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OPERATION BILLETAGE : Le salaire de 1 213 agents suspendu


L’opération billetage, qui a eu lieu en mai 2015, a enregistré l’absence de 1 435 fonctionnaires. Parmi eux, 1 213 agents sont en situation irrégulière et leurs salaires seront suspendus ce mois de juillet. L’information a été donnée par le ministre de l’Economique et des finances, Jean-Gustave Sanon, à la sortie du conseil des ministres tenu le vendredi 24 juillet 2015 au palais de Kosyam sous la présidence du chef de l’Etat, président du conseil des ministres, Michel Kafando.

Ce sont au total 1 435 fonctionnaires qui ne se sont pas présentés pour réclamer leurs salaires au cours de l’opération billetage qui s’est déroulée en mai 2015, et le montant mis en cause est de plus de 2 milliards de F CFA. Sont-ils des fonctionnaires fictifs? Le ministre de l’Economie et des finances, Jean-Gustave Sanon, se veut prudent : « a priori, on ne peut pas dire que ce sont des fonctionnaires fictifs. Il y a certainement des cas de fonctionnaires qui sont à l’extérieur pour des stages, des cas de personnes qui sont en évacuation sanitaire à l’étranger, des cas de décès, etc ». Toutefois, a-t-il précisé, les agents du ministère sont en train de peaufiner l’exercice et d’ici un mois, ils reviendront en conseil des ministres pour donner une situation beaucoup plus précise. Mais, d’ores et déjà, le conseil des ministres a décidé de suspendre pour ce mois de juillet, le salaire de 1 213 agents qu’il trouve être en situation irrégulière, à titre conservatoire, pour permettre de réduire la masse salariale annuelle d’environ 2 728 421 472 F CFA. Le ministre Jean- Gustave Sanon s’est aussi prononcé sur un certain nombre de projets et d’avant- projets de lois examinés et adoptés en conseil des ministres, notamment la loi de finances. A l’en croire, c’est la nouvelle constitution financière qui va gouverner la gestion des finances publiques. L’avant-projet de loi, a-t-il expliqué, découle d’un certain nombre de directives qui ont été prises en 2009 par le conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et qui visent à améliorer le cadre de gestion des finances publiques. C’est ce processus qui a été ainsi entamé par le Burkina, à travers l’adoption de cet avant-projet de loi qui sera soumis au Conseil national de la transition (CNT) pour adoption, avant sa promulgation par le président du Faso.

« Dorénavant, c’est chaque ministre qui va expliquer ce qu’il a fait avec l’argent »

Pour lui, cette loi change fondamentalement la pratique en matière de gestion des finances publiques. Car elle repose sur une logique de résultats, ce qui signifie qu’il y aura une déconcentration des ordonnancements. « Le ministre de l’Economie et des finances ne sera plus l’unique ordonnateur du budget de l’Etat. Tous les ministres seront ordonnateurs principaux de leurs budgets en dépenses. Cela suppose qu’on va définir les objectifs, fixer des indicateurs pour mesurer l’atteinte de ces objectifs et donner maintenant les moyens aux ministères afin qu’ils puissent travailler. Dorénavant, c’est chaque ministre qui va expliquer ce qu’il a fait avec l’argent », a-t-il laissé entendre. L’accent, a-t-il révélé, va être mis sur l’efficacité de la dépense, car il ne s’agit pas de dépenser, mais il faut dépenser utile et efficace. Le second changement, a-t-il relevé, est que la comptabilité de l’Etat va s’orienter vers celle du privé. « Dorénavant, dans la comptabilité de l’Etat, on doit pouvoir lire ce qu’on appelle les créances et les dettes ; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On doit pouvoir lire quel est le patrimoine de l’Etat. L’Etat, à l’image du privé, va donc produire un bilan », a-t-il indiqué. Bédializoun Moussa Nébié, qui assistait à ce conseil des ministres, non pas en tant que ministre délégué mais en qualité de nouveau ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, a indiqué que sa mission ne va pas changer fondamentalement. C’est de continuer, a-t-il assuré, à renforcer les relations d’amitié et de partenariat entre le Burkina Faso et ses partenaires, mais aussi les relations de confiance entre le pays des « Hommes intègres » et tous les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux, et aussi, bien sûr, d’autres partenaires sur la scène internationale, notamment les ONG et certaines grandes associations. Le rôle d’un ministre des Affaires étrangères, a-t-il confié, c’est toujours d’engranger des partenaires, c’est toujours d’avoir de l’amitié, faire en sorte que son pays soit entouré d’affection et de sympathie ; c’est ce qui peut pousser des investisseurs à privilégier la destination Burkina. Et c’est ce qu’il s’emploiera donc à faire, a-t-il promis.

La place du Burkina n’a pas changé sur le plan diplomatique

Selon le ministre Nébié, malgré les événements difficiles qu’a connu le Burkina, sa place n’a pas changé sur le plan diplomatique, aussi bien au niveau régional, sous-régional qu’international. « Les partenaires nous portent toujours dans leur cœur, dans leur estime ; ils souhaitent seulement que nous puissions conduire la transition jusqu’à son terme, que nous puissions renouer avec la démocratie et aussi poursuivre l’œuvre de développement que nous avons entreprise », a-t-il soutenu. Pour le ministre des Affaires étrangères, le Burkina est un pays qui compte énormément dans la diplomatie et de ce fait, les partenaires sont toujours disposés à nous accompagner et à renforcer leurs relations de partenariat. Quant au ministre de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, Salifou Dembélé, il a plaidé à ce conseil des ministres pour une implication des organisations de la société civile de jeunes de la sous-région dans la célébration de la Journée internationale de la jeunesse au Burkina, afin de marquer d’un sceau particulier cette commémoration qui a lieu le 12 août de chaque année, et prendre en compte leurs préoccupations. L’objectif recherché, a-t-il souligné, est que les jeunes puissent être impliqués, comme il se doit, dans le développement économique et social de tous les pays de la sous-région, en particulier du Burkina. Le but, a-t-il fait noter, est de faire en sorte que l’exemple des jeunes du Burkina, qui ont été au centre de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, puisse servir à d’autres jeunes de la sous-région. Et à en croire le ministre Dembélé, le conseil des ministres a donné son accord pour que la cérémonie de ce grand événement qui durera une semaine, avec, au menu, de nombreuses activités dont des camps de rencontres, soit présidée par le Président du Faso. Pour lui, il est certain que si on ne prend pas en compte les préoccupations de la jeunesse, si on ne prend pas des mesures pour prévenir la violence des mouvements extrémistes qui s’annonce, il est fort à parier que cette jeunesse sera à la merci de ces mouvements terroristes. C’est d’ailleurs pour cela que l’accent sera mis sur la citoyenneté, le civisme et la culture de la démocratie et de la paix, a-t-il conclu.

Dabadi ZOUMBARA


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