HomeA la uneNORD-MALI :Un piège sans fin

NORD-MALI :Un piège sans fin


Alors que les négociations entre groupes armés du Nord-Mali et l’autorité centrale de Bamako se poursuivent à Alger, pour un retour définitif de la paix dans le septentrion malien, des manifestations organisées par la société civile malienne se multiplient dans la capitale, pour condamner les velléités indépendantistes des Touaregs. On se rappelle d’ailleurs qu’au cours des pourparlers, les touaregs, partisans de la partition du Mali, n’avaient pas hésité à quitter la table des négociations, clamant haut et fort qu’ils préféraient attendre une définition claire du statut de l’Azawad, avant de reprendre leur place autour de la table.

 

La dérobade n’a jamais contribué à résoudre un problème

 

Entre les velléités cessessionistes des tenants de l’Azawad, la détermination des autorités de Bamako à ne pas céder la moindre parcelle du territoire national et le sort des nombreuses autres ethnies non touaregs qui vivent dans ces régions, c’est bien un piège sans fin qui se referme lentement mais sûrement sur la terre de Soundiata Kéïta. De Modibo Kéïta à Amadou Toumani Touré, les différents dirigeants ont usé de ruses diverses pour se dérober de leurs responsabilités devant une éventuelle désintégration du pays, eu égard à la question touarègue ; chacun des chefs d’Etat a plus ou moins réussi à refiler le problème du Nord à son successeur, oubliant que la dérobade n’a jamais contribué à résoudre un problème. Aujourd’hui, IBK et sa génération ne peuvent plus jouer à la politique de l’autruche. Ils doivent affronter la situation avec courage pour ne pas permettre la partition du pays, mais aussi avec suffisamment de doigté pour éviter que la situation du Nord ne se transforme en un autre Sahara occidental. C’est là tout le sens du message qu’envoie la société civile malienne à la délégation de l’Etat à Alger ; une fermeté sans faille, tout en laissant ouverte la porte du dialogue, en vue de parvenir à un consensus qui déterminerait les conditions d’un vivre-ensemble paisible entre les différentes communautés du pays. Malheureusement, il y a déjà trop de rancœurs, trop de haine et d’esprit revanchard au regard des actes posés par les uns à l’endroit des autres. Tout cela ne facilite pas du tout la tâche à IBK.

 

Il faut une union sacrée autour de IBK

 

Seul, il est clair que le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) ne parviendra à aucune solution en faveur de l’unité du pays. Lui-même étant submergé par les nombreux scandales découlant de sa gouvernance aventuriste et mégalomaniaque qui le mettent en très mauvaise posture vis-à-vis de la communauté internationale. Il faut donc que l’ensemble de la classe politique, tous bords confondus, forme avec la société civile, une union sacrée autour de IBK, pour empêcher que ce piège se referme totalement sur le Mali. Car il s’agit dans cette situation, d’une question d’intérêt national. Il s’agit de sauver le Mali. Accorder une indépendance aux Touaregs reviendrait tout simplement à ouvrir une brèche qui conduira à la désarticulation et à la mise en lambeaux du pays. Si Kidal devient un Etat indépendant, qu’adviendra-t-il des communautés peule, sonraï, malinké, bella, et autres qui vivent dans cette partie du Mali et qui ne réclament pas l’indépendance, bien qu’étant numériquement les plus importants de la région ? C’est un autre problème que Bamako aura à résoudre si jamais il accepte de « baisser la culotte ».

En attendant, la réalité sur le terrain est celle d’une partie du territoire occupée par des hommes armés, un Etat militairement impuissant, et une puissance coloniale, la France, qui joue à un double jeu. Pour répondre au principe d’auto- détermination, et au nom duquel la France caresse les ténors de l’Azawad dans le sens du poil, IBK devrait inviter son ami François Hollande à tendre davantage l’oreille vers les peuples corses et normands, avant de soutenir les revendications cessessionistes des Touaregs. Mais IBK aura-t-il seulement ce courage ?

 

 

Dieudonné MAKIENI


No Comments

Leave A Comment