HomeA la uneOUMAROU YUGO, PRESIDENT DE LA FEDERATION BURKINABE DE KARATE DO : «Je rêve du jour où Adama Galbané et moi pourrons animer un stage ensemble

OUMAROU YUGO, PRESIDENT DE LA FEDERATION BURKINABE DE KARATE DO : «Je rêve du jour où Adama Galbané et moi pourrons animer un stage ensemble


Dans l’entretien qu’il nous a accordé le 19 août dernier dans son bureau à Gounghin, le président Oumarou Yugo, nouvellement élu à la tête de la Fédération burkinabè de karaté-do, s’est engagé à maintenir le karaté-do burkinabè à un haut niveau et invite les compétences  à une synergie d’actions afin de relever tous les défis.

 

 

Quels ont été vos grands chantiers depuis que vous avez été porté à la tête de cette fédération en mai 2016 ?

 

Depuis que j’ai été porté  à la tête de cette fédération, j’ai immédiatement, avec mon comité directeur, mis en place un programme partiel puisque l’année sportive était entamée. Le premier axe était un stage national. Cela a été fait. Le deuxième axe était le championnat national pour créer l’engouement  entre toutes les ligues. Cela a été aussi fait. Nous avons  ensuite sélectionné les meilleurs pour aller au TICA zone. Au sortir de cet évènement, j’ai une grande satisfaction, car nous avons donné le meilleur de nous-même à la fois sur le  plan administratif  qu’au niveau sportif. Sur le plan administratif parce que quand vous êtes élu président d’une fédération, vous appartenez à une autre  instance  qui est au-dessus de la vôtre. C’est l’Union des fédérations africaines de karaté (UFAK), et c’est la plus grande et la plus dynamique d’Afrique. Elle est présidée par l’Ivoirien Vincent Yayi. Mon premier geste, dès que j’ai été élu,  a été de faire un déplacement à Abidjan  pour le  rencontrer  afin de lui faire part du retour du Burkina. Je lui ai par ailleurs remis  les documents officiels qui valident mon élection et lui ai fait part de l’ambition de notre pays de participer au tournoi de la zone 3, mais également d’organiser le prochain si on pouvait faire acte de candidature.   J’ai par ailleurs profité  de l’occasion pour   payer les cotisations du Burkina Faso.  A l’assemblée générale qui s’en est suivie, mes pairs ont voulu me porter au poste de conseiller en  charge  de la stratégie, de marketing et de la communication de l’UFAK. Ce qui est un acquis pour mon pays. Le deuxième point positif, c’est  d’avoir arraché des mains du Nigeria, l’organisation en 2018 du championnat TICA zone. Et la cerise sur le gâteau, c’est que sur les 14 arbitres et coaches que nous avons présentés, 10 ont réussi à leur examen et 2 sont maintenant reconnus sur le plan international. En termes de résultat,  ce sont 27 médailles que nous avons engrangées au Bénin dont 8 d’or, 8 d’argent et 11 de bronze. Ce qui hisse le Burkina Faso largement à la première place, devant la Côte d’Ivoire et le Bénin.

 

Dans quelles conditions vos athlètes se sont-ils préparés ?

 

Nous n’avons pas eu assez de temps de préparation. C’est ce qui paraît paradoxal. Cela est dû au fait que notre fédération a été mise en place en mai 2016. J’ai eu très peu de temps pour organiser le championnat qui  n’a  démarré  que  le 30  juillet. Une semaine après, il fallait partir à Cotonou. Les enfants n’ont pas eu de temps de répit. Mais l’avantage est que ce sont des compétiteurs. Ils ont donc   travaillé d’arrache-pied durant tout le temps. Parfois avec  la peur au ventre, parce qu’après deux ans d’absence sur la scène internationale, surtout pour des novices, ce n’était pas du tout évident de faire une aussi belle prestation. Figurez-vous que sur les 28 athlètes qui ont pris part à cette compétition, il n’y avait que deux qui avaient la carrure internationale. Nous avons fait confiance à la jeunesse. Mais avec beaucoup de témérité et de volonté, ils ont su tirer leur épingle du jeu. Il faut aussi reconnaître que j’ai su faire le choix des meilleurs entraîneurs pour accompagner les jeunes gens dans cette expédition. Ce sont Abdoul Karim Ouédraogo en combat et Paul Tiendrébéogo en kata. Ils étaient supervisés par le directeur technique national, Idrissa Traoré,  et son adjoint, Marie Corneille. Je crois que  c’est la somme de toutes ces expériences  qui a permis ce résultat. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on  avait un médecin qui a su se montrer à la hauteur de la tâche. Il a travaillé  avec beaucoup d’ardeur   durant tous notre séjour pour panser les plaies et les entorses de nos athlètes. A  la veille de la compétition, trois de nos athlètes étaient perfusés.  Parmi ces trois, deux ont pu remporter des médailles d’or. C’est dire que nous avons travaillé comme des soldats. Ça n’a pas été du tout facile.

 

Malgré tous ces  bons résultats, on sent  que la paix n’est pas encore revenue au sein de la grande famille du karaté-do. La crise demeure  toujours ?

 

Vous parlez de quelle crise ?

 

Il me semble qu’il y a un groupe de frondeurs dont fait partie Adama Galbané, qui  contestent  toujours  votre élection à la tête de la fédération.

 

Il n’y a pas de crise à la Fédération burkinabè de karaté-do. Vous voyez que ma main est toujours tendue à ceux qui traînent encore les pieds. Il est clair que les portes de la fédération leur sont ouvertes. Non seulement à M. Galbané, mais aussi à tous les karatékas du Burkina. Nous n’avons  fermé  aucune porte. Mais il faudrait que les uns et les autres sachent qu’il y a eu une élection libre et transparente, qui a été organisée par l’Etat. Mais ils ont refusé d’y prendre part. Est-ce que vous pensez que ce sont tous les Burkinabè qui ont voté Roch Marc Christian  Kaboré à la tête du pays ? Il y a des gens qui ne sont pas allés                aux urnes, mais il est le président du Faso. Ils ne sont pas venus aux élections, mais je suis le président de la Fédération burkinabè de karaté-do. Et cela, ils devront l’admettre. Pour moi, la crise est loin derrière nous. Parce que si vous me dites qu’il y a crise, cela veut dire que nous avons usurpé ces médailles que nous venons d’obtenir au Bénin. Est-ce qu’une fédération en crise peut ramener 27 médailles ?

 

Quelle est la position du ministère des Sports et des loisirs par rapport à cette situation ?

 

Je ne suis pas le ministre. Par conséquent, je ne peux pas répondre à sa place. Mais je pense que le ministère a été très clair. Il a mis les moyens pour organiser les élections. L’effectif des karatékas est connu, suite à l’enquête de la gendarmerie. Ils ont été tous invités à cette Assemblée générale. Ceux qui ont été intéressés  sont venus et ceux qui ne l’étaient pas, ont décidé de briller par leur absence. Nous sommes quand même en démocratie. Les gens ne sont pas obligés de venir. Maintenant, quant à la position officielle du ministère, c’est  d’avoir fait le constat que tous les instruments  liés à l’organisation d’une élection  normale étaient réunis. C’est- à-dire le quorum,  l’Assemblée générale, la sécurité pour voter et autres. C’est suite à tous ces paramètres  que mon élection a été   validée.  C’est aussi un décret qui a confirmé mon installation comme président de la Fédération burkinabè de karaté-do. Le ministère reconnaît le bureau et nous donne les moyens puisqu’ il a fait un arbitrage budgétaire à l’issue duquel il nous a octroyé   13 millions de F CFA. Il ne faut pas croire qu’il peut y avoir autre chose aujourd’hui si ce n’est que de se mettre au service de la Fédération burkinabè de karaté. Il m’est difficile, en ce moment, de parler de crise parce que nous sommes en train de travailler.

 

Après le TICA zone, quelles sont les nouveaux défis qui se présentent  à  la fédération ?

 

Au sortir de ce TICA zone, la première quinzaine du mois de décembre, la fédération va organiser les Open de Ouagadougou. Avant les Open, nous allons organiser  un stage de haut niveau qui va concerner les grades de 4e , 5e et  6e dan. Nous avons également un gros stage d’arbitrage pour lequel je vais faire  venir des arbitres mondiaux pour former les nôtres. Nous avons déjà trois arbitres continentaux et il faut qu’on en profite pour amener tout le monde à un haut niveau. Je vais aussi faire les Open du Burkina Faso parce que j’ai signé une convention avec la Côte d’Ivoire et le Bénin.  Nous voulons créer de l’évènementiel pour que les karatékas puissent se tester entre eux et ensuite avec les meilleurs de la sous-région. Le deuxième objectif avant cette date, c’est de tenir, en début d’année, le conseil de gestion, suivi de la rentrée sportive. Nous allons nous préparer également pour la Coupe du  monde qui aura lieu  fin octobre en Espagne.  Ensuite, nous allons mettre sur pied  le comité d’organisation du TICA zone 2018 qui aura lieu dans notre pays sous la présidence du Mogho Naaba. Voilà les grands enjeux. Il faut que  d’ici 2018, nous ayons un programme bien alléchant pour nos karatékas et ce, dans la perspective du TICA zone.

 

« Si  des gens t’attaquent sur ce que tu es au lieu de s’attarder sur ce que tu fais, ça devient difficile de mener le combat»

 

 

Les choses semblent bouger dans le bon sens depuis votre élection à la tête de la Fédération burkinabè de karaté-do. Pouvez-vous nous livrer le secret de votre réussite ?

 

Vous savez, quand vous avez toujours travaillé dans l’ombre pour des gens, après, quand il faut travailler pour soi-même, cela devient plus facile. Aujourd’hui, je suis le président. Donc je travaille en fonction de ma passion, parce que j’aime profondément cette discipline. Comme Je l’ai dit tout à l’heure à vos collègues, ma vie est basée sur le socle de la foi. Je suis un musulman pratiquant. Après ma religion, viennent en deuxième position les arts martiaux. Parce que cela érige des vertus qui sont conformes à ma façon de vivre. Et troisièmement, je suis un passionné. Donc, les choses bougent pourquoi ? Parce que j’aime cette discipline ! J’ai cette chance de  connaître  quasiment tous les présidents de toutes les Fédérations de la sous-région. Je suis né à Ouagadougou, secteur 2 Bilbalogo. Mon cordon ombilical s’y trouve. Je suis un Ouagalais pur et dur. Je suis dans mon village. Les gens me connaissent. J’utilise ce réseau pour dynamiser cette  discipline. J’ai pour ambition de donner le meilleur de moi-même pour cette discipline, parce que j’ai 56 ans. Peut-être que dans 4 ou 8 ans, je n’aurai plus les mêmes moyens. Donc, c’est maintenant qu’il faut que je donne le maximum pour faire exceller cette discipline. Voilà les raisons pour lesquelles les choses bougent. Et comme je n’aime pas échouer, je veux  mettre fin à la crise en posant des actions qui ne souffrent pas de confusion puisque si vous n’êtes pas capable, vous ne pouvez pas porter autant de dynamisme. Si vous n’êtes pas capable, vous ne pouvez pas avoir autant de médailles. J’ai cette volonté  de faire bouger les lignes et d’amener ceux-là qui hésitent encore, à rejoindre la famille du karaté.   Ça bouge peut-être pour vous, mais c’est nécessaire, car on ne peut pas devenir un sport olympique, se fixer l’objectif d’aller à Tokyo, et continuer  de bricoler avec une coupe et un championnat par an.  On n’y arrivera pas si on reste sur des budgets  de 5 à 6 millions de F CFA par an. Pour une fédération normale qui veut aller à Tokyo, il faut 100 à 200 millions de F CFA par an. Voilà mes ambitions. Et si nous on n’est pas dans cet objectif, il faut  arrêter de rêver.

 

 

Vos propos nous laissent croire que vous avez suffisamment de moyens pour diriger cette fédération ?

 

D’abord, nous allons travailler à ce que le ministère puisse nous donner un budget conséquent lié  à nos résultats. Nous allons aussi travailler à ce que, de Falangountou  à Pô,  le karaté soit diffusé  en direct. Cela, dans le but d’attirer les sponsors. Il faut  que ces sponsors sachent que quand ils donnent de l’argent à la fédération, leur image peut être vue en direct dans toutes les contrées du pays. Je veux vendre l’image du karaté pour trouver des ressources pour financer mes projets. Il ne faut pas  se voiler la face, c’est vrai qu’il n’y a pas  d’argent au niveau du gouvernement, mais nous avons quelques entreprises qui s’en sortent bien. Et nous allons les solliciter afin qu’elles viennent aider notre discipline. Le peu aussi que j’ai, je le mettrai à la disposition de la fédération sans que cela ne compromette l’avenir de mes enfants et le Nan Songho  ( popote ) de ma famille. Parce que quand vous êtes un passionné, vous ne réfléchissez pas. Il y a des gens qui ont été des passionnés de l’Etoile Filante ou de l’Asfa-Yennenga  et qui ont dû vendre leur maison pour subvenir aux besoins de leur équipe. Je pense que je ne suis pas encore arrivé à cet extrême, mais il y a des moyens modernes aujourd’hui, liés à la communication, au marketing, au sponsoring, qui peuvent me permettre d’attirer des entreprises au niveau national, voire même au niveau international. En tout cas , c’est l’ambition que je me fixe et j’espère que Dieu va me donner les moyens et les relations pour pouvoir réaliser ce rêve.

 

«  Il faut que les gens, à un moment  donné, comprennent  que ton tempérament et ta façon d’être ont un rapport avec ton histoire»

 

On dit de vous  que vous êtes un  homme très obstiné. Que vous n’hésitez pas  à user de tous les moyens, parfois même à donner des coups, pour atteindre vos objectifs. Qu’en dites-vous ?

 

C’est vrai que c’est mon tempérament. Depuis l’âge de 6 ans, j’étais comme cela. Je n’ai pas été un enfant facile avec mon père avec qui je me suis toujours battu pour arracher des choses. Mais je ne suis pas méchant. Mes détracteurs peuvent le dire, mais je n’ai pas pris un micro ni fait une interview pour les insulter.  Mais eux, m’ont insulté, m’ont traité  de voleur, de criminel. Ils sont même allés plus loin pour dire que je suis à la base de la mort du karaté dans notre pays depuis 1977. Mais je crois aussi que ce qui est une qualité, peut s’avérer être parfois  un défaut, car j’ai un charisme débordant. Il  y a des gens qui paient des millions pour qu’on cultive le leadership dans leur entreprise. Je l’ai naturellement. Donc, je ne vais pas m’en priver. La vie est un éternel combat. Quand vous vivez dans une société et que vous voulez vous  en sortir, il faut que vous soyez parmi les meilleurs. Ce sont les règles  de la vie. Et ce défaut-là, je l’ai cultivé  depuis   l’occident où je vis depuis 1983. Quand je suis arrivé en France, on avait coupé les loyers de mon père en pleine révolution. Il fallait que je fasse des cours de karaté pour vivre. J’ai dû me battre pour  m’imposer devant le Blanc. J’ai battu des clubs français en  France. Les gens parlent de ce qu’ils ne savent pas. A Besançon, quand on disait que le Pekaha arrivait dans un gymnase, je vous assure que les gars tremblaient. Quand je rentrais  avec 86 personnes dans le bus et qu’on chantait  l’hymne national du Pekaha, le camp d’en face allait  faire pipi dans les vestiaires. J’avais des Noirs, des Arabes avec moi. On se rasait la boule à zéro. Ce n’était pas de la blague. Les années 86-87 -88  jusqu’en  93, le Pekaha était la terreur en France. Mais ce n’était pas des compétitions pour la gloire, mais plutôt de survie  pour imposer la différence, parce que j’étais un immigré  dans un pays étranger. Il fallait que je m’impose. J’ai acquis la nationalité pas en épousant une française, mais en travaillant. Donc, il faut que les gens, à un moment  donné, comprennent  que ton tempérament et ta façon d’être ont un rapport avec ton histoire. Je ne vais pas quitter cet environnement-là pour  venir me laisser écraser  par des gens qui n’ont jamais fait le dixième de mon parcours.  Souffrez que ce charisme puisse servir à la discipline. Je veux user de ce charisme pour aller frapper à des portes où certains ne pourront jamais aller, afin d’amener des gens à venir adhérer à ma discipline.

 

Que voulez-vous que les gens retiennent de votre passage à la tête de la fédération de karaté-do ?

 

Je crois que ce serait  trop prétentieux de ma part de  parler de mon passage à la tête de la fédé. Laissez  le bilan se faire. Ce que vous laissez, transparaît. En tant que Directeur technique national (DTN), mes traces sont là. Nous avons créé avec Souleymane, le diplôme d’inspectorats fédéraux, les passeports sportifs, des licences en bonne et due forme, des résultats sportifs. C’est cela ma fonction de directeur sportif. Mais le bilan se fait après. Mes détracteurs peuvent tout dire concernant mon tempérament, mais quant à la pratique du karaté, ils savent que je suis irréprochable à ce niveau. Mais s’il y a une chose que je veux qu’on retienne de moi particulièrement, c’est la notion de partage. Je pense véritablement que je suis quelqu’un de généreux. Même mes adversaires dont vous parlez, le savent. La plupart d’entre eux ont eu recours à moi quand ils étaient en difficulté. Et je serai toujours disposé  à les aider parce que c’est la force que j’ai. Je n’ai pas la rancune tenace.

 

« Adama Galbané a des connaissances, c’est indéniable, mais  il est influencé  par des gens qui veulent détruire ce qu’il a envie de construire »

 

Que retenez-vous de votre passage chez le Mogho Naaba, le 18 août dernier ?

 

Honnêtement, je le connais depuis très longtemps. Mais ce jour-là, il m’a étonné à plus d’un titre. Je le dis parce que je ne savais pas que le Mogho Naaba pouvait accepter qu’on lui attache la ceinture. Moi, en tant que Mossi, je me sentais tout  petit pour le  toucher. Mais, il m’a rassuré  et  m’a  ordonné  de le faire. J’avoue que cela a été des moments d’émotion parce qu’on ne touche pas le chef. Mais le comble dans tout cela, c’est qu’à son niveau, il puisse avoir la faculté de se mettre en Fido Dashi (position de combat). C’est extraordinaire. Mais la cerise sur le gâteau, c’est quand il a accepté de présider la cérémonie du prochain TICA zone au Burkina Faso. Quel symbole ! Quand vous avez le Mogho Naaba comme soutien dans l’organisation d’une activité aussi importante que le TICA zone, et de surcroît quand celui-ci décide d’être le président du comité d’organisation de votre activité, avez-vous encore besoin de courir après des sponsors ? Je demande au Seigneur de protéger notre chef le plus longtemps possible afin que je puisse bénéficier de ses précieux conseils. Il m’a toujours conseillé  de prôner le dialogue au sein de la famille du karaté-do. Et c’est ce que je ne cesse de faire depuis que je suis arrivé à la tête de cette fédération. Vous savez, je rêve du jour où Adama Galbané et moi pourrons animer un stage ensemble. Adama Galbané a des connaissances, c’est indéniable, mais  il est influencé  par des gens qui veulent détruire ce qu’il a envie de construire. Ce monsieur n’a qu’une seule envie, pratiquer son art. Mon deuxième rêve, c’est de voir l’épervier club de Me Silga, Kaya, Réo et tous ceux qui ont fait des résultats avec nous, retrouver leur famille. Qu’ils nous rejoignent  afin que main dans la main, on puisse redynamiser le karaté- do. Maintenant,  quant aux ultras qui estiment que je « chocobite» trop quand je parle le français, je n’y peux rien. C’est ma façon de parler. J’ai vécu trente-cinq ans en France. Mais qu’ils retiennent que, que ce soit en mooré, en wolof, en dioula,  en anglais ou en toute  autre langue, ils ne sont pas mieux lotis que moi parce qu’ils ne pourront jamais m’égaler. Je parle mieux toutes ces langues qu’eux.  Si  des gens t’attaquent sur ce que tu es au lieu de s’attarder sur ce que tu fais, ça devient difficile de mener le combat. Mais je rêve que Kaya, Réo, Dédougou et Epervier rejoignent la Fédération burkinabè de karaté-do. Et qu’ensemble, nous puissions faire des stages. Il n’y a rien qui peut  nous opposer, puisque c’est moi qui ai signé leurs grades. Dans quel pays, avez-vous  vu   un soldat lutter avec le chef d’état-major de l’armée ?

 

L’actualité, c’est la disparition du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le 19 août dernier, en France. Avez-vous un commentaire à faire sur ce grand homme qui vient de nous quitter ?

 

Le Burkina Faso vient de perdre un baobab politique. Je prie le Seigneur afin qu’il ait pitié de son âme et pardonne ses péchés. Qu’il lui ouvre les portes du paradis et préserve ce qu’il a laissé sur terre. Le Burkina Faso sera orphelin de cet homme qui aura marqué l’histoire contemporaine   de son pays par sa pratique de la politique. Que le Seigneur  inspire nos dirigeants afin qu’ils trouvent la force de lui trouver un remplaçant. C’était  un vrai patriote qui aimait profondément son pays.

 

Interview réalisée par Seydou TRAORE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Comments
  • Oussss Maitre Yugo avec le respect que je vous doit, je pense que vous êtes trop humble,bien éduqué et surtout vous avez beaucoup de fois. Il faut qu’a un moment donné que vous arrêtez de parler de Galbané parce qu’il se prend la tête pour rien. Ce Galbané n’est rien et sera rien pour la fédération burkinabè de karaté do. Juste irresponsable.

    10 septembre 2017

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