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PRESIDENTIELLE EN RDC


 L’opposition parviendra-t-elle à surmonter ses divergences ?

« S’unir ou périr ! » L’opposition RD congolaise a fait sienne cette maxime de Kwame N’Krumah. Ou du moins, elle en donne l’impression. En effet, après deux premières rencontres à Kinshasa qui, pour l’instant, n’ont donné lieu à aucune déclaration, des leaders de ladite opposition se sont donné rendez-vous hier, 12 septembre à Bruxelles, en Belgique. Il s’agit des figures de proue que sont Félix Tshisékédi, Adolf Muzito, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, qui veulent se mettre d’accord sur un certain nombre de points par rapport au processus électoral. En plus de la très controversée « machine à voter », qui est à l’ordre du jour, les leaders de l’opposition congolaise discuteront de la fiabilité du fichier électoral et surtout de la possibilité d’une candidature unique ; certains d’entre eux ayant été recalés pour les raisons que l’on sait. Et ce n’est pas tout. L’opposition n’exclut pas la possibilité de boycotter la présidentielle du 23 décembre prochain. Tout d’abord, il convient de saluer la démarche, pour le moins inédite, des cinq poids lourds de l’opposition RD congolaise qui, malgré leurs divergences, ont accepté de s’asseoir autour d’une même table pour échanger sur le processus électoral en cours dans leur pays. C’est tout à leur honneur. Car, ce n’était pas gagné d’avance quand on sait que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, on ne sait pour quelle raison, n’était pas aux deux premières rencontres qui se sont tenues les 9 et 10 septembre 2018 dans la capitale kinoise.

La stratégie du boycott est mauvaise conseillère

N’était-ce pas là le signe d’une divergence profonde ? Difficile d’y répondre. Pour le moins, on sait que l’opposition, si elle refuse de fédérer ses énergies pour présenter un candidat unique, n’aura aucune chance de battre le dauphin du président Joseph Kabila, en l’occurrence Emmanuel Ramazani Shadary,  qui ronge déjà ses freins. A preuve, on voit comment le régime de Kinshasa fait feu de tout bois pour que soient maintenues les « machines à voter » et ce, alors même que la Corée du Sud, où elles ont été fabriquées, met en doute leur fiabilité. On voit aussi comment Kabila et ses sbires, pour se constituer un trésor de guerre, font des passations de marchés publics en violation des textes en vigueur. En tout cas, l’opposition est prévenue. Kabila n’hésitera pas à utiliser les gros moyens pour que triomphe son poulain au soir du 23 décembre prochain. Et dans un pays comme la RDC où la morale politique est inexistante, il faut craindre que certains leaders de l’opposition, connus pour leurs pantalonnades face aux espèces sonnantes et trébuchantes, ne finissent par retourner leur veste pour aller grossir les rangs de la majorité présidentielle. Ce n’est pas impossible. L’avenir nous le dira. Mais pour l’instant, c’est le wait and see. En attendant, une chose est sûre. Si l’opposition décide de boycotter les élections que tous les Congolais appellent de leurs vœux, elle aura joué le jeu de Kabila qui n’en demande pas plus pour voir son poulain lui succéder. C’est dire donc que la stratégie du boycott est mauvaise conseillère et qu’il faut la bannir ici et maintenant.

B.O


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