HomeA la unePRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES 2015 : Le gouvernement propose le 20 septembre, les partis politiques veulent d’abord se concerter

PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES 2015 : Le gouvernement propose le 20 septembre, les partis politiques veulent d’abord se concerter


Le Groupe international de suivi et d’accompagnement de la transition pour le Burkina Faso (GISAT-BF) a tenu sa première réunion   hier 13 janvier 2015 à Ouagadougou. Les travaux ont permis aux membres du GISAT-BF de discuter et d’échanger avec les acteurs de la transition sur l’évolution de la situation au Burkina, depuis les évènements des 30 et 31 octobre 2014, la mise en œuvre de la transition et la mobilisation de l’appui international pour accompagner la transition et organiser les élections qui marqueront le terme de cette transition.

L’un des principaux aspects qui consacrera l’aboutissement de la transition politique au Burkina est la tenue des élections présidentielle, législatives et locales. Lors de la réunion inaugurale du groupe de suivi et d’accompagnement de la transition pour le Burkina, tenue le 13 janvier dernier, le gouvernement burkinabè a proposé un scrutin couplé de la présidentielle et des législatives le 20 septembre 2015 et les élections locales le 8 octobre 2015. Les autorités de la transition ont aussi annoncé qu’elles s’attelaient à finaliser un chronogramme opérationnel pour la tenue de ces élections assorti d’un budget détaillé, afin de faciliter les consultations avec l’ensemble des partenaires et la mobilisation des ressources additionnelles requises. Ces propositions du gouvernement ont été bien accueillies par l’ensemble des participants, mais sur la question de la date des élections, les partis politiques ont estimé qu’il était de bon ton qu’ils se concertent afin de trouver une date qui soit consensuelle. A ce propos, ils organiseront une rencontre dans les prochains jours pour se pencher sur la question. Concernant la participation des Burkinabè de l’étranger aux scrutins, les participants ont noté le consensus émergeant sur le fait que cette participation ne devrait être envisagée qu’à partir de 2020. Quant aux partenaires techniques et financiers et le GISAT-BF, ils ont exhorté les acteurs nationaux à s’accorder très rapidement sur les questions encore pendantes du processus électoral, en ayant en vue l’impératif du respect de la date convenue pour la tenue d’élections démocratiques, transparentes et crédibles. En outre, ces derniers ont réaffirmé leur soutien au Burkina et ont dit être prêts à accompagner le processus électoral avec des moyens techniques et financiers. Pour Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, co-président du GISAT-BF, la présence massive des partenaires du Burkina témoigne de la mobilisation de la Communauté internationale aux côtés du Burkina. « Le secrétaire général des Nations unies, en réponse à la demande du gouvernement de la transition, a décidé de déployer au Burkina, une mission d’évaluation des besoins électoraux qui sera dirigée par un haut fonctionnaire de la division des assistants des affaires politiques. La mission qui est arrivée à Ouagadougou le 12 janvier séjournera jusqu’au 23 et elle procèdera à des consultations avec les membres du gouvernement de la transition et du CNT, la CENI, les acteurs politiques, les représentants de la société civile ainsi que les PTF. L’équipe élaborera des recommandations concrètes concernant un éventuel appui des Nations unies et de la Communauté internationale au processus électoral », a-t-il ajouté. S’agissant de la date butoir de la tenue des élections, tous ont été unanimes et sont convenus qu’elle ne saurait aller au-delà du 17 novembre, date de la fin de la transition. Pour Michel Kafando, président du Faso, les autorités sont conscientes du compte à rebours qui a été lancé depuis les premiers instants de la transition. « Le temps imparti à la transition politique baisse et il ne reste plus que 10 mois pour arriver au point d’achèvement du processus. Le gouvernement est conscient des enjeux et des défis de divers ordres qu’il faut absolument relever et dans un bref délai », a-t-il ajouté. Au regard de cette contrainte « temps », le président du Faso a incité les partenaires techniques et financiers à renforcer leur soutien afin de permettre au gouvernement de relever les défis et de répondre ainsi aux attentes du peuple burkinabè. En dehors de ces aspects, le GISAT-BF et l’ensemble des participants ont eu des échanges sur la situation socioéconomique du pays. A ce niveau, le GISAT-BF a félicité les autorités de la transition pour les résultats qu’elles ont pu engranger au cours de ces deux mois. Pour Chergui Ismaël, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, également co-président du GISAT, les transitions ne sont jamais faciles, car elles interviennent dans un contexte marqué par de fortes exigences. « Mais nous savons pouvoir compter sur la maturité et le sens de responsabilité du peuple et des acteurs burkinabè pour que le cap soit maintenu, et que l’objectif fondamental de la transition ne soit pas perdu de vue dans une approche réaliste, privilégiant le dialogue, l’inclusion et la recherche permanente du consensus le plus large possible », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le GISAT-BF s’est aussi réjoui des conclusions satisfaisantes de l’équipe conjointe Nations unies-CEDEAO, à l’issue des travaux que ces derniers ont effectués sur le terrain. Le groupe a donc exhorté les acteurs de la transition à continuer à œuvrer au respect de l’Etat de droit, de conduire la transition en toute équité et justesse, et ont invité les forces de sécurité et de défense à continuer à assurer les rôles qui leur sont dévolus, dans un esprit républicain. Rendez-vous a été pris dans deux mois pour une nouvelle réunion.

Adama SIGUE et Issa SIGUIRE


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