HomeA la unePr AUGUSTIN LOADA, MINISTRE EN CHARGE DE LA FONCTION PUBLIQUE, A PROPOS DES GREVES DES SYNDICATS : « La situation économique du pays ne permet pas de répondre à toutes les sollicitations »

Pr AUGUSTIN LOADA, MINISTRE EN CHARGE DE LA FONCTION PUBLIQUE, A PROPOS DES GREVES DES SYNDICATS : « La situation économique du pays ne permet pas de répondre à toutes les sollicitations »


« Face à la presse », c’est le rendez-vous des organes de la transition avec la presse. Ce jeudi 9 avril 2015, quatre ministres du gouvernement de la transition, à savoir Frédéric Nikiéma, Réné Bagoro, Pr Augustin Loada et Salifou Dembélé, se sont adressés à la presse afin de dévoiler les grandes lignes des activités de leurs départements. Par la même occasion, ils se sont prêtés aux questions relatives à l’actualité nationale.

Durant plus de deux heures d’horloge, les mesures prises par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie, la suspension des opérations de lotissement et la restructuration dans les communes urbaines et rurales du Burkina Faso, les mesures prises par le gouvernement pour promouvoir l’emploi des jeunes ont été au menu des échanges du rendez-vous du gouvernement avec la presse, ce 9 avril 2015.  Frédéric T. Nikiéma, ministre de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, a, de prime abord, affirmé que le gouvernement a pris des initiatives fortes pour améliorer le quotidien des Burkinabè, à savoir le Programme socio-économique d’urgence de la transition qui a pour objectif « de contribuer à la création d’emplois et de revenus pour les jeunes et les femmes. Ce  programme améliorera aussi l’offre éducative à travers la construction de 75 complexes scolaires, la réalisation d’infrastructures universitaires à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou et l’amélioration de l’offre sanitaire avec la construction de 80 Centres sanitaires et de promotion sociale (CSPS). Le gouvernement a aussi procédé au renouvellement de contrat des volontaires adjoints de sécurité (VADS) pour une durée d’un an ». Le ministre Frédéric Nikiéma a aussi confié que « la promotion des produits de niche que sont le karité, le sésame, la noix de cajou, la gomme arabique et le Faso danfani, sera faite sur six mois avec un budget prévisionnel estimé à environ 63 millions de F CFA ». Concernant la baisse du prix des hydrocarbures de 50 F CFA, le ministre affirme que « le gouvernement est conscient que ces mesures sont loin de combler totalement les attentes des populations, mais tiennent compte de la rareté des ressources et surtout des résultats engrangés dans le domaine de la réduction du train de vie de l’Etat. Tous les analystes sont unanimes que la situation économique du Burkina Faso n’est pas reluisante ». C’est pourquoi Pr Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, a, au regard des mouvements d’humeur des syndicats, estimé « que les questions qui se posent  en matière de vie chère se posent aujourd’hui, se sont posées hier et continueront de se poser demain. Que faire,  alors que la situation socioéconomique et financière ne permet pas de répondre à tous les points de revendication ? Une trêve sociale peut être bénéfique à notre pays parce que si le pays est stable, non seulement cela va favoriser la préservation des emplois, mais aussi rassurer les investisseurs. Il est très clair que la Fonction publique ne pourra pas résorber tous les chômeurs du pays. Il y a le secteur privé qui a besoin que les conflits sociaux soient régulés de manière pacifique ». Selon lui, l’Etat a l’ambition de reverser le trop plein de candidats à la recherche d’emploi dans le privé. Aussi, il encourage l’auto-emploi à travers le  Programme socio-économique d’urgence de la transition, d’un coût global de 25 milliards de F CFA. A entendre Salifou Dembélé, ministre de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, les actions entreprises par le gouvernement dans le cadre de la promotion, se situent essentiellement au niveau de l’amélioration de l’employabilité des jeunes et du renforcement de l’appui à la création de micro et petites entreprises, toute chose qui participe à la réduction du taux de chômage. Le ministre Salifou Dembélé a aussi indiqué que le Programme Emploi jeunes et développement des compétences, d’une valeur de 25 milliards de F CFA, avec l’appui de la Banque mondiale se poursuit.

Relativement aux lotissements, le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme a expliqué le sens du décret qui suspend les lotissements. Ce décret, dit-il, est nécessaire parce que « le communiqué qui suspendait les lotissements n’a aucune valeur juridique. C’est pourquoi, il est opportun de prendre ce décret » qui stipule que « les attributions de parcelles et les opérations de recensement en vue d’un lotissement sont interdits. Mais les opérations de bornage et de délimitation de terrain, de délivrance d’actes fonciers, de mutation de terrain ainsi que d’identification de parcelles sont autorisées ». Dans la phase des questions, celle relative au prix des loyers est ressortie. Le ministre a répondu que des audits sont en train d’être menés afin de régler ce problème.

Par ailleurs, la question des arrestations et des interpellations de dignitaires de l’ancien régime s’est invitée à la table. Sur ce point, il est ressorti que si les présomptions sont fondées, les arrestations continueront. Aussi, par rapport à l’attaque de la mine de Tambao, le ministre a tenu à rassurer les Burkinabè en ces termes : « Nous ferons tout pour que la sécurité règne sur le territoire national ».

Françoise DEMBELE


Comments
  • Le gouvernement de transition dispose de peu de temps pour concrétiser des actions à la satisfaction de la population. Force est de reconnaître que les anciennes pratiques de lenteurs administratives persistent toujours dans l’administration publique et ne sont pas de nature à permettre au gouvernement d’atteindre des résultats probants dans des délais raisonnables. Beaucoup de fonctionnaires sont laxistes et très peu assidus à leurs postes de travail en toute impunité. Les contrôleurs financiers sont souvent des vecteurs de ralentissement du traitement diligent des dossiers que certains d’entre eux bloquent longtemps par mesquinerie ou esprit de corruption. Le contrôleur financier du ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale s’illustre comme l’un des pires cas hors pair par ses absences fréquentes dans son bureau et son entêtement à bloquer par devers lui des dossiers et reste hostile à toute remarque sur son mauvais comportement. Actuellement, il y a une fronde du personnel et des usagers de l’administration publique contre lui. Une situation qui interpelle le ministre Loada pour qu’il mène des investigations rapides et trouver une solution à ce goulot d’étranglement de la célérité et de l’efficacité de son ministère qui est censé donné le bon exemple à tous les autres départements de l’administration publique.

    11 avril 2015

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