HomeA la unePORT OBLIGATOIRE ANNONCE DU CASQUE : Une mesure salutaire

PORT OBLIGATOIRE ANNONCE DU CASQUE : Une mesure salutaire


L’Office national de la sécurité routière (ONASER) organise, du 9 au 13 août 2022, la sixième édition de la semaine de la sécurité routière. Le thème retenu à cette occasion est le suivant : « Le port du casque, une nécessité vitale ». Le choix de ce thème est dicté par les réalités de terrain. En effet, à entendre le Directeur général par intérim de l’ONASER, Abdoulaye Fofana, « 90% des décès causés par les accidents de la route, sont liés au non-port du casque ». Les statistiques sont donc tellement parlantes qu’il ne viendrait à l’esprit de personne, de douter de la pertinence du port du casque. De ce point de vue, l’on peut dire que l’ONASER est dans son droit d’envisager le port du casque afin d’inverser les tendances. D’ailleurs, on peut affirmer, sans grand risque de se tromper, que le Burkina est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest où l’on peut conduire un engin motorisé à deux roues, sans porter de casque. Faites un tour à Niamey,  Cotonou,  Bamako ou encore Abidjan et vous aurez l’occasion de constater de visu l’obligation faite aux usagers de la route, de porter un casque, quand ils enfourchent une mobylette. Il est donc salutaire que l’ONASER profite de la 6e édition de la semaine de la sécurité routière, pour reproduire les bonnes pratiques des autres, au Burkina. On peut aussi retenir et saluer le fait que l’ONASER n’a pas choisi d’aller tout de suite à la répression. En effet, la structure en charge de la sécurité routière, a fait l’option de mettre à profit la semaine, pour sensibiliser les usagers sur le caractère « vital » du port du casque. Elle entend aussi, à cette occasion, réaliser et diffuser un spot sur le décret portant obligation d’intégrer le casque aux équipements d’accompagnement des véhicules motorisés à deux roues lors de la vente à l’attention des concessionnaires et vendeurs de motocyclettes.

 

 

On peut inviter les usagers de la route à accompagner l’ONASER

 

 

Mais il est vrai que la vie chère est passée par là. Il pourrait  en effet se trouver certains Burkinabè qui seraient tentés de ne pas se plier à la mesure. Par ces temps qui courent, ils sont une foultitude de Burkinabè qui ne peuvent pas réunir la somme qu’il faut pour se procurer un casque, surtout le bon. Pour contourner cet obstacle, le gouvernement peut envisager, dans l’immédiat, à défaut de doter gratuitement les usagers de casques, de les subventionner pour que leur prix soit accessible à tous. En tout cas, le gouvernement serait bien inspiré de  prendre en amont, toutes les précautions qu’il faut, pour ne pas braquer les usagers contre cette mesure salutaire. On le dit d’autant plus que par le passé, on a vu des usagers se mobiliser comme  un seul homme, pour rejeter en bloc une telle mesure. C’était sous Blaise Compaoré. A l’époque, les récalcitrants avaient brandi, à tort ou à raison, l’argument selon lequel derrière le port du casque, se cachait le désir du pouvoir de booster les affaires d’un de ses protégés. Aujourd’hui, le pays est en transition. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette transition pourrait manquer de suffisamment de légitimité pour mobiliser l’écrasante majorité des Burkinabè autour de cette affaire de port de casque. A moins que la transition ne nourrisse le secret désir de refiler au régime qui va lui succéder, cette patate chaude. Cela dit, en attendant, on peut inviter les usagers de la route à accompagner l’ONASER tout au long de la semaine de la sécurité. Car, l’ONASER est une institution qui travaille pour tous. Et tous les conseils qu’il va prodiguer à l’occasion, peuvent aider, s’ils sont respectés, à réduire de manière notoire, les risques d’accidents mortels sur nos routes.

 

Sidzabda

 

 


No Comments

Leave A Comment