HomeOmbre et lumièrePOLICE CITOYENNE : Les OSC pour une police plus performante et moins corrompue

POLICE CITOYENNE : Les OSC pour une police plus performante et moins corrompue


Dans le cadre de la formation des assistants de police citoyenne, en collaboration avec la fondation Hans Seidel, tenue du 12 au 14 octobre 2016 à Excellence hôtel de Ouagadougou, les formateurs ont organisé  un panel avec les organisations de la société civile. Il avait pour but de permettre aux OSC de critiquer les prestations de la police en vue d’améliorer la cohésion entre les deux parties.

 

Le manque de communication avec la population, le manque de professionnalisme, la corruption, les détentions sans le respect des droits de l’Homme, tels sont les reproches faits par les organisations de la  société civile à la police citoyenne lors du panel du 14 octobre 2016 à Ouagadougou. Un panel qui a permis aux représentants  de la société civile de faire une critique ouverte sur  des prestations de la police dont ils souhaitent l’amélioration. 

Selon Abdoulaye Gandema, commissaire de police permanent chargé de la formation, l’objectif de ces formations est d’améliorer les relations entre la police et la population. « C’est sur cette base que nous avons invité les OSC à venir  partager avec nous quelques modules dispensés aux policiers pour qu’ils remarquent que nous avons engagé un processus de réformes profondes en vue de faire en sorte que le policier reste permanemment et toujours au service de la population. Elles  seront chargées  d’informer la population que les policiers sont formés pour leur sécurité  et qu’elle peut  faire des observations sur la bonne conduite de ces derniers », a-t-il indiqué.

Pour  le commissaire principal de police Sié Dabiré, directeur de la Formation continue, l’objectif principal de ce panel,  c’est d’améliorer les qualités de service des agents de police sur le terrain. Et de poursuivre que les critiques des OSC  permettront de  corriger certains malentendus et erreurs  que les policiers rencontrent avec les citoyens. Car, a-t-il soutenu, c’est  un devoir pour le corps  de servir la population et de la bonne manière.

Par ailleurs, les représentants des organisations de la société civile n’ont pas manqué de déclarer leur insatisfaction vis-à-vis des services de la police citoyenne. « Ce  que nous reprochons à la police,  c’est le manque de professionnalisme dans ses interventions et le manque de communication avec la population. Nous savons que c’est un corps qui a ses secrets professionnels, mais la population a  besoin  qu’elle communique, qu’elle lui explique la nécessité de certaines interventions et l’objectif visé. Lorsqu’il n’y a pas d’explication, cela est mal perçu par la population », a martélé Labid Yonli, représentant du SATB au panel.

En outre, pour le représentant  du Réseau national de Lutte contre la corruption (REN-LAC), N. Calixte Somda, la police occupe une place de choix dans leur classement. « Nous recevons des interpellations de la part des citoyens  tous les jours sur la corruption de la police, corruption plus grave au niveau des frontières.  La police prend de l’argent sans raison avec les citoyens sans aucun document  justificatif. Alors, nous souhaitons que ces pratiques diminuent  et nous sommes disposés à aider la police à faire  des enquêtes au sein du corps pour sanctionner ces derniers », a-t-il révélé.

Selon L. Fidèle Sougué, représentant de l’organisation Les anges de la démocratie, ce panel a permis de passer en revue les forces et faiblesses de la police sur des questions criardes, notamment les violations des droits de l’Homme lors des détentions et de la régulation de la circulation, dans un contexte où le Code de la route n’est pas bien connu de la population.  Aussi, la police  a fait part de ses difficultés, mais avec ces formations, on sent une amélioration des prestations de celle-ci, ce qui favorisera une bonne collaboration entre elle et le citoyen, a-t-il souhaité.

Notons que les deux parties sont sorties satisfaites de ces échanges et la police promet d’être plus proche de la population pour une bonne cohésion sociale.

 

Djeneba OUATTARA

(Stagiaire)

 

 


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