HomeBaromètrePAULIN BAMBARA, SG du MJDHPC à propos de la grève des greffiers : « Le gouvernement n’a pas proféré de menaces »

PAULIN BAMBARA, SG du MJDHPC à propos de la grève des greffiers : « Le gouvernement n’a pas proféré de menaces »


Depuis le 10 novembre 2015, le Syndicat national des agents de la Justice (SYNAJ) et celui des greffiers du Burkina (SGB) observent un arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire national. Dans la matinée d’hier 23 novembre 2015, leurs militants étaient devant les locaux de leur ministère de tutelle, à savoir le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique en vue d’« entrer en contact avec l’autorité ».

 

Il est 8h 55mn lorsque nous arrivons, le lundi 23 novembre 2015, au ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique. A l’entrée, au niveau du parking, se trouvaient des greffiers et autres agents de la justice. A quelques mètres de la porte d’entrée principale, étaient postés des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) dont quelques-uns surveillaient les entrées et les sorties. Déjà, Me Adama Nikiéma, secrétaire général du Syndicat national des agents de la Justice (SYNAJ), était en interview avec des confrères. Selon ses explications, ce n’est ni un sit-in ni une grève, mais un mouvement organisé conjointement par le SYNAJ et le SGB pour « d’abord entrer en contact avec l’autorité et ensuite être restaurés dans nos droits en tenant compte des conclusions retenues par le comité technique ». De l’avis de M. Nikiéma, le gouvernement, à travers son communiqué du 20 novembre, ne les invite pas à reprendre le travail mais les menace. « Nous sommes choqués par ces pratiques. Nous avions pensé qu’avec ces nouvelles autorités, l’on allait toujours chercher à résoudre les problèmes, mais ce n’est pas le cas. On ne peut pas faire baisser la fièvre en cassant le thermomètre. S’il y a un problème, le mieux serait qu’ensemble, on cherche à résoudre ce problème », a-t-il dit. A la question de savoir ce qu’ils feraient si l’autorité refusait de les recevoir, Adama Nikiéma a répondu : « Si expressément l’autorité refuse de nous recevoir, ensemble nous allons nous retirer et nous prendrons la décision qui sied. Si de manière expresse, l’on ne nous dit pas si nous serons reçus ou pas, chaque matin, nous nous retrouverons ici dans l’espoir d’être reçus ».

« Il n’appartient pas aux différents corps de la Justice de braver les lois »

A l’issue de l’entretien, nous avons approché le Secrétaire général du ministère en charge de la Justice, Paulin Bambara, pour avoir la position de son département. Selon ce dernier, le gouvernement n’a pas proféré de menaces mais a demandé aux agents de reprendre le service et ceux qui ne le feraient pas, seraient considérés comme ayant abandonné leur poste. Il a déploré le fait que les greffiers n’aient pas suivi les règles en matière de lutte sociale. « S’ils disent ne pas être d’accord, qu’ils suivent les règles en matière de lutte sociale. Si vous voulez aller en grève, vous déposez un préavis pour permettre à l’administration de réquisitionner ceux qui doivent assurer le service minimum dans les juridictions. Les greffiers ne l’ont pas fait. Nous étions là quand nous avons appris qu’ils ont fait un débrayage sur la base de rumeurs dans la mesure où le décret qui a été adopté le 21 octobre est en voie de finalisation au niveau du Secrétariat général du Gouvernement ; il n’est pas encore disponible. Pour la date de prise d’effet, le Gouvernement l’a mise pour compter de janvier 2016. Au moment où nous sommes en train de lutter pour refonder la Justice, il n’appartient pas aux différents corps de la Justice de braver les lois. Cela est un minimum. Respecter les lois de la République est un minimum pour les corps qui travaillent à la Justice. C’est pourquoi nous disons qu’il n’est pas normal que des gens qui travaillent à la Justice et réclament des droits, ne sachent pas que l’Etat aussi a des droits. L’Etat n’a pas que des obligations, il a aussi des droits au même titre que les justiciables. C’est dans ce sens que nous disons que quelqu’un ne peut arrêter volontairement le travail sans prévenir son employeur, même dans le privé, voyez ce que cela veut dire. Et vous voulez qu’il y ait quelle négociation ? », a laissé entendre le SG avant d’ajouter : « S’ils veulent nous rencontrer, qu’ils se retirent d’abord et envoient des délégués avant d’être reçus ».

Au moment où nous quittions les lieux à 9h55mn, la foule s’était dispersée. Histoire peut-être de faire venir les délégués.

Colette DRABO

 

 


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