HomeA la unePOLEMIQUE AUTOUR DU SEJOUR DE BLAISE COMPAORE AU BERCAIL : Le comble du ridicule !  

POLEMIQUE AUTOUR DU SEJOUR DE BLAISE COMPAORE AU BERCAIL : Le comble du ridicule !  


A l’issue de sa première sortie médiatique, bien des acteurs politiques ou de la société civile s’accordaient à dire que le Premier ministre, Albert Ouédraogo, avait fait un coup de maître ; tant l’exercice, à leurs yeux, avait réussi. En tout cas, beaucoup d’entre ceux qui l’ont suivi en direct sur les ondes de la RTB, reconnaissent qu’au cours de son interview du 23 août dernier, le chef du gouvernement a fait montre de pondération et de retenue dans ses propos, quand il ne donnait pas parfois l’impression de marcher sur des œufs. Plus que quiconque, il a compris que la situation, il faut avoir le courage de le dire, l’exigeait, au risque d’en rajouter à la crise protéiforme que nous vivons, et qui menace même les fondements de notre pays. C’est en cela que je tire mon chapeau au Premier ministre qui a su jouer au jeu de funambule là où d’autres personnes se seraient montrées maladroites. Il a prouvé à tous ceux qui en doutaient encore qu’il est un ancien du monde syndical qui, quoi qu’on dise, sait se défendre avec aisance. Aussi a-t-il prouvé à certains de ses détracteurs que même issu du secteur privé, il a une parfaite maîtrise des rouages de l’Administration publique. Seulement, sur certains points, au cours de son intervention, le Premier ministre, si l’on en croit certaines réactions, s’est laissé aller à des excès de langage. Les plus gentils diront qu’il n’a pas dit la vérité, et les plus cyniques parleront de mensonge. Il s’agit surtout du point concernant le dernier séjour de Blaise Compaoré au bercail qui, il faut le rappeler, a divisé davantage les Burkinabè.

 

 

Cela n’est pas bon pour les autorités de la transition dont les propos sont presque chaque fois démentis

 

 

En effet, pendant que les uns estiment que les autorités de la Transition ont foulé au pied une décision de Justice en déroulant le tapis rouge à un ex-président sous le coup d’une condamnation, d’autres voient dans la démarche de Damiba, une stratégie visant à réconcilier les Burkinabè qui, depuis l’insurrection de 2014, se regardent en chiens de faïence. Au cours de l’interview, le Premier ministre a affirmé ceci : « Avant que Blaise Compaoré ne vienne, il y a eu des démarches préalables (…). Nous avons approché la famille de Thomas Sankara, notamment Mariam Sankara, pour l’informer de cette situation et de ce que nous comptons faire. Nous avons également approché le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour l’informer de la démarche que nous sommes en train de mener et de rassurer que nous ne sommes pas dans la logique de tordre le cou à la Justice ou de consacrer l’impunité ». Il n’en fallait pas plus pour provoquer une véritable levée de boucliers. Car, tour à tour, aussi bien la famille Sankara que le CSM, ont démenti les propos du Premier ministre. Pour une humiliation, c’en est une. Tant que ce n’était que la famille Sankara, on pouvait y voir une posture destinée à ne pas cautionner toute démarche visant à consacrer le retour de Blaise Compaoré dans l’impunité. Certains avaient déjà vite franchi le pas sur les réseaux sociaux, en accusant la famille Sankara d’être dans une logique de vengeance. Mais la sortie du CSM a visiblement pris de court certains soutiens zélés de la Transition. Car, elle semble avoir mis au grand jour ce que certains appellent un « mensonge d’Etat ». Et cela n’est pas bon pour les autorités de la transition dont les propos sont presque chaque fois démentis. Je me rappelle encore la sortie de Yéro Boly, qui avait été très vite rejetée par les populations de Thiou et de Déou dont on disait que leurs localités respectives avaient été libérées. Les autorités actuelles ont-elles oublié que les temps ont changé et que plus rien ne peut encore être caché ? Ce n’est plus comme avant où les gens avaient peur de contester l’autorité. Maintenant, les gens n’ont plus peur de dire leurs vérités à qui que ce soit. Quant au CSM, je lui tire mon chapeau. Car, par cette sortie, il donne encore la preuve qu’il n’est pas une institution aux ordres.

 

« Le Fou »


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