HomeA la uneNOUVELLE CONVOCATION DE OUSMANE SONKO DEVANT LA JUSTICE SENEGALAISE : Les tuiles s’amoncellent sur la tête du leader du Pastef

NOUVELLE CONVOCATION DE OUSMANE SONKO DEVANT LA JUSTICE SENEGALAISE : Les tuiles s’amoncellent sur la tête du leader du Pastef


Après l’affaire Adji Sarr, du nom de cette employée d’un salon de beauté se disant victime de viol et de menaces de mort, qui n’a pas fini de faire parler d’elle, Ousmane Sonko était de nouveau appelé à comparaître à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, le 2 février dernier, pour répondre d’accusations de « diffamation » suite à une plainte d’un membre du gouvernement. Le ministre Mame Mbaye Niang, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a assigné en justice le leader de l’opposition qu’il accuse d’avoir tenu des propos diffamatoires qui portent atteinte à « son honneur et à sa considération », en déclarant, lors d’un point de presse, que l’actuel ministre du Tourisme a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) alors qu’il était ministre de tutelle du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC). Le fond du problème est que même si Ousmane Sonko, qui a été entendu une première fois, a pu évoquer un lapsus linguae en parlant de l’IGE en lieu et place de l’IGF (Inspection générale des finances), le candidat déjà déclaré à la présidentielle de 2024 persiste et signe dans ses charges contre l’ancien ministre de la Jeunesse qu’il accuse d’indélicatesses dans la gestion des fonds du PRODAC.

La carte de la victimisation qu’il joue à fond, pourrait montrer ses limites

 

Il dit même en détenir des preuves. En attendant que la Justice fasse la lumière sur ces accusations, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec cette nouvelle affaire judiciaire qui ne manquera pas de faire jaser, les tuiles s’amoncellent sur la tête du leader du Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). D’autant que cette nouvelle convocation qui paraît comme une affaire à côté d’une autre toujours pendante en Justice, pourrait ne pas être sans conséquences pour le jeune opposant. Pour tout dire, en multipliant les procès, il y a à craindre que le fougueux maire de Ziguinchor ne finisse par se trouver pris en tenailles entre des affaires judiciaires potentiellement préjudiciables à ses ambitions présidentielles, en cas de condamnation. Surtout que dans le cas d’espèce, la thèse de la cabale politique invoquée dans cette affaire, pourrait ne pas tenir la route puisqu’il s’agit de propos tenus publiquement et qui lui ont valu cette plainte du ministre en fonction. En tous les cas, à présent que l’affaire a été portée en justice, il appartient à Ousmane Sonko de savoir se défendre pour sortir la tête haute, d’une affaire qui pourrait entamer sa crédibilité en plus de porter un sérieux coup à son image. Autrement, ses partisans auront beau crier à la cabale politique, rien ne pourra y faire, notamment le sortir du pétrin s’il se montrait incapable d’étayer ses accusations de preuves tangibles et convaincantes. C’est dire si la carte de la victimisation qu’il joue à fond, pourrait montrer ses limites. Et s’il devait subir la rigueur de la loi, on se demande s’il n’irait pas jusqu’à y laisser son éligibilité aux scrutins à venir.

 

Ousmane Sonko doit aussi éviter de prêter le flanc, pour ne pas donner des verges pour se faire flageller

 

Cela dit, Ousmane Sonko pourrait tout aussi bien sortir grandi de ce procès, s’il parvenait à se tirer brillamment d’affaire. C’est sans aucun doute tout le mal que ses nombreux partisans souvent prompts à descendre dans la rue pour défendre sa cause, lui souhaitent. Certes, ce genre de retentissantes affaires judiciaires peuvent participer à renforcer l’aura de l’opposant politique. Mais à force de multiplier les plaintes et les convocations pour des affaires qui ne l’honorent pas toujours, cela pourrait interroger sur le sérieux de cette personnalité politique qui aspire à diriger un jour le Sénégal. C’est dire si Ousmane Sonko doit aussi éviter de prêter le flanc, pour ne pas donner des verges à ses contempteurs pour se faire flageller. En effet, autant, dans l’affaire Adji Sarr, il aurait pu mesurer, en tant que personnalité politique de haut rang, les risques de recourir aux services d’une masseuse, autant, dans la présente affaire, il n’était pas obligé de porter publiquement de telles accusations contre un ministre de la République, sachant que cela ne manquerait pas de soulever des vagues et de lui créer des ennuis. Ce d’autant que lui-même semble convaincu que le pouvoir de Macky Sall ne reculera devant rien pour lui chercher des noises, au moment où il s’affiche comme la principale figure de proue d’une opposition décidée à provoquer l’alternance en 2024. Et ce, face à un chef de l’Etat qui continue de garder le silence sur les intentions de troisième mandat qu’elle lui prête. Comme quoi, il ne faut pas tenter le diable.

 

« Le Pays »


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