HomeA la unePASSATION DE CHARGES AU MINEFID : Les vérités de Rosine Coulibaly/Sori

PASSATION DE CHARGES AU MINEFID : Les vérités de Rosine Coulibaly/Sori


 

A l’occasion de la passation de charges au ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID), Rosine Coulibaly/Sori a saisi l’occasion pour dire ses vérités à ses contempteurs, en l’occurrence les syndicats qui lui ont fait voir des vertes et des pas mûres. Lisez plutôt !

Il m’est agréable de vous adresser mes cordiales salutations et mes plus vifs remerciements pour votre participation à cette cérémonie de passation de charges.
Il y a trois ans, lorsque je prenais fonction dans cette même salle, je m’inscrivais dans l’application des orientations du programme présidentiel en matière de gouvernance économique et financière, tout en indiquant les principes-directeurs de mon management qu’il me plait de rappeler : l’éthique, la rigueur, la transparence, la discipline et le professionnalisme dans la recherche de l’efficience.
A cet égard, le processus d’élaboration et d’adoption du Plan national de développement économique et social (PNDES) et l’organisation à Paris de la Conférence des partenaires pour son financement en 2016, ont constitué les premiers grands chantiers emblématiques donnant l’occasion au Ministère de l’économie, des finances et du développement (MINEFID) d’éprouver cet engagement et ces principes-directeurs.

Aussi voudrais-je exprimer ma reconnaissance à toute la famille MINEFID d’avoir rendu possible ces succès initiaux et tous les autres engrangés au fil de la mise en œuvre de nos plans de travail annuels successifs.
Mesdames les Ministres déléguées, Edith Clémence Yaka et Pauline Zouré, Mesdames et Messieurs les membres de la CPC, je voudrais indiquer ici tout l’honneur qui a été le mien d’avoir bénéficié de votre accompagnement et ma gratitude pour vos inestimables contributions à la bonne conduite de ma fonction.
Ces remerciements, je les adresse également à tous les agents anonymes du MINEFID, à Ouagadougou comme dans les services déconcentrés, qui ont su accomplir avec abnégation leurs tâches respectives pour l’atteinte des résultats attendus.

Mesdames et Messieurs,

Au moment où je cède ma place à Monsieur le Ministre Lassané Kaboré, je voudrais rendre un hommage à tous ceux qui ont rendu cette expérience possible, tant dans la gouvernance que dans les résultats atteints.
Il me plait de saluer l’œuvre de construction avec le peuple d’un « Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice » entreprise sous le leadership de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso.
Tout l’honneur et le plaisir ont été pour moi de joindre ma pierre à celle des autres membres du Gouvernement, sous la coordination de Son Excellence Monsieur le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, pour l’édification de ce Burkina Faso de nos espérances.

Pour la suite de la mission, je voudrais saluer et féliciter Monsieur le Ministre Lassané Kaboré pour sa nomination et le rassurer de mon entière disponibilité à l’accompagner dans sa tâche.
Monsieur le Ministre, le défi est à votre portée et je souhaite que Dieu vous accompagne dans cette noble et exaltante mission.
J’appelle toute l’équipe dirigeante à constituer un véritable socle autour du nouveau ministre afin de faciliter sa mission pour l’atteinte des résultats définis.

Mesdames et Messieurs les membres de la CPC,

En rappel, la mission du MINEFID est d’assurer l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique du gouvernement en matière de pilotage de l’économie, de finances publiques, de gestion du développement et d’aménagement du territoire.
Quels résultats puis-je mettre en avant quant à la réalisation de cette mission ? L’avons-nous réussie ?
Il ne m’appartient pas d’en juger. L’histoire qui est le seul juge infaillible avisera.
Cependant, il me plait en tant que témoin de l’ardeur au travail de tous et de chacun pour l’atteinte des résultats du département, d’en évoquer quelques hauts faits, sans avoir la prétention de l’exhaustivité.
Au plan macroéconomique, l’activité économique nationale a connu une bonne orientation, de 2016 à 2018, avec la croissance du Produit intérieur brut (PIB) qui est ressortie à 5,9% en 2016, 6,3% en 2017, pour 6,6% estimée en 2018, en dépit d’un contexte national marqué par une situation sociopolitique et économique relativement défavorable, avec la persistance des attaques terroristes, la poursuite des revendications sociales et le resserrement budgétaire.
De l’analyse des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), pour l’année 2018, il ressort que le Burkina Faso est en conformité avec deux des trois critères de premier rang, à savoir le taux d’inflation annuel moyen (2,0% pour une norme de 3,0% maximum) et le ratio de l’encours total de la dette sur PIB nominal (38,4% pour une norme de 70% maximum). Il ne respecte donc pas le troisième critère de premier rang qu’est le ratio du déficit budgétaire (il n’attendrait pas les -5% pour une norme de -3% maximum), ni les deux critères de second rang que sont le ratio masse salariale sur recettes fiscales (53,3% pour une norme de 35% maximum) et le taux de pression fiscale (16,4% pour une norme de 20% minimum). Le respect des critères de convergence constitue donc un véritable défi pour notre pays.
Au compte de la promotion d’une gestion performante de l’économie et du développement, les résultats suivants peuvent être cités :

– élaboration, adoption et financement du PNDES ;
– adoption du Schéma national d’aménagement et de développement durable du territoire (SNADDT) ;
– adoption de la loi d’orientation sur l’aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT) ;
– adoption de la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et indemnisation des personnes affectées par les aménagements et projets d’utilité publique et d’intérêt général au Burkina Faso ;
– adoption de la politique du secteur de la gouvernance économique ;
– adoption de la loi sur le pilotage et la gestion du développement ;
– adoption de la nouvelle règlementation générale des projets et programmes de développement,
– gestion opérationnelle de l’économie et animation du développement avec 10 461 030 500 F CFA de crédits alloués à 150 300 femmes en 2018 et le lancement du programme « Burkina Startups » qui, doté d’un budget de 10 000 000 de F CFA, a permis au 31 octobre 2018, de sélectionner, de former et de financer 62 startups à hauteur de 2 208 068 720 F CFA ;
– organisation du Forum national sur la migration et le développement ;
– mise en place de l’Observatoire national du dividende démographique ;
– mise en place du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), en vue de bâtir des économies locales dynamiques et résilientes ;
– mise en place du Programme d’urgence du Sahel Burkina Faso (PUS-BF) pour répondre aux défis sécuritaires,
– développement des pôles de croissance,
– sélection du Burkina Faso en 2016 pour bénéficier de la part du Millenium Challenge Corporation (MCC), d’un second compact ;
– création d’une Caisse de dépôts et de consignations (CDC) ;
– création d’une banque pour le financement de l’agriculture ;
– adoption du Code général des impôts (CGI).

Au titre de l’amélioration de la mobilisation des ressources internes et externes, il ressort un accroissement global de la mobilisation des ressources propres de 46,45% entre 2015 et 2018, soit 17,15% en 2015 et 2016, 13,42% entre 2016 et 2017 et 10,22% entre 2017 et 2018.
Les performances enregistrées dans la mobilisation des ressources intérieures sont dues essentiellement : (i) à l’opérationnalisation de la facture normalisée au niveau des contribuables du réel normal d’imposition, (ii) à la mise en œuvre des télé-procédures, (iii) à la mise en service, le 16 février 2016, du Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE), (iv) à la mise en place d’une cellule de suivi des Restes à recouvrer (RAR) et (v) au renforcement de la lutte contre la fraude et le faux.
Pour les ressources extérieures, le montant total mobilisé au 31 décembre 2018 s’élève à 6 180,88 milliards de francs CFA, soit 71,11% des annonces des partenaires institutionnels à la Conférence de Paris (8 353 milliards de francs CFA) et 111,0% par rapport au besoin de financement du PNDES soumis auxdits partenaires (5 570,2 milliards de francs CFA).
En ce qui concerne l’amélioration de l’efficacité de la gestion de la dépense publique, des comptes publics et des systèmes financiers, ainsi que le renforcement du contrôle, de l’audit des finances publiques et de la lutte contre les délits financiers, je voudrais énumérer les résultats qui suivent :
– implantation du budget-programme ;
– réduction des délais de paiement de la dépense et apurement de la dette intérieure ;
– rationalisation des charges de fonctionnement,
– optimisation du dispositif de gestion des marchés publics,
– renforcement de la gouvernance du patrimoine de l’Etat ;
– contrôle, audit et sauvegarde des intérêts de l’Etat, à travers : (i) l’audit de marchés publics passés sur le budget de l’Etat, d’Etablissements publics de l’Etat (EPE), de collectivités territoriales et de projets et programmes de développement, (ii) la mise en œuvre du système de suivi satellitaire des véhicules en transit (Tracking) qui concerne les bureaux de Bingo, de Bobo-Dioulasso, de Kantchari, de Nadiagou et de Thiou, (iii) l’adoption d’une loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, (iv) la réalisation de missions de sensibilisation et d’investigation sur saisine et (v) l’évaluation de la performance du système de gestion des finances publiques selon la méthodologie PEFA en 2017, qui a permis d’identifier les forces et les faiblesses du système de gestion des finances publiques.
S’agissant enfin du renforcement des capacités humaines, institutionnelles et matérielles, le MINEFID s’est investi dans la promotion d’une culture de résultats à tous les niveaux, à travers la promotion d’une gouvernance vertueuse et d’une gestion axée sur les résultats. Afin de renforcer la gouvernance et d’assurer une meilleure coordination des activités du département, le MINEFID a régulièrement organisé les sessions du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM), les conseils hebdomadaires de direction, les Commissions permanentes de concertation (CPC), les Comités de suivi de l’exécution du budget de la trésorerie (CSEBT), les revues du Cadre sectoriel de dialogue (CSD) « Gouvernance économique », l’Assemblée sectorielle des projets et programmes sous tutelle technique du MINEFID, les revues des projets et programmes sous tutelle technique du ministère, des visites des responsables dans les structures centrales et déconcentrées, des assemblées générales, une retraite les 15 et 16 septembre 2016 sous le thème : «Une équipe engagée pour l’amélioration de la qualité et le renforcement des performances du MINEFID» qui a permis d’identifier, de réduire ou d’éliminer les freins à la cohésion au sein du MINEFID et de renforcer l’esprit d’appartenance à une seule et même équipe.
Ici, d’autres résultats importants sont constitués :
– du renforcement des capacités du personnel, à travers la formation initiale et continue,
– des réalisations des programmes d’équipement, de sécurisation et immobilier,
– de l’élaboration d’un plan stratégique institutionnel afin de remplir les rôles et responsabilités qui ont été confiés au MINEFID pour une mise en œuvre efficace et efficiente du budget-programme et du PNDES,
– l’instauration d’un système de dialogue permanent avec les partenaires sociaux.

Mesdames et Messieurs,

Voilà ainsi présenté les principaux résultats que je tenais à souligner et que l’équipe dont j’ai eu l’honneur et la charge de coordonner le travail a pu atteindre, avec bien entendu les limites inhérentes à toute œuvre humaine.

Car, l’action du département aurait pu s’afficher de manière encore plus éclatante si les trois années écoulées n’avaient pas été plombées par les nombreux mouvements sociaux.
Au contexte international, sous régional et national difficile, sont venus se greffer de nombreux mouvements d’humeur des partenaires sociaux.
Enfermés dans le confort d’habitudes routinières, certains m’ont refusé le droit de conduire des réformes audacieuses mais nécessaires pour être en phase avec le nouvel ordre économique et les attentes des populations.
Que l’histoire me condamne si j’ai eu tort d’indiquer la voie qui m’a semblé la meilleure pour faire face aux défis et améliorer les performances.

« La vérité ne blesse pas par elle-même. Elle fait mal car elle brise une illusion.».

A travers cette assertion d’Olivier Lockert, je voudrais rappeler à votre souvenir l’exhortation de Marie-Claude Bussières-Tremblay, je cite : « La vie est trop courte pour la passer à regretter tout ce qu’on n’a pas eu le courage de tenter ».
C’est fondant mon action sur cette conviction que ni les injures, ni la délation, ni les atteintes à ma vie privée, les cabales médiatiques ne m’ont perturbé un seul instant, car, comme l’a dit Cicéron : « je préfère le témoignage de ma conscience à tous les discours qu’on peut tenir sur moi ».

Mesdames et Messieurs,
Chers collaborateurs,

Je m’en vais avec le sentiment du devoir accompli.
Non pas en héros solitaire mais admirative de la contribution de tous et de chacun à l’accomplissement de la mission de pilotage de l’économie, des finances publiques, de gestion du développement et d’aménagement du territoire.
C’est le cœur léger que je quitte cette fonction et il ne pouvait en être autrement car de par ma culture et mon éducation, il n’y a point de place ni pour la rancune, encore moins pour la haine.
C’est pourquoi, je voudrais implorer le pardon de tous ceux que j’ai pu offenser par mes paroles et mes actes, au cours de ma fonction.
Je vous invite toujours à garder à l’esprit ces mots de Napoléon Bonaparte, je cite : « il n’y a qu’un secret pour mener le monde, c’est d’être fort, parce qu’il n’y a dans la force ni erreur, ni illusion, c’est le vrai, mis à nu ». Fin de citation.
« Les adieux sont pour ceux qui aiment avec les yeux, parce que pour ceux qui aiment avec leur cœur et leur âme, il n’y pas de séparation».
C’est sur cette citation de RUMI que je voudrais clore mon propos en vous rassurant que je vous porterai toujours dans le cœur partout où je serai.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Je vous remercie.

 

 


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