ORGANISATION DE LA CAN 2015 :L’avenir nous dira si le Maroc a eu raison ou tort
La décision de la Confédération africaine de football (CAF) est tombée comme un couperet, le 11 novembre 2014. Le Maroc, du fait de son refus d’abriter la CAN 2015, a été sanctionné. En effet, réuni le 11 novembre, le comité exécutif de la CAF a statué sur le refus du Maroc d’accueillir la prochaine CAN 2015, prévue du 17 janvier au 8 février prochains. Le Maroc avait, plusieurs semaines auparavant, fait la proposition aux autorités de la CAF, du report de la compétition au mois de juin 2015, pour cause d’Ebola. Mais cette proposition n’a pas du tout rencontré l’adhésion de la CAF qui a décidé de le disqualifier de la prochaine CAN.
La sanction de la CAN risque d’être encore beaucoup plus dure, à en croire le communiqué indiquant qu’elle « appliquera ultérieurement les dispositions réglementaires qui s’imposent, suite au non- respect par la fédération royale marocaine de football des clauses réglementaires et contractuelles, dont celles stipulées dans l’accord cadre signé entre la CAF et la Fédération royale marocaine de football en avril 2014 ». Une suspension de plusieurs éditions est notamment envisageable. C’est un véritable coup de massue pour le football marocain car, pendant une certaine période, il sera mis au ban de la communauté footballistique.
Le Maroc a-t-il pris la bonne décision ? En tout cas, ils sont nombreux, ceux qui pensent que le Royaume chérifien a fait le bon choix, avançant qu’il vaut mieux, au stade actuel des choses, subir les foudres de la CAF qu’avoir affaire à Ebola. Ce refus du Maroc, d’abriter la CAN 2015 étant aujourd’hui consommé, ce pays va à présent devoir assumer sa décision. L’avenir nous dira s’il a eu raison ou tort de ne pas organiser cette compétition.
Il est difficile de condamner dans l’absolu l’un ou l’autre camp
Pour l’heure, en tout cas, on peut faire le constat que dans la lutte contre la fièvre à virus Ebola, il y a certes eu des avancées dans les recherches, mais un vaccin n’est toujours pas disponible. Pour autant, faut-il suspendre les activités sportives ? En demandant le report de la CAN, le Maroc était-il assuré que d’ici là, les choses rentreraient dans l’ordre dans la bataille contre Ebola ? Rien n’est moins sûr. Reporter la CAN 2015 tel que l’a proposé le Maroc, n’est pas sans créer des conséquences énormes sur le plan financier, quand on sait que la CAF a pendant longtemps planifié cette compétition et ce durant deux ans. On peut humainement comprendre qu’elle fulmine contre le Royaume chérifien.
Mais, à la charge de la CAF, qui a longtemps mis la pression sur le Maroc aux fins de le dissuader de prendre toute décision qui irait dans le sens de la menace des gros intérêts en jeu, liés à l’organisation de cette compétition, quelle garantie a-t-elle donné au Maroc, qu’il ne risquait rien en accueillant sur son sol la fête africaine du ballon rond ?
On peut le constater, il est difficile de condamner dans l’absolu l’un ou l’autre camp. Pour parer au plus pressé, la CAF va désigner un pays pour remplacer le Maroc. L’Angola, le Nigeria, le Gabon ou L’Egypte pourraient organiser cette 30è édition, malgré des délais extrêmement courts. Il n’est pas non plus exclu que ce soit une Co–organisation comme cela avait été le cas, notamment en 2012 avec le Gabon et la Guinée équatoriale.
Une rencontre entre des membres des gouvernements égyptiens et soudanais aurait déjà eu lieu , suite aux bonnes relations entre les deux pays. Un duo Egypte–Soudan n’est donc pas à exclure et les prochains jours nous situeront sur le nom du prochain pays organisateur de la CAN 2015.
Ben Issa TRAORE