HomeA la unePATROUILLES MIXTES AU NORD-MALI :L’armée malienne enfin au charbon !

PATROUILLES MIXTES AU NORD-MALI :L’armée malienne enfin au charbon !


Les négociations de paix inter-maliennes ont repris ce samedi 18 octobre à Alger. Et, le moins que l’on puisse dire au sujet de cette table ronde qui n’en finit pas de se prolonger, c’est que le bout du tunnel semble encore lointain, surtout au regard des positions figées qu’observent les différentes parties prenantes à ces négociations. A Alger, il faut le dire, l’ambiance n’invite franchement pas à l’optimisme. Si bien que la communauté internationale qui supervise ces négociations, commence à montrer des signes d’impatience.

Sur le terrain par contre, la situation évolue. Elle est notamment marquée par la mise en œuvre de patrouilles mixtes, comprenant les soldats de la Minusma, ceux de  l’opération Barkhane et les soldats de l’Armée malienne. Une décision qui est sans doute commandée par les attaques répétées des djihadistes contre les troupes de la Minusma et qui ont semé la mort au sein des contingents tchadien, nigérien, burkinabè et sénégalais. On se rappelle du reste la dernière sortie du premier ministre malien, Moussa Mara, au lendemain de l’attentat ayant coûté la vie à un sénégalais. Moussa Mara exhortait alors la communauté internationale à plus de fermeté à l’endroit des groupes armées qui écument la région nord de son pays.

Aujourd’hui, avec la mise en route de cette nouvelle disposition, il faut saluer le retour des soldats maliens dans le Nord du pays. Il était plus que temps qu’elle aille enfin au charbon. La lutte contre le terrorisme djihadiste commande en effet que toutes les troupes « mouillent le maillot ». Et c’est à juste titre que les contingents venus des pays voisins,  notamment du Tchad, ne puissent pas admettre l’absence de leurs frères d’arme maliens, sur le terrain des opérations.

 

L’armée malienne a enfin l’occasion de défendre directement cette partie du Mali

 

Cela dit, l’efficacité de cette disposition ne semble faire aucun doute. Car elle a déjà permis l’arrestation de trois personnes. Trois individus que la Minusma soupçonne d’ailleurs d’être responsables des dernières attaques contre son camp. Mieux, ces trois individus se trouvent être des « collaborateurs » de cette même force internationale. Allez-y alors comprendre comment on peut servir deux maîtres sans en trahir un.

En attendant donc que la Minusma fasse ses investigations et tire toutes les leçons de cette « collaboration », on ne peut que déplorer la mise en œuvre tardive de cette disposition qui, on le sait, était prévue dans les accords de Ouagadougou. On aurait pu faire l’économie de tant de vies et d’énergies gâchées.

La mise en oeuvre de cette disposition met en relief l’esprit de solidarité réelle, qui est un principe cardinal, des troupes sur le terrain des opérations. Elle est surtout l’expression de cette solidarité agissante qui a suscité la mobilisation de tous les autres pays africains au chevet du Mali. On se demande alors pourquoi avoir attendu tant de temps pour sa mise en œuvre. Cette application tardive est-elle liée au départ de Bert Koenders ? Cette question n’est pas sans fondement car on sait que Koenders était accusé par les autorités de Bamako d’avoir des accointances, et même de la sympathie pour les Touaregs. Toutes choses qui,  selon eux, influençaient ses jugements et enlevaient toute objectivité à ses critiques. En tout état de cause, l’armée malienne qui a enfin l’occasion de défendre directement cette partie du Mali, devrait être fière d’avoir l’occasion de montrer ce qu’elle a derrière la braguette.

 

Dieudonné MAKIENI


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