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PRESIDENTIELLE 2020


Eddie Komboïgo a été désigné candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le 10 mai 2020, par le collège de désignation mis en place à cet effet. En l’absence de consensus, il a obtenu 133 voix contre 21 pour son adversaire, le deputé Yahaya Zoungrana. Quant à Mahamadi Kouanda, sa candidature a été rejetée pour manque de certificat de nationalité et de casier judiciaire selon certains membres du parti. Eddie Komboïgo défendra les couleurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Il a obtenu 133 voix sur 155, contre 21 pour son challenger, Yahaya Zoungrana. C’est ainsi que le collège de propositions a retenu sa candidature pour être proposée à la validation du président d’honneur du parti, Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis octobre 2014. Aussitôt désigné, il s’est engagé à travailler à rassembler les militants et sympathisants du CDP, pour une victoire éclatante aux prochains scrutins électoraux. Il s’est dit honoré par le choix de sa personne pour défendre les couleurs de l’ancien parti au pouvoir d’une part, et dit mesurer la lourde responsabilité qui vient de lui être confiée d’autre part. « Je m’engage ici et maintenant à travailler pour l’ensemble des militants, sans aucun a priori, à conduire notre grand parti à la victoire au soir du scrutin du 22 novembre 2020. Je suis intimement convaincu que si nous unissons nos forces, rien ne pourra arrêter la marche radieuse du CDP vers la victoire finale. C’est pourquoi la question de l’unité du CDP devient encore plus capitale à partir de maintenant, si nous voulons donner au peuple burkinabè, l’opportunité de prendre son destin en main », a laissé entendre Eddie Komboïgo avant de féliciter ses deux adversaires, à savoir Mahamadi Lamine Kouanda et Yahaya Zoungrana qui, selon lui, n’ont pas démérité. Quant au candidat malheureux, Yahaya Zoungrana, il est dit disposer à travailler avec son ex- adversaire pour le retour du CDP au pouvoir. « Je vais commencer par féliciter mon jeune frère, camarade et président du CDP, Eddie Komboïgo, pour cette brillante élection qui montre que le collège électoral l’a choisi pour être proposé à notre président d’honneur, Blaise Compaoré. Je note avec beaucoup de satisfaction la manière dont les travaux ont été conduits par le bureau du collège. Je pense que les débats ont été francs et beaucoup de points que j’avais proposés pour que l’esprit de transparence de la directive soit atteint, ont été débattus par le collège. Bien que je n’étais pas dans la salle, j’ai compris que ces propositions ont été acceptées, » a-t-il dit avant de saluer le travail abattu par le collège électoral. Et d’ajouter : « bien que non retenu, les idées que j’ai à proposer comme programme de gouvernement du CDP sont disponibles à mon jeune frère s’il est retenu par le fondateur. Ce sera ma contribution pour un CDP toujours gagnant ».

Issa SIGUIRE

Les à-côtés de la rencontre de désignation du candidat du CDP, Eddie Komboïgo

Situation sanitaire oblige, des dispositifs de lavage des mains à l’entrée de la porte principale du pavillon du Soleil levant devant accueillir les membres du Bureau politique national et les secrétaires généraux des 45 provinces pour l’élection du candidat à l’élection présidentielle de 2020, étaient visibles. La distanciation physique dans la salle était respectée et tout le monde portait un masque pour respecter la mesure du port obligatoire du masque. Un premier fait marquant, il y a le vote pour l’invalidation du dossier de candidature de Mahamadi Kouanda, au motif qu’il manque dans son dossier de candidature, un certificat de nationalité et son casier judiciaire, selon un cadre du parti ayant participé de bout en bout aux travaux. Pas d’affluence aux abords du pavillon, mais quand l’annonce des résultats approchait, ce sont quelques militants sortis des coins du SIAO, certes à un nombre réduit, qui scandaient déjà le nom d’Eddie Komboïgo. Ces jeunes avaient déjà les échos qui venaient de la salle de délibération. Et même les Hommes de médias qui y ont fait le pied de grue attendaient le nom du président du parti de l’Epi et de la daba. Le dépouillement achevé, Eddie Komboïgo se voit choisi candidat du CDP pour la prochaine élection présidentielle mais avant, son choix doit être validé par l’ex-président, Blaise Compaoré. Ainsi en ont décidé les textes lors du congrès de 2018. Les deux candidats ont fait leur entrée dans la salle après le dépouillement, côte à ôte. L’un, Eddie Komboïgo, habillé en boubou blanc et un bonnet perché sur la tête et des chaussures de la même couleur jaunâtre, et l’autre, le candidat adverse, Yahya Zoungrana en Faso Dan Fani. Leur entrée a été saluée par les militants ayant participé aux travaux et ceux-ci se sont prêtés à leurs différents discours. Dans une atmosphère bon enfant, les militants sollicités pour parler n’avaient qu’une chose à la bouche : « Nous allons maintenant dérouler notre stratégie électorale ».

BK

 

Des acteurs s’expriment à l’issue des travaux

Adolphe Tiao, ex-Premier ministre

« Nous pensons qu’il réunit des qualités qui vont lui permettre d’amener le CDP à la victoire »

« J’ai eu cette opportunité de participer aux travaux de bout en bout. Et j’y retire trois éléments essentiels. La première, c’est que la dynamique du débat contradictoire est réelle au CDP. Deuxièmement, je pense que malgré les divergences que l’on voit s’étaler sur la voie publique, il y a une maturité interne. Et en troisième lieu, je pense qu’aujourd’hui, nous avons choisi un candidat et il appartient aux militants du CDP de travailler autour de ce candidat. Je pense que c’est le plus important. Et qu’on oublie toutes les querelles qu’on a connues durant des mois.

Pensez-vous que le CDP peut gagner ces élections avec Eddie Komboïgo ?

C’est comme quand vous jouez au football, vous n’y allez pas pour perdre. Nous pensons qu’il réunit des qualités qui vont lui permettre d’amener le CDP à la victoire. C’est possible mais un travail de fond doit être mené, un travail de rassemblement. Car, il faut aller au-delà du CDP pour ceux-là aussi qui ne font pas partie de notre parti et qui seront intéressés par le programme du CDP, la vision de notre parti pour le Burkina Faso.»

Mélégué Maurice Traoré, président du Haut conseil du CDP

« L’essentiel est qu’on soit parvenu à ce choix et qu’on passe à autre chose »

« On aurait souhaité le consensus. La voie adoptée est la voie qu’on a toujours empruntée. C’est vrai que dans le passé, on avait un candidat naturel qui était Blaise Compaoré et ce n’est plus le cas. Le parti s’est très vite habitué et ce qui compte maintenant, c’est l’engagement de chacun et ce qui était important ici, c’est que la possibilité soit donnée à tous ceux qui souhaitaient être candidats de le faire. Et cela a été le cas, car on a eu la candidature d’Eddie Komboïgo, Mahamadi Kouanda, Yahaya Zoungrana. Il y a eu le dossier de Mahamadi Kouanda qui a été recalé, pas pour des motifs politiques mais pour des raisons techniques. Puisque le dossier n’était pas complet, car il manquait deux documents : Le certificat de nationalité et le casier judiciaire. Ce sont deux pièces essentielles. Mais il faut savoir que ce n’est pas parce que Mahamadi Kouanda n’est pas candidat au titre du CDP, qu’il ne peut pas l’être à l’élection présidentielle. Il peut très bien être candidat. Cela dit, la question a occupé le parti depuis un an. Anormalement d’ailleurs parce qu’on pouvait trancher plutôt. L’essentiel est qu’on soit parvenu à ce choix et qu’on passe à autre chose. Passer à autre chose signifie qu’on va maintenant mettre en branle la stratégie de campagne et de mobilisation. C’est ça le plus important pour moi.

Est-ce le meilleur choix, selon vous ?

Je pense que c’est le bon choix. N’oubliez pas que jetais candidat au début avec Jean de Dieu Somda. Mais on a décidé en juin dernier de retirer nos candidatures. Parce que, il nous paraissait important de ne pas créer de nouvelles fractures dans le parti. Si on avait maintenu nos candidatures, il y aurait des grandes fractures et il n’y a pas de doute là-dessus. Et Dieu merci, on a pu s’entendre et je crois que ce qu’on a entendu avec les deux candidats, pour moi, augure de bons auspices. Dans un parti sérieux, c’est ce qu’on demande ».

Boureima Kindo


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