d’autres sanctions qui sont prévues par la loi », a-t-elle averti. Toutefois, elle s’est gardée de citer les noms de ces médias car, pour elle, ces médias se reconnaissent.

Une formation des agents du CSC pour cerner les exigences de la gestion de la couverture médiatique des élections

Bien avant cela, elle a soutenu que la formation organisée par son institution vise à renforcer les capacités de ses agents sur la supervision du discours électoral dans les médias. Il s’agira, à son avis, d’assurer l’égalité, le pluralisme et l’équilibre de l’information en vue de garantir l’égalité des chances entre les candidats ou les partis politiques en lice. De ce fait, six communications ont été dispensées aux participants au cours de la formation. Il s’agit, entre autres, de la gestion de la couverture médiatique des élections 2015 : enjeux et exigences, des critères d’une élection libre et équitable, des textes législatifs encadrant les élections et des dispositions règlementaires prises par le CSC dans la gestion de la couverture médiatique des élections présidentielle et législatives de 2015. Ces communications permettront aux participants de mieux cerner les enjeux et les exigences de la gestion de la couverture médiatique des élections de 2015. En outre, les participants auront une mise à niveau sur la méthode et les résultats que le CSC attend du monitoring des médias en cette période électorale. Par ailleurs, ils s’approprieront les textes législatifs et réglementaires encadrant la couverture médiatique des élections présidentielle et législatives de 2015. Une formation des observateurs du CSC est également prévue à la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale. Nous vous proposons le communiqué du CSC sur la mesure de la campagne déguisée (NDLR : lire l’encadré).  

 

Mamouda TANKOANO

 

 

Le CSC interpelle les médias sur le respect strict de la mesure

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) constate depuis un certain temps la publication par certains médias, notamment la presse écrite, d’articles liés à la campagne déguisée, au mépris de l’article 68 bis de la loi n°005-2015/CNT du 7 avril 2015, portant modification de la loi n°014-2001/AN, portant Code électoral et des dispositions de la décision n°2015-012/CSC, portant règlementation de la couverture médiatique des activités des partis, formations et regroupements politiques, des candidats indépendants du 21 juin au 18 septembre 2015 inclus.

Le CSC rappelle à l’ensemble des médias, et particulièrement à ceux qui ont déjà reçu des avertissements, qu’aux termes de l’article 2 de la décision n°2015-012/CSC, les publications portant sur les activités de soutien à un parti, formation et regroupement politique, un candidat ou un regroupement de candidats indépendants sont interdites durant la période allant du 21 juin au 18 septembre 2015 inclus.

Le CSC invite, de ce fait, les médias à cesser, sans délai, les publications portant sur les campagnes déguisées dans les conditions définies par la décision sus-citée afin d’éviter d’éventuels désagréments.

La Direction de la Communication et des Relations publiques