HomeA la unePRESIDENCE DE LA FBF : Le football burkinabè va-t-il éviter la tourmente ?

PRESIDENCE DE LA FBF : Le football burkinabè va-t-il éviter la tourmente ?


Dans quelques jours en principe, soit le 10 novembre 2016, les dirigeants des clubs, ligues et districts affiliés à la Fédération burkinabè de football (FBF) iront aux urnes pour élire le président de l’instance dirigeante du football burkinabè pour un mandat de quatre ans. Mais, au-delà de l’ambiance quelque peu délétère dans laquelle se déroule la campagne, il y a des interrogations qui planent.

L’environnement, pour ne pas dire l’ambiance, dans lequel vit notre football ces temps-ci n’est pas au beau fixe. De l’annonce des candidatures aux dépôts des dossiers jusqu’à la validation de celles-ci, que n’avons-nous pas entendu et lu par-ci, par-là. Des propos pas du tout tendres, propos qui frisent parfois l’animosité et qui sont tout simplement de l’anti-sportivité. Jamais dans la petite histoire que nous connaissons de notre sport roi, nous n’avons vécu une telle passion pour l’élection du président de la Fédération burkinabè de football (FBF). Que cache la maison ocre du football burkinabè à Ouaga 2 000 pour qu’on constate cette forte ambition pour s’y installer ? Ainsi, depuis bientôt un mois, c’est une guerre ouverte entre les acteurs du football comme si rien ne les avait jamais réuni, et on va même jusqu’à boxer en dessous de la ceinture. Cette fois, la passion a dépassé le sens qu’on lui donne, et à l’allure où vont les choses, c’est notre football qui va forcément prendre un grand coup. Personne ne s’en offusque et tout le monde fait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Avec une candidature invalidée qui est celle de Amado Traoré, nous voilà tous plongés dans les dédalles du judiciaire avec ces mots de validation et d’invalidation. Tout cela s’est produit parce que tout simplement, les textes de notre football ont des insuffisances qui, dans ces conditions, profitent toujours à un camp. Les uns et les autres savent que dans une affaire judiciaire, celui qui a tort peut avoir raison par la suite, parce que les textes lui ont permis de renverser la situation. Notre football a-t-il vraiment besoin de tous ces débats qui nous éloignent du plus important, celui de servir ce football parce qu’on a le potentiel, les ressources humaines à la hauteur et les moyens nécessaires. Mais au lieu de cela, on verse à la limite dans l’insanité.

Le juge Wenceslas Ilboudo encore sur la sellette

C’est dans cette ambiance malsaine que la commission d’appel de la FBF va statuer sur le recours déposé par le candidat Amado Traoré. A ce niveau, c’est sur un juge bien connu, en la personne de Wenceslas Ilboudo, que repose cette lourde responsabilité de dire le droit. Une fois de plus, l’homme est sur la sellette quand on sait qu’ils sont nombreux, les Burkinabè, qui ont encore en mémoire son nom dans l’affaire Norbert Zongo, notre confrère assassiné odieusement en même temps que trois autres de ses compagnons le 13 décembre 1998 à Sapouy. Dans cette affaire, le juge Wenceslas Ilboudo avait prononcé un non-lieu qui a dérouté plus d’un Burkinabè qui n’a jamais toléré cette façon de dire le droit alors que des indices existaient. Ainsi,  c’est un juge qui est toujours attendu lorsqu’il doit dire le droit et c’est encore lui pour l’histoire qui est au centre de cette affaire de recours à la FBF. Le monde du football burkinabè n’a pas besoin de ce qui peut diviser davantage les acteurs de cette discipline parce qu’après, il faudra recoller les morceaux, et y arriver relève de la prouesse d’un grand manager d’hommes. Mais sans faire de l’histoire, comment a-t-on procédé en 2008 pour que finalement, Zambendé Théodore Sawadogo, qui avait déposé son dossier après délai et le colonel Yacouba Ouédraogo qui était dans le dead line, ont pu aller aux élections ? Des acteurs du football, qui ont vécu cette époque, le vivent aujourd’hui. Cela a confirmé en son temps « qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ». Alors pourquoi ne pas se référer à l’article 30 du règlement intérieur de la FBF qui dit que c’est l’assemblée générale qui valide les candidatures ?

L’amateurisme règne dans notre football

 

Pendant que tout cela se déroule, on n’a l’impression que personne ne se préoccupe du très important match du 12 novembre 2016 que les Etalons doivent livrer à Praia contre les Requins bleus du Cap Vert dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018. Les uns et les autres sont plus préoccupés par le fauteuil présidentiel dont l’élection a lieu le 10 novembre prochain, que pour Charles Kaboré et ses camarades qui risquent de se retrouver à l’abandon. Même au-delà, cette ambiance de campagne qui règne sous nos cieux est capable de se répercuter négativement sur la préparation du match de l’équipe nationale. Le constat que nous faisons, c’est que ce match semble beaucoup moins important pour certains que les élections à la FBF sinon, pourquoi avoir programmé les élections à deux jours du match de Praia, comme s’il comptait pour du beurre. Cela a été très mal pensé et prouve une fois de plus l’amateurisme qui règne au sein de notre football. Malgré tout, on ne sait pas ce que fait la tutelle, le ministère des Sports et des Loisirs, qui ne dit mot pour apaiser les tensions et éviter, on ne sait jamais, le pire pendant qu’il est encore temps.

Antoine BATTIONO         


No Comments

Leave A Comment