PENURIE DE GAZ AU BURKINA : Il faut sévir contre tous les profiteurs
Les années passent mais le problème reste entier. En effet, on assiste presque chaque année, à des pénuries de gaz au Burkina Faso. Dans les grandes villes, le problème se pose encore avec acuité si fait que l’on voit régulièrement des gens se promener avec des bouteilles vides à la recherche du précieux jus. Chez les distributeurs, c’est la galère. Des longues files d’attente qui font poireauter les ‘’chercheurs’’ de gaz qui repartent le plus souvent bredouilles et dépités. Et même les plus chanceux qui arrivent à l’avoir, l’obtiennent à des prix élevés qui sortent hors de tout cadre réglementaire. C’est une situation déplorable et fortement dommageable pour les consommateurs que nous sommes. Mais comment peut-il en être autrement quand des individus peu scrupuleux profitent de la pénurie, le plus souvent provoquée par eux-mêmes, pour faire de la spéculation? Comment le gaz butane subventionné, peut-il suffire quand il est détourné et utilisé à d’autres fins? En vérité, les causes du mal sont connues et je ne vous apprends rien. Le gaz contenu dans des bouteilles de 1 à 12,5 kilogrammes, en principe, est exclusivement réservé à l’utilisation domestique des ménages qui résident sur le territoire national. C’est ce que dit la loi dans notre pays (substance d’un arrêté ministériel signé le 6 février 2024 et entré en vigueur le 11 février). Mais le constat sur le terrain est loin de la réalité.
Il faut mettre l’accent sur les opérations de contrôles
En effet, cette disposition règlementaire est foulée au pied au point qu’on assiste à une vraie pagaille. Tout le monde est devenu vendeur de gaz dans son petit coin sans même en avoir l’agrément. Et comme si cela ne suffisait pas, ce même gaz qui est pourtant destiné aux ménages et dont l’utilisation à des buts lucratifs est formellement interdite, se retrouve à servir dans des unités industrielles, dans des hôtels, les grands restaurants et même par certains conducteurs de taxis qui le préfèrent au carburant jugé trop coûteux. Selon certaines indiscrétions, j’ai même appris que des personnes profitent du prix abordable du gaz pour l’exporter et le vendre plus cher hors de nos frontières. Le mal est vraiment profond. L’Etat qui détient la force régalienne pour mettre fin à la pagaille, est vivement interpellé pour y mettre de l’ordre. Si les autorités ont eu l’initiative heureuse de subventionner le gaz butane à l’effet de soulager leurs concitoyens les plus démunis, elles ne doivent pas permettre que des esprits malins en profitent pour se remplir les poches au détriment des principaux bénéficiaires. Cela dit, il faut donc mettre l’accent sur les opérations de contrôles afin de débusquer tous ceux qui utilisent illégalement le gaz butane destiné aux ménages. En plus des contrôles, il faut sévir contre tous les profiteurs qui seront pris afin que cela serve de leçon aux autres. Ce faisant, la responsabilité des consommateurs est aussi engagée. Ils doivent faire montre de discipline. En effet, il ne sert à rien de garder par- devers soi, trois voire quatre bouteilles de gaz. C’est une attitude qui, non seulement contribue à accentuer la pénurie, mais aussi expose surtout les familles à d’énormes risques.
«Le Fou»