NOUVEAU MASSACRE DE CIVILS AU BURKINA:Si la lâcheté avait un nom…
36 personnes tuées ! C’est le bilan macabre de l’attaque perpétrée en début de semaine, par des terroristes, dans un marché et un village de la région du Centre-Nord au Burkina. Si la lâcheté avait un nom, elle ne pourrait pas mieux rimer avec un autre mot. Car, non seulement les prétendus fous d’Allah ne font pas preuve de bravoure en s’en prenant à des populations sans défense, mais dans le cas d’espèce, ils ont poussé la bassesse jusqu’à se faire passer pour des militaires en patrouille pour mieux faire jouer l’effet de surprise et accomplir leur sale besogne. Mais en agissant de la sorte, ces enragés aux desseins funestes, ont prouvé à la face du monde, qu’ils sont des individus sans foi ni loi, qui n’obéissent qu’à un instinct primaire de sauvagerie et de barbarie, dans un combat qui n’a pas de sens. Car, même en temps de guerre, il y a des dispositions internationales qui interdisent de s’en prendre aux populations civiles et qui reconnaissent, au passage, des droits aux prisonniers de guerre.
Cette nouvelle attaque lâche et barbare ressemble à la réaction d’une bête blessée
C’est dire si l’acte de ces individus armés tirant à l’aveuglette et dans le tas sur d’innocentes populations dont le seul tort était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, est simplement inqualifiable et échappe à la raison. Mais au-delà de l’émotion, cette nouvelle attaque lâche et barbare ressemble à la réaction d’une bête blessée, réduite à s’en prendre à des cibles molles face à la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité (FDS). En effet, depuis un certains temps, les FDS sont en train de leur porter la contradiction sur le terrain en leur infligeant de sévères revers. Est-ce donc par dépit que les terroristes ont agi à Nagraogo et Alamou ? Quoi qu’il en soit, ce nouveau drame vient rappeler, si besoin en était, la nécessité de toujours garder l’arme au pied, face à un adversaire de plus en plus acculé et visiblement contraint à changer constamment de stratégie pour brouiller les pistes et espérer continuer à faire parler de lui. C’est dire si le danger reste toujours permanent et que le combat sera de longue haleine. Mais l’espoir est permis. Surtout face au courage et à la détermination des Forces de défense et de sécurité dont l’engagement au combat est, peut-on dire, en train de porter fruit au point que la donne est en train de changer sur le terrain.
Vote de la loi sur l’enrôlement de volontaires
Mais ce combat ne saurait être celui des seules FDS. La collaboration des populations se présente d’autant comme une nécessité que l’on ne pourra jamais mettre un agent de sécurité derrière chaque citoyen. C’est pourquoi le vote, au lendemain des attaques, par l’Assemblée nationale, de la loi sur l’enrôlement de volontaires pour la défense de la patrie, ne pouvait pas mieux tomber. En rappel, cette loi est une réponse à l’appel du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré qui, au lendemain de l’attaque sanglante d’un convoi minier qui avait laissé une quarantaine de victimes sur le carreau, en novembre 2019, appelait à la mobilisation générale contre le terrorisme. Dans un message adressé à la Nation, il ordonnait le recrutement de volontaires pour renforcer les effectifs des soldats. C’est ce à quoi a fait droit l’Assemblée nationale, le 21 janvier dernier, par l’adoption de ladite loi.
Il y a des raisons de penser que l’ennemi vit au sein des populations
Au passage, on peut saluer l’unanimité qui s’est dégagée autour de l’adoption de cette loi qui n’a fait l’objet d’aucune abstention à la Représentation nationale. C’est dire si aujourd’hui, la question sécuritaire est devenue une préoccupation nationale. Si fait que les députés, dépassant leurs clivages et autres considérations politiques, ont compris la nécessité de faire front et d’aller en rangs serrés contre la bête venimeuse à multiples têtes. Car, à maintes reprises, les terroristes ont prouvé qu’ils avaient plus d’un sale tour dans leur sac et leur fourberie ne laisse place à aucun doute qu’ils ne cherchent qu’à profiter des failles pour mieux étendre leurs tentacules et répandre leur venin au sein des populations. Mais les Burkinabè ont l’occasion de leur prouver que le terrorisme n’a pas d’avenir et qu’à peuple uni, il n’y a rien d’impossible. Pour en revenir au cas du massacre de Nagraogo, il vient comme une piqûre de rappel de la nécessité de rester vigilant. Car, si l’attaque était intervenue dans une zone frontalière, on aurait pu penser que l’ennemi était venu d’ailleurs. Mais dans le cas d’espèce, il y a des raisons de penser que l’ennemi vit au sein des populations avec une redoutable capacité de se fondre parmi elles. C’est pourquoi, il n’est pas exagéré de dire que la situation, dans le Centre-Nord, mérite un traitement particulier. Car, depuis un certain temps, c’est comme si l’épicentre des attaques terroristes s’était déplacé des fronts Est et Nord pour se concentrer dans cette zone, avec parfois des attaques ciblées dont on se demande à quoi elles peuvent bien répondre. C’est dire si une opération de dératisation s’impose dans la zone. Et tout porte à croire que plus vite on la mènera, mieux cela vaudra.
« Le Pays »