HomeA la unePAUL KABA THIEBA A PROPOS DES 25 MILLIONS DE F CFA PERDUS: « C’est mon aide de camp qui doit payer »

PAUL KABA THIEBA A PROPOS DES 25 MILLIONS DE F CFA PERDUS: « C’est mon aide de camp qui doit payer »


Le traditionnel point de presse du gouvernement a eu lieu le vendredi 4 août 2016 dans la salle de conférences du Premier ministère. 9e du genre, ce point de presse a été animé par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui avait à ses côtés le ministre en charge de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou. Face aux journalistes, le Premier ministre a montré les voies et les moyens par lesquels le gouvernement passera pour financer le référentiel de développement économique actuel, en l’occurrence le Programme national  de développement économique et social (PNDES). Dans le même cadre, le Premier ministre a aussi expliqué l’objectif que visent l’allègement des procédures de passation des marchés publics, l’imposition de certaines catégories de propriétés immobilières et de certaines boissons alcoolisées. Il a aussi répondu aux questions d’actualités qui lui ont été posées par les journalistes.

 

Comme il fallait s’y attendre, l’affaire des 25 millions de F CFA perdus lors d’une mission du Premier ministre à Taïwan, s’est invitée au point de presse du gouvernement animé par le Premier ministre. Les journalistes ont voulu en savoir plus. Alors, Paul Kaba Thiéba, raconte : « Le jour où nous sommes arrivés à Taïwan, mon Directeur de cabinet est venu dans ma chambre me dire que l’aide de camp dit qu’il a perdu l’argent qu’il portait sur lui. Des réactions émotives ont commencé à se manifester. J’ai alors dit à tout le monde d’aller se reposer. Le lendemain matin, nous avons contacté Ouagadougou pour qu’on nous fasse parvenir de l’argent. Quiconque va prendre de l’argent au Trésor pour accompagner une autorité en mission, on lui dit que sa responsabilité pécuniaire personnelle est engagée. Donc, si l’on applique les règles stricto sensu, c’est mon aide de camp qui doit payer et non le Premier ministre parce qu’il n’a rien perdu et n’a rien à payer. Mais nous sommes en train de prendre des dispositions pour voir comment recouvrer les 25 millions de F CFA conformément à la loi qui régit ces genres de situations ».

Relativement au PNDES, le gouvernement aura besoin de 15 395,4 milliards de F CFA pour  le financer, soit un coût annuel moyen de 3 079,1 milliards de F CFA. C’est ce que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a communiqué lors  du traditionnel point de presse du gouvernement. Comment et où trouver cette somme ? Le Premier ministre a la réponse : « La stratégie de financement de notre politique passe par l’élargissement de l’assiette fiscale et le relèvement des taux de quelques types d’impôts et de taxes ». A propos de ces taxes et impôts, il ressort que ce sont de nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la seconde loi de finances rectificative de l’année 2016. Ces mesures portent sur l’institution d’une retenue à la source de 10% sur les gains du pari mutuel urbain (PMU-B) principalement sur les cartes à gratter, machines à sous et autres pour lesquels la retenue ne s’appliquera que si le gain est supérieur ou égal à 100 000 F CFA. « Cette mesure pourrait permettre d’accroître les recettes fiscales de plus de 2 milliards par an », a affirmé Paul Kaba Thiéba. En plus, il est prévu l’institution d’une taxe à l’importation sur les véhicules de tourisme dont la puissance est égale ou supérieure à treize (13) chevaux, à l’exclusion des véhicules destinés au transport public de voyageurs. Selon le Premier ministre, cette mesure pourrait accroître les recettes annuelles de plus de 2 milliards de F CFA. Les nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la seconde loi de finances rectificative de l’année 2016 prévoient aussi l’institution d’une contribution foncière sur les propriétés bâties et non bâties qui pourraient rapporter plus de 1,5 milliards de F CFA par an au budget de l’Etat. Le Premier ministre a rassuré que « la mesure ne concerne pas les travailleurs modestes qui vivent dans leurs propres maisons. Il ne s’agit pas d’aller imposer les compatriotes des zones non-loties à fortiori ceux qui vivent dans les villages. En fait, il s’agit de taxer les habitations secondaires que certaines personnes détiennent mais pas les habitations principales ». En outre, il est prévu l’augmentation du taux de la taxe sur les boissons, applicable à la bière. Ainsi le taux passe de 25 à 30%. A entendre le Premier ministre, cette mesure devrait permettre d’engranger 3 milliards de F CFA.

 

Quid de l’allègement des procédures de passation de marchés publics ?

 

En ce qui concerne les mesures relatives à l’aménagement des procédures de mise en concurrence des soumissionnaires à travers l’allègement des conditions de mise en œuvre des procédures. « Le but est d’accélérer les procédures de passation des marchés afin de dynamiser l’activité économique au Burkina Faso. Ces nouvelles dispositions sur la commande publique sont des mesures d’urgence qui dureront six mois et concernent les secteurs d’activités tels que les infrastructures, l’éducation nationale, la santé, l’énergie, l’enseignement supérieur, l’eau, l’agriculture et l’humanitaire », a tenu à préciser Paul Kaba Thiéba. Il poursuit, « ces mesures ne consacrent en rien le recours à l’entente directe ou au gré à gré et demeurent régies par les anciennes dispositions en vigueur ».

En terme de financement, le chef du gouvernement indique que « la primauté sera donnée aux ressources propres parce que nous avons l’ambition de faire en sorte que le taux de pression fiscale qui est aujourd’hui en dessous de 15 %,  passe à 21% à l’horizon 2020. Relativement au PNDES, la part des ressources propres dans le financement est de 63,8% soit 9 825,2 milliards de F CFA. Le besoin de financement est donc de 5 570,2% soit 36,2% du coût total du PNDES. Ce besoin sera comblé par des emprunts sur les marchés financiers tant internationaux que régionaux et les partenariats public-privé (PPP) ».

Dès l’entame de son intervention, le premier ministre a dépeint un tableau sombre de la situation économique du Burkinabè moyen. Il en a déduit qu’il faut une thérapie de choc pour que l’économie redémarre. Et la thérapie passe par le PNDES qui, semble-t-il, va s’appuyer sur les limites des autres référentiels de développement économique pour proposer un modèle de développement nouveau. L’objectif du PNDES est de transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social. Mais est-ce que la mobilisation des fonds nationaux au détriment de l’argent des partenaires techniques et financiers est une bonne stratégie ? Le Premier ministre estime que « c’est un choix politique. Plus vous avez de ressources propres, plus vous maîtrisez votre développement. Il vaut mieux optimiser les ressources propres avant de demander aux autres de faire des appoints ».

 

Françoise DEMBELE

 

 

A propos des investissements du Premier ministre au Burkina Faso

 

« Je suis Burkinabè à 150%. Mon village est Kougny, à 17 kilomètres de Tougan. J’ai cultivé dans les champs comme tous les enfants de mon âge. Comment je peux me couper de mon pays ? J’ai toujours été attaché au Burkina Faso. J’ai un terrain à Ouaga 2 000 que j’ai acquis en 1998 et que je suis en train de mettre en valeur progressivement, en fonction de mes moyens. Seulement, dans la déclaration des biens, il y a eu une erreur. En fait, ils l’ont classé dans les pâturages alors que non. J’ai hérité d’une maison de mon père qui est totalement délabrée mais je n’ai pas encore les moyens de la mettre en valeur. Le problème des expatriés est  le suivant : il y en a qui font le choix d’investir au pays et de rester en location dans leur pays d’accueil et il y’en a qui font le choix inverse.

 


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