NESTORINE SANGARE à propos du financement de l’entrepreneuriat féminin:« On n’a demandé à aucune femme une carte politique avant de lui donner un formulaire »
L’hebdomadaire point de presse du gouvernement s’est tenu le 26 juin 2014 à Ouagadougou. A ce rendez-vous avec les hommes de médias, le ministre invité était celui de la Promotion de la femme et du genre, Nestorine Sangaré. Avec elle, il s’est agi de faire l’état des lieux de la mise en place du Fonds d’appui à l’entrepreneuriat féminin et des perspectives entreprises pour plus d’accessibilité à ce fonds. Comme à l’accoutumée, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, s’est aussi entretenu avec les journalistes sur certaines questions d’actualité dont la question des erreurs survenues lors de l’administration des épreuves du Baccalauréat 2014 et sur celle de la validité des diplômes du système Licence Master Doctorat (LMD) dans les concours de la Fonction publique.
L’une des difficultés majeures rencontrées dans la mise en place du Fonds d’appui à l’entrepreneuriat féminin, selon Nestorine Sangaré, ministre de la Promotion de la femme et du genre, c’est celle de la récupération politique. «Nous avons comme difficulté la désinformation comme les tentatives de récupération politique », a-t-elle dit, lors du point de presse du gouvernement tenu le 26 juin dernier. En effet, la ministre a laissé entendre que de fausses informations ont été distillées sur l’opération, en faisant croire aux femmes que, pour avoir un formulaire, la carte politique de tel ou tel parti politique était requise. «On n’a demandé à aucune femme une carte politique avant de lui donner un formulaire », a-t-elle déclaré. Nestorine Sangaré a donc invité toute personne ayant été victime d’une telle pratique à se plaindre au ministère de la Promotion de la femme et du genre. « S’il y en a qui ont été victimes de cela, le ministère est disposé à recueillir leurs plaintes », a-t-elle déclaré. Et «l’attribution des formulaires n’est nulle part conditionnée par la possession de carte d’un parti politique quelconque». Par ailleurs, la ministre a relevé d’autres difficultés, notamment celles organisationnelles, l’insuffisance des ressources humaines et financières au regard de l’engouement constaté. A ce jour, 3 549 dossiers ont été dépouillés avec une demande de financement de 14 milliards de F CFA, a révélé Nestorine Sangaré. C’est dire que la demande est largement supérieure à l’offre qui est de 5 milliards de F CFA. La ministre de la Promotion de la femme et du genre a indiqué que des perspectives sont élaborées en vue de répondre aux attentes des femmes et venir à bout des difficultés qui sont rencontrées. «Nous allons mobiliser des ressources supplémentaires pour faire face à la forte demande constatée», a-t-elle promis. En outre, les femmes qui auront des dossiers crédibles et qui bénéficieront du financement, a-t-elle précisé, pourront étaler le remboursement qui peut aller jusqu’à 5 ans. Et de déclarer que le gouvernement fait confiance à la femme burkinabè pour son intégrité et sa disponibilité à rembourser les prêts dont elle bénéficiera. Néanmoins, a-t-elle poursuivi, des mesures, des sanctions ou des saisines seront entreprises à l’égard de celles qui seront incapables de rembourser leurs prêts.
Un autre volet de ce point de presse a été le jeu de question-réponse engagé entre le ministre Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, et les hommes de médias. La première préoccupation des journalistes a été celle des erreurs survenues lors de l’administration des épreuves du baccalauréat 2014. Les difficultés de manipulation des enveloppes et quelques erreurs techniques survenues lors de l’administration des épreuves du baccalauréat 2014, selon le ministre, seront rattrapées. « Tout ce que nous faisons doit aller dans le sens du professionnalisme et des instructions claires ont été données pour rattraper les erreurs constatées », a-t-il dit. En effet, le porte-parole du gouvernement a reconnu que, quelle que soit l’ampleur d’une erreur, elle reste une erreur ; mais l’important, c’est de pouvoir la rattraper. «Ce rattrapage sera fait rapidement car le Burkina, en matière d’organisation des concours, s’est hissé à un niveau où nous ne pouvons pas redescendre», a-t-il ajouté. Le ministre s’est aussi prononcé sur la question de la compatibilité des diplômes du système Licence master doctorat (LMD), en vigueur dans les universités du Burkina depuis quelques années, avec les concours de la Fonction publique. Là-dessus, Alain Edouard Traoré a dit être étonné de voir le problème survenir. « La solution avait été trouvée et nous sommes étonnés que le problème se pose actuellement », a-t-il laissé entendre. Si un concours, soutient-il, est de niveau DEUG (Diplôme d’études universitaires générales), quelqu’un qui a un niveau licence ou master doit pouvoir y postuler. Et le ministre de rassurer en ces termes : « Je pense que le ministre des Enseignements secondaire et supérieur est déjà sur le terrain pour essayer de régler ces questions en attendant que nous relisions l’ensemble de notre dispositif règlementaire ».
Un autre sujet qui a aussi été abordé par les journalistes est la question de la soude caustique déversée dans un quartier de Ouagadougou, précisément à Zongo, le 24 juin dernier. Sur cette question, Alain Edouard Traoré a rassuré que des règles existent en ce qui concerne l’importation des produits. « Le gouvernement et les autorités compétentes, en ce qui concerne les produits déversés à Zongo, mèneront des enquêtes et prendront des sanctions à l’endroit des contrevenants », a-t-il conclu.
Adama SIGUE