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PRELEVEMENT A LA SOURCE DE LA TAXE DE RESIDENCE


Le contribuable devrait profiter des retombées

Les agents publics de l’Etat, tout comme ceux du privé, en prenant leur bulletin de paie du mois de novembre, ont fait le constat que le gouvernement a prélevé à la source, la taxe de résidence. Ceux qui résident à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ont vu leur traitement salarial coupé de 5 000 F CFA. Ceux qui résident dans les autres localités se sont vu imposer la somme de 4 000 F CFA. Il faut rappeler qu’avant de passer à l’acte, le gouvernement avait invité les uns et les autres à passer à la caisse pour s’acquitter de leur devoir fiscal. Il faut dire, sauf oubli ou omission de notre part, que c’est la première fois que l’Etat prélève cette taxe à la source. C’est peut être le signe que l’Etat manque actuellement de ressources pour faire face à ses obligations. Ceci pourrait donc expliquer cela. Et cette hypothèse n’est pas farfelue. Car, à entendre certaines sources bien introduites, la menace d’une cessation de paiement plane sur le Burkina. D’ailleurs la ministre de l’Economie et des finances, Mme Rosine Coulibaly, l’a dit de manière implicite à l’effet d’inviter le front social à l’apaisement et à la modération.

L’augmentation substantielle du prix du carburant à la pompe pourrait être liée également à l’hypothèse selon laquelle la cagnotte nationale est mal en point. Pour revenir à nos moutons, c’est-à-dire le prélèvement de la taxe de résidence à la source, il est difficile de faire le procès du gouvernement d’avoir procédé de cette manière.

En effet, bien des Burkinabè rechignent à aller de gré payer leurs impôts. Certains vont jusqu’à ignorer ou feignent d’ignorer que cette taxe doit être payée annuellement, si fait que l’Administration avait trouvé une astuce pour les obliger à s’exécuter. Lorsque, par exemple, un usager se présente à la mairie pour un document ou pour un autre service, l’administration en profite pour lui faire payer cette taxe.

Le gouvernement doit mettre un point d’honneur à ce que les taxes de résidence ne servent pas à développer des embonpoints 

L’exception donc était devenue la règle. De ce point de vue, l’on peut comprendre que le gouvernement développe des initiatives pour récupérer la taxe de résidence. Mais dans le même temps, et sans encourager l’incivisme fiscal, l’on peut comprendre pourquoi les Burkinabè se font tirer, peut-on dire, les oreilles pour s’acquitter de leur taxe de résidence. En effet, l’on peut se poser la question de savoir à quoi servent ces taxes. Ce que l’on sait, c’est qu’elles sont destinées à alimenter en partie les caisses des mairies. En retour, celles-ci devraient les utiliser pour améliorer les conditions de vie des contribuables en termes de voiries, d’assainissement et l’on en oublie.

Or, sur ces terrains, la quasi- totalité des municipalités sont inscrites aux abonnés absents, d’où cette question : que font-elles alors de nos taxes de résidence ? C’est à ce niveau que les contribuables doivent marquer à la culotte les conseils municipaux pour qu’ils utilisent à bon escient les taxes de résidence. Au-delà de ces structures, c’est le gouvernement qui doit mettre un point d’honneur à ce que les taxes de résidence ne servent pas à développer des embonpoints ou à alimenter des comptes privés. On le dit avec force d’autant plus que les prédateurs de deniers publics augmentent à une vitesse V et semblent bénéficier d’une impunité totale. Il faut donc impérativement une reddition des comptes. Cela passe par la nécessité de faire le point de ce que toutes les mairies ont engrangé dans le cadre de l’opération « taxes de résidence ». Ensuite, toutes les mairies doivent justifier, au chiffre près, tous les investissements qui ont été opérés sur la base de ces fonds. Les mairies gagneraient à mettre en place un mécanisme de gestion transparente des taxes de résidence, car depuis l’insurrection, ils sont nombreux les Burkinabè qui s’accommodent mal du système « mouta-mouta ». C’est tant mieux pour tous ceux qui sont épris de bonne gouvernance. Et c’est tant pis pour tous ceux qui ont horreur de la transparence comme les vampires ont horreur de la lumière.

 

Sidzabda


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