HomeOmbre et lumièrePOLEMIQUE AUTOUR DE L’IMPLANTATION D’UNE USINE DE TEXTILES A OUAGADOUGOU : Des jeunes du Boulkiemdé dénoncent un « manque d’anticipation »

POLEMIQUE AUTOUR DE L’IMPLANTATION D’UNE USINE DE TEXTILES A OUAGADOUGOU : Des jeunes du Boulkiemdé dénoncent un « manque d’anticipation »


 

 

La polémique sur l’implantation annoncée d’une usine de textiles à Ouagadougou, enfle. En effet, après la sortie de chefs coutumiers de Koudougou, c’est la Coordination d’initiatives des jeunes du Boulkiemdé qui donne de la voix. Elle dénonce le « manque de vision du gouvernement ». Lisez !

 

Bravo à nos chefs coutumiers pour cette sortie remarquable qui montre clairement qu’ils ont compris le message de la vaillante jeunesse du Burkina Faso. L’association Song-Naam a voulu, à travers cet acte, jouer sa crédibilité en ne se rendant pas complice des acteurs politiques sur un sujet aussi délicat. La jeunesse du Boulkiemdé, à travers la CIAJB, a bien compris ce message et lui apporte son soutien sans réserve, car « l’affaire Faso Fani » est l’affaire de tous les Burkinabè et non pas seulement celle des enfants de Koudougou. Et pour cause. Pendant la campagne électorale en 2015, le Président Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé que si la population de Koudougou lui accordait son soutien, une fois au pouvoir, il réveillera l’usine Faso Fani (ex-usine textile implantée à Koudougou) dans les 6 mois qui suivent son accession au pouvoir.

Nul doute que cette promesse a motivé les populations du Boulkiemdé à voter pour le MPP, parti au pouvoir, puisque cette province, selon les résultats, est parmi les trois (3) premières qui ont choisi le parti du Soleil levant. Deux ans après, contre toute attente et à la grande surprise de la jeunesse du Boulkiemdé, des responsables d’une société turque annoncent, après une audience avec le Premier ministre, la création très prochaine d’une usine de textiles dans les environs de Ouagadougou.  Une usine, selon les responsables, qui va employer 12 mille personnes.

Nous voulons bien croire à la bonne foi, pardon à la bonne volonté du gouvernement de réouvrir Faso Fani. Malheureusement, les éléments d’analyse en notre possession commandent que l’on s’interroge sur le devenir de cette promesse présidentielle et que l’on soit pessimiste quant à sa tenue. Au nombre de ces éléments, nous retenons essentiellement :

– La communication du gouvernement sur le sujet.

Elle est d’une légèreté à friser le mépris pour la population de Koudougou (extrait :..Le choix du site de Ouagadougou est celui de l’investisseur…) ; à chacun de faire son commentaire.

Le manque d’anticipation du gouvernement. La promesse a été faite pour un délai de six (6) mois après la prise du pouvoir du Président Kaboré. Faisons ensemble le décompte et nous nous rendons vite compte que nous sommes au-delà de ces six mois, voire à la moitié du mandat de cinq ans du Président. Et silence radio jusqu’à ce qu’une audience se tienne sur un sujet aussi sensible sans qu’aucune explication ne soit donnée aux populations de Koudougou ; ne serait-ce que pour requérir leur patience et les rassurer sur la tenue de la promesse.

– La viabilité économique de deux usines de textiles au Burkina Faso. L’implantation de l’usine de Ouagadougou, selon le gouvernement, ne remet pas en cause la réouverture de Faso Fani. Dites-nous alors bonnes gens si oui ou non, deux usines textiles sont viables au Burkina Faso si elles produisent la même chose pour le même marché.

La polémique sur l’ouverture de l’usine turque au Burkina a vu le jour parce qu’il y a eu des promesses venant du premier responsable du pays. Les chefs coutumiers font bien de le lui rappeler, car 2020 n’est pas loin. En clair, la jeunesse de Koudougou condamne avec la dernière énergie la fuite de responsabilité dont fait preuve le gouvernement dans la gestion de ce dossier « usine de textiles turque ».

La jeunesse de Koudougou n’est pas contre l’implantation de plusieurs usines de textiles dans toutes les provinces du Burkina. Mais sur ce dossier Faso Fani, évitons de verser dans une polémique inutile qui n’honore personne, et apprécions les choses froidement, sans passion et avec lucidité. Notre combat commun dans ce dossier, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de promesses non tenues à Bobo, Ouagadougou, Ouahigouya, dans tous les coins et recoins du Burkina. C’est ça la racine du mal que nous devons tous, nous unir, pour extirper du sous-sol burkinabè.  Nous suggérons, à cet effet, que l’Assemblée nationale adopte une loi condamnant « les fausses promesses » des acteurs politiques au même titre que « la diffamation », c’est-à-dire passible de poursuites judiciaires.

A Koudougou, par le passé et à plusieurs reprises, des promesses de campagne sont restées lettre morte avant même de tomber dans les mains du facteur.  On se souvient aussi que le barrage de Soum, village de la commune rurale de Nanoro dans le Boulkiemdé, a été des thèmes de campagne. A ce jour, l’on n’en parle plus, alors qu’il était censé offrir des opportunités à de nombreux jeunes pour y mener diverses activités en matière de production maraîchère et autres.

Les fils et filles de Koudougou engagés en politique, sont en partie responsables de la dégradation de la situation économique ou de l’abandon de cette ville. Chacun voulant nuire à l’autre et être le seul répondant de la ville. Comme pour dire « sans moi, rien ne peut se faire à Koudougou », « c’est grâce à moi », « il faut toujours passer par moi pour que ceci ou cela soit fait à Koudougou ».  Avec ce comportement, c’est la ville de Koudougou qui en sort perdante. Les faibles réalisations des infrastructures lors du 11- Décembre 2012 en sont un exemple.

En attendant, la CIAJB félicite et soutient l’association Song-Naam qui appelle le Président Kaboré à respecter sa parole donnée, ses engagements afin de permettre à la ville de pouvoir respirer économiquement. Tel doit être le rôle des chefs traditionnels et coutumiers, dans ce contexte d’après insurrection. Ils doivent être au-dessus de la mêlée politique, être des rassembleurs autour des causes justes et non être « des sapeurs-pompiers » quand le politique allume le feu. C’est une question de bon sens, d’honneur et de dignité.

Koudougou a vu partir la Brakina, la SAP, le camp militaire, une huilerie, une savonnerie, le dédouanement des produits en provenance de la Côte d’Ivoire et bien d’autres entreprises qui lui apportaient une bouffée d’oxygène. Si l’unité d’égrenage qui verra le jour à Koudougou est à saluer, le nombre d’emplois qu’elle va créer pour la jeunesse du Burkina Faso est ambigu. Quand le ministre Harouna Kaboré parle de 1 600 emplois, le directeur général de la SOFITEX avance une centaine de personnes.

Alors, monsieur le Président Roch Marc Christian Kaboré, une promesse est une dette qui se réclame… et nous les donnerons en toute fraternité !

Vive la CIAJB !

 

Vive la jeunesse du Boulkiemdé !

 

Vive la jeunesse battante du Burkina Faso !

 

Pour le bureau exécutif

 

Le Coordonnateur de la CIAJB

Sabouna OUEDRAOGO

70245722/ 78837558

 

 

 

 


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