HomeOmbre et lumièrePRECARITE DES MEDIAS : Un péril pour la démocratie selon Lucien Batcho

PRECARITE DES MEDIAS : Un péril pour la démocratie selon Lucien Batcho


Dans le cadre de ses activités pour le renforcement des échanges et du partage des expériences entre les acteurs du monde des arts, des lettres, de la culture et de l’éducation, Educ Afrique, en collaboration avec l’Institut Goethe a organisé sa 2e conférence publique. Animée par Lucien Batcho, journaliste, doctorant à l’Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) et modérée par Ousmane Tiendrébéogo, journaliste, rédacteur en chef du journal « Le soir », la conférence avait pour thème : « Précarité des médias et périls démocratiques en Afrique francophone ». C’était le 19 mars 2016, au sein de l’Institut Goethe, à Ouagadougou.

 

Revoir le management des médias et associer les journalistes à leur gestion, ce sont quelques-unes des solutions pour avoir de véritables organes de presse  indépendants, gages d’une démocratie aboutie. C’est l’avis de Lucien Batcho, journaliste, doctorant à l’Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC).  Il l’a exprimé le 19 mars dernier, lors de la conférence publique qu’il a animée sur le thème : « Précarité des médias et périls démocratiques en Afrique francophone ».

Pour lui, il faut également revoir le cadre législatif pour encadrer la création des organes de presse, rehausser le niveau de formation des journalistes en mettant l’accent sur la déontologie et l’éthique et éviter de leur verser des « salaires de misère ».

 

Réduire le nombre de médias

 

En outre, a-t-il confié, tant que les promoteurs de médias mettront l’accent sur les productions journalistiques sans s’intéresser à l’opinion du journaliste, ni à ses conditions de travail, on ne pourrait espérer mieux.  Cela, pour avoir des médias indépendants, condition indispensable pour l’enracinement de la démocratie. Par ailleurs, Lucien Batcho a estimé qu’il fallait réduire le nombre de médias tout comme le nombre de partis politiques, la pluralité des organes de presse ne signifiant pas forcement une information de qualité.

Selon lui, pour que les médias apportent réellement leur contribution dans l’enracinement de la démocratie en Afrique francophone, il est nécessaire qu’ils soient économiquement viables et rentables pour les acteurs ; ce qui n’est pas encore le cas, a-t-il ajouté. Les médias, a-t-il expliqué, ont des sources de financement directes qui ne couvrent pas toutes leurs dépenses. Elles sont notamment constituées par les couvertures médiatiques commandées et les recettes publicitaires. Pour couvrir le GAP qu’ils ont, les médias privés particulièrement, sont obligés de s’acoquiner avec des politiques et des financiers, des bailleurs de fonds, sous l’appellation « Société à responsabilité limitée (SARL) » pour survivre. Cela en établissant des pactes tacites de non-agression avec leurs pourvoyeurs de fonds.  A en croire Lucien Batcho, il y a  donc des pressions des acteurs politiques et économiques sur les médias qui mettent à mal la liberté d’expression et plombent les efforts déployés par la presse pour accompagner l’enracinement de la démocratie.

 

Thierry Sami SOU

 

 


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