ORGANISATION DE LA 28e EDITION DU FESPACO : Le Burkina revient de loin
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a ouvert ses portes le 25 février 2023 et ce, jusqu’au 4 mars prochain. Pendant donc une semaine, le cinéma africain sera à l’honneur dans la capitale burkinabè qui, à l’occasion, recevra des centaines de festivaliers venus des quatre coins du monde. Le thème retenu pour cette 28e édition est le suivant : « Cinéma africain et culture de la paix ». Pour un thème d’actualité, c’en est un pour qui connaît la crise sécuritaire que vivent les pays du Sahel dont le Burkina Faso qui, depuis près de sept ans, est en proie à des attaques terroristes qui endeuillent injustement des familles. C’est pourquoi il faut, d’ores et déjà, saluer la résilience du peuple burkinabè qui refuse de plier l’échine et cela, en dépit de l’adversité à laquelle il fait face. C’est tout à son honneur. Cela dit, il faut que soit relevé le défi de l’organisation pour que le pays qui tente de redorer son blason, ne perde pas la face. Déjà qu’il a réussi à organiser avec brio le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Burkina pourrait regagner la confiance de bien de ses partenaires dont certains avaient pris le large, s’il parvenait à organiser sans couac le FESPACO.
Il vaut mieux prévenir que guérir
En tout cas, ce n’est pas une gageure que d’organiser deux événements d’envergure internationale en moins deux mois. Il le faut, surtout dans le contexte qui est le nôtre, avec une économie en berne frappée de plein fouet par les crises sécuritaire et humanitaire sur fond de conjoncture mondiale. Le Burkina, pour tout dire, revient de loin. Tel un roseau, il plie mais ne rompt pas. Certes, certains Burkinabè n’auront pas l’esprit à la fête du cinéma, mais c’est déjà cela de gagné que le pays réussisse la tenue de l’événement qui, on s’en souvient, a fait l’objet de moult reports. Reste maintenant à inviter les festivaliers au respect des consignes sécuritaires qui seront édictées par les autorités compétentes afin que la fête se déroule sans anicroche. Cela est d’autant plus nécessaire que la plupart des activités du FESPACO se dérouleront dans le centre-ville de Ouagadougou où sont logées plusieurs enceintes militaires. Dans le même temps, il sied de renforcer la sécurité au niveau des salles de ciné où auront lieu les projections cinématographiques. Il faudra, si besoin est, et cela afin de parer à toute éventualité, procéder à des fouilles et à des filtrages à l’entrée de toutes les salles de ciné. C’est le contexte qui l’exige, et peu importe ce que cela peut coûter en termes de perte de temps. L’ennemi étant à l’affût, il ne manquera pas d’exploiter la moindre faille pour tenter de saboter l’événement. Donc, il vaut mieux prévenir que guérir.
P.K