PREMIER CAS DE FIEVRE ROUGE SUR LE SOL AMERICAIN :Quand Ebola s’attaque à la première puissance mondiale
Pour la première fois, un cas d’Ebola vient d’être diagnostiqué sur le sol américain. Certes, le malade est rentré du Liberia où il a probablement contracté le virus. Mais contrairement au cas précédent où les deux Américains contaminés au Liberia avaient été diagnostiqués dans ce pays avant que les Etats-Unis prennent la décision de les rapatrier et de les soigner, cette fois-ci, c’est sur le sol américain que le cas a été détecté. L’Oncle Sam n’a, pour le moment, pas dévoilé l’identité du patient ; certainement pour éviter de créer la panique chez toutes les personnes qui ont été en contact avec lui. Certes, il est dit et ceci aussi n’était pas toujours connu, que le mal n’est pas contagieux pendant la période d’incubation de vingt-un jours, du virus.
L’orgueil de l’Amérique est piqué au vif
Jusque-là, la communication au niveau des Africains ne semble pas avoir pris le soin de donner cette précision que donnent aujourd’hui les Américains.
Est-ce par ignorance, par négligence ou par souci de ne pas prendre le moindre risque étant donné que la durée de la phase d’incubation elle-même est difficile à maîtriser, que les autorités des pays africains touchés n’ont pas donné ce détail dans leur communication? En tout cas, il aura fallu une fois de plus que le mal touche une grande puissance pour qu’on ait cette précision qui n’est pas anodine, en ce sens qu’elle suscite des questionnements sur les dispositifs de prévention de la propagation de la maladie, entre autres. A-t-on seulement contrôlé cet Américain avant son embarquement à l’aéroport libérien où il a pris son vol? Si la réponse à cette question est affirmative, il faudra convenir que les dispositifs de détection du virus gagneraient à être affinés. Si non, bien des malades potentiels continueront à aller et venir comme bon leur semble jusqu’à ce que le mal se déclenche, avec tous les risques que cela représente pour eux et pour l’humanité tout entière.
Jusque-là, les Américains avaient, concernant ce mal, les yeux rivés sur le Liberia. On comprend, en effet, que ce soit aux côtés de ce pays, parmi ceux qui sont touchés par le mal, que les Etats-Unis se démènent le plus pour aider à contenir le virus. En effet, le Liberia, comme on le sait, est lié au pays de Barack Obama par un cordon ombilical historique très fort. C’est connu, entre ce pays ouest-africain créé par d’anciens esclaves américains après leur libération et l’Amérique, il existe un pont invisible mais solide. Aussi les Américains sont-ils plus que conscients qu’un mal qui ronge le Liberia aura tôt ou tard les Etats-Unis d’Amérique en ligne de mire. La preuve, si besoin en était, est que les trois Américains déclarés porteurs du virus de la fièvre rouge (les deux premiers en étant guéris et le troisième étant le nouveau cas déclaré), ont tous été contaminés au pays de Johnson Sirleaf. S’attaquer au Liberia était pour Ebola, s’attaquer aux Etats-Unis, par pays interposé.
A présent, on peut dire que le virus a décidé de s’attaquer directement aux Etats-Unis. Ainsi donc, le Général Ebola va défier la Maison Blanche. En enregistrant le premier cas de contamination par ce virus sur son sol, l’Oncle Sam n’y voit ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre. En effet, l’orgueil de l’Amérique est piqué au vif.
L’Oncle Sam fera tout ce qui est scientifiquement possible pour anéantir Ebola
Maintenant que Ebola se signale sur le sol américain, le nombre des soutiens du locataire de la Maison Blanche devrait exploser. Car, rien ne prouve que ce cas déclaré sera le dernier. La situation peut même s’aggraver, surtout si la réaction n’est pas à la hauteur de l’impertinence de l’assaillant. L’Amérique ne peut pas faire l’économie d’une vigoureuse réaction. Nul doute donc que ce virus trouvera bien du répondant.
En effet, quand on connaît la fierté de l’Amérique et le sens élevé des responsabilités des autorités américaines, il ne fait aucun doute que tout sera mis en œuvre pour réduire ce virus à néant. Assumant son rôle de gendarme du monde, ce pays croise le fer avec ses ennemis aux confins du monde, mais aussi sur son sol, depuis surtout les attaques des Tours jumelles en septembre 2001, avec plus ou moins de succès. Ce pays a toujours trouvé en lui les ressorts et les ressources nécessaires pour vaincre l’adversité. Il assume son statut de superpuissance et aime bien relever des défis multiples et multiformes. On ne s’attaque pas impunément à un Américain ni aux Etats-Unis. Par conséquent, on peut penser que tous les efforts seront déployés et les armes les plus sophistiquées utilisées, pour traquer et mettre hors d’état de nuire ce virus. Les savants des plus grands laboratoires de recherche vont davantage retrousser les manches. En tout état de cause, la réponse sera à la hauteur du génie et de la puissance des Etats-Unis d’Amérique.
« A quelque chose, malheur est bon », dit-on. Face au mal qui sévit en Afrique de l’Ouest surtout, la réaction des grands de ce monde a d’abord tardé à se manifester et ne semblait jusque-là pas encore suffisamment énergique pour venir à bout rapidement du fléau. A présent, les données ont changé. Comme le dit une sagesse de chez nous, le chien qui veut signer son arrêt de mort, aboie au passage de Dieu. C’est dire qu’en s’attaquant aux Etats-Unis de cette façon frontale, Ebola a cherché sa défaite. En tout cas, il a enfin trouvé un adversaire à sa taille. Tant que c’était de petits pays pauvres et impuissants qui ployaient sous son joug, il pouvait parader allègrement. Maintenant, ce virus aura moins d’enthousiasme en ce sens que l’Oncle Sam, seul ou avec l’appui du reste des grandes puissances, fera tout ce qui est humainement et scientifiquement possible pour l’anéantir. Des vaccins et sérums pourront donc être plus activement recherchés pour prévenir et soigner ce redoutable mal. De ce fait et sans verser dans le cynisme, on peut dire qu’en attaquant de cette manière les Etats-Unis d’Amérique, le Général Ebola qui fait la pluie et le beau temps en Afrique de l’Ouest, aura commis une faute heureuse pour le monde et surtout pour les pauvres pays africains qui n’étaient pas de taille à le combattre. Une faute qui précipitera sa propre perte.
« Le Pays »