HomeA la unePAIEMENT ANNONCE DE LA DETTE INTERIEURE : Une décision salutaire à concrétiser

PAIEMENT ANNONCE DE LA DETTE INTERIEURE : Une décision salutaire à concrétiser


Deux cents milliards de F CFA ! C’est le montant de la somme que l’Etat burkinabè doit aux entrepreneurs. L’annonce a été faite par le président de la transition, Michel Kafando, lors d’une rencontre avec les responsables de médias, le 22 janvier dernier, à Kosyam. Et d’ajouter que des instructions ont été données pour que tous ceux à qui l’Etat doit, puissent entrer en possession de leur dû. Quelques jours plus tard, soit le 2 février dernier, c’est Naby Abraham Ouattara, le tout nouveau Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, qui, à l’issue de la cérémonie de passation de charges, prenait l’engagement solennel de payer dans les meilleurs délais, les entrepreneurs à qui l’Etat doit de l’argent. Une décision salutaire, s’il en est, mais qui, somme toute, reste à concrétiser. Cela d’autant plus que depuis la chute du régime du président Compaoré, ils sont nombreux les entrepreneurs qui broient du noir,  pour ne pas dire qu’ils tirent le diable par la queue. Ils sont nombreux qui ne savent plus à quel saint se vouer, tant ils sont dépassés par les évènements. Bien sûr, la question de la dette intérieure impayée est bien antérieure au départ forcé de Blaise Compaoré. Beaucoup d’entreprises privées ont préfinancé leurs services et autres prestations, dans l’espoir de se faire payer par l’Etat.  Le hic, c’est que sous  l’ancien régime, rien ne se faisait dans les règles de l’art, car la corruption, le laxisme, et l’impunité avait fini par s’installer dans l’Administration publique. La petite parcelle de pouvoir que certains agents de l’Etat détenait, leur permettait de se sucrer sur le dos du secteur privé. Tant pis pour le Privé, s’il est amené à sombrer. Pendant ce temps, les entrepreneurs mangent des merles, s’ils ne peinent pas parfois à payer leurs employés. Certains opérateurs économiques, et c’est peu de le dire, en désespoir de cause, ont fini par raccrocher, tant ils étaient endettés jusqu’au cou, et ont été désabusés.

Il faut mettre fin aux lourdeurs administratives

Oh braves gens, où allons-nous, si l’Etat qui devrait voler au secours des opérateurs économiques, passe le temps à les spolier ? Comment peut-on atteindre l’émergence tant chantée, si le secteur privé se trouve constamment asphyxié ? En tout cas, on ose espérer que la décision prise par les autorités de la transition de payer l’intégralité de la dette intérieure, ne sera pas un simple effet d’annonce ; pour autant qu’elles aient le souci de soutenir le secteur privé, dont l’apport dans le développement de notre pays, n’est plus à démontrer. Elles doivent passer des paroles aux actes, quand on sait que bien des entrepreneurs désargentés n’attendent que cela pour reprendre leurs activités, tant leurs caisses sont vides. Certes, les autorités de la transition ont hérité d’une situation difficile  qui ne leur est pas imputable. Mais elles doivent mettre les bouchées doubles pour reconstituer le tissu économique de notre pays, qui, faut-il le rappeler, a pris un sérieux coup depuis les évènements des 30 et 31 octobre derniers. Et cela passe nécessairement par le paiement, au plus vite, de la dette intérieure, afin de permettre le redécollage du secteur privé. Ce faisant, elles doivent rompre avec les anciennes pratiques, en travaillant à simplifier les procédures de décaissement, tout en ayant à l’esprit le souci de la transparence. Cela dit, les autorités pourraient aussi imposer un délai de paiement, afin d’éviter  que des esprits malins, pour remplir leurs poches, ne fassent du chantage aux créanciers de l’Etat. Il faut mettre fin aux lourdeurs administratives  parfois sciemment entretenues   par ces agents véreux qui ne s’exécutent que quand ils savent qu’il y a le « gombo » en retour. En tout cas, on attend de voir si la transition respectera ses engagements pour dire si oui ou non, elle tient parole. C’est le premier test de sincérité auquel il s’est soumis.

Boundi OUOBA


Comments
  • éh oui, il fait imposer des délais de paiement et combattre es agents véreux qui veulent qu’on pose un “caillou” dans un dossier avant de le traiter. Bon courage à la transition

    5 février 2015
    • Ok, le chiffre est immense. Cependant, il faudrait, avant de payer les factures, s’assurer que le travail est reellement accompli. Sous le regime Compaore, la pratique etait que l’etat etait facture mais il n’y avait pas de travaux ni de fournitures delivres (exemple le troncon de la route qui va de l’hopital Yalgado vers la prison civile).

      5 février 2015

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