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LE PRESIDENT NIGERIAN A LA MAISON BLANCHE


Buhari réussi là où d’autres ont échoué

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, est depuis hier, 30 avril 2018, en visite officielle aux Etats unis. Il y a un rencontré son homologue américain, Donald Trump avec qui il a échangé sur la lutte contre le terrorisme et la recherche de prospérité économique et sociale. Pour un honneur, c’en est un pour Muhammadu Buhari qui devient le deuxième chef d’Etat africain à être reçu à la Maison Blanche par Donald Trump après l’Egyptien Al-Sissi. On se rappelle,  en effet, la sévère humiliation qu’avait subie le roi du Maroc, Mahammad VI qui, en avril 2017, s’était fait éconduire par le successeur de Barack Obama qui n’avait pas souhaité le rencontrer. La Maison Blanche n’avait officiellement avancé aucune raison sur ce qui ressemblait pour certains à « un incident diplomatique » mais il ressort que le royaume chérifien avait soutenu et financé la campagne de Hillary Clinton ; toute chose qui est restée en travers de la gorge de Trump connu d’ailleurs pour être revanchard. Peu avant le roi du Maroc, c’est le président congolais Denis Sassou N’guesso qui avait fait des pieds et des mains, pour être reçu pour Donald Trump qui, au final, s’était ravisé. Cette rencontre « ratée » avait, on se rappelle, fait les choux gras de l’opposition congolaise qui, tout en parlant de « honte nationale », avait exigé que soient restitués intégralement tous les frais de ce voyage au Trésor public. C’est dire donc que Buhari a réussi là où d’autres chefs d’Etat ont échoué lamentablement. Alors, pourquoi ? Est-ce parce que son pays est la première puissance économique et militaire de la sous-région ouest-africaine ? Est-ce parce qu’en tant que foyer de tensions, le Nigeria présente une menace pour les intérêts des Américains ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser. Mais une chose est sûre. Ce ne sont pas pour les beaux yeux de Buhari que Trump a accepté de le recevoir dans le bureau ovale. Car, au-delà de la raison officielle qu’est la lutte contre le terrorisme, on sait que le Nigeria, sur le plan commercial, fait partie des partenaires privilégiés des Etats-Unis, notamment dans le cadre de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). La coopération entre Abuja et Whashington s’est améliorée depuis l’arrivée de Buhari au pouvoir, qui reprochait à Barack Obama d’avoir refusé de vendre les armes au Nigeria pour lutter contre Boko Haram. Cela dit, la rencontre entre Trump et Buhari a été suivie avec beaucoup d’attention en ce sens qu’elle intervient quelques semaines seulement après le limogeage de l’ex-secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, alors même que celui-ci était en visite officielle au Nigeria pour sa première tournée africaine. Est-ce pour ménager les susceptibilités des autorités nigérianes que le locataire de la Maison Blanche a choisi de rencontrer le président Buhari quand bien même celui-ci dirige un pays où la corruption, devenue par très endémique, a gangrené tout l’appareil d’Etat? Peu importe ! Toujours est-il que pour Buhari, cette visite constitue un succès diplomatique, surtout qu’elle intervient à moins d’un an de la présidentielle.

B.O


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