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PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES 2015 : LE RSR pour l’inclusion


Ceci est la déclaration liminaire du « Rassemblement pour un sursaut républicain » (RSR) lue le 17 août dernier à l’occasion de la conférence de presse animée par le président dudit parti, René Emile Kaboré, sur la situation nationale. Dans la perspective de la présidentielle et des législatives prochaines, le RSR prône l’inclusion de toutes les forces en présence pour un scrutin apaisé. Lisez !

 

Messieurs les journalistes,

Le Rassemblement pour un Sursaut Républicain, en cette belle matinée de ce lundi 17 août 2015, vous salue chaleureusement et vous remercie vivement de vous être déplacés pour répondre à son invitation. Merci à tous ceux qui sont présents dans la salle ! Merci d’être le relais nécessaire et indispensable pour une information juste, pivot de la vraie démocratie ! Nous souhaitons que ce petit temps que nous allons passer ensemble soit un moment de partage sur notre processus électoral qui, si nous n’y prenons garde, au lieu de nous sortir d’affaire, peut nous conduire tout droit en enfer.

En effet, le tableau que présente le Burkina Faso aujourd’hui est des plus sombres. Notre pays est à la « ramasse », c’est-à-dire qu’il est fracturé en mille morceaux et que pour le reconstruire, il nous faudra d’abord ramasser puis assembler tous les morceaux épars :

-Sur le plan social, et c’est sans doute le plus grave, beaucoup de nos concitoyens donnent l’impression d’avoir changé de mentalité. A regarder leur niveau d’incivisme, à entendre la haine qui se dégage de leurs propos, on en est à se demander s’ils viennent d’ailleurs ou s’ils considèrent les autres comme de simples étrangers dans leur propre pays.

-Sur le plan économique, l’amateurisme fait virer tous les clignotants au rouge à telle enseigne qu’il n’y a presque plus un sous dans les caisses de l’Etat.

-Sur le plan politique, l’irresponsabilité et la démission d’une partie de la classe politique ont permis l’irruption des OSC sur une scène où elles n’ont strictement rien à y faire, engendrant une confusion extraordinaire et un mélange des genres qui ne peut absolument rien donner de bon. Nous assistons même à une forme claire de vassalisation de notre pays. Des individus, sortis de l’ombre, sont soupçonnés d’être en intelligence avec des puissances étrangères, critiquant à tous vents et n’importe comment notre armée nationale dont ils essaient de pénétrer le cœur de son organisation. Des individus, pour un oui ou un non, courent s’en remettre à des puissances étrangères comme si le centre de notre République se trouvait maintenant ailleurs qu’à KOSYAM.

Dans le Burkina Faso d’après les évènements des 30 et 31 octobre 2014, on peut se demander à juste titre si la Convention de Vienne sur les immunités et privilèges diplomatiques a été vraiment signée, et ce depuis 1969 ! Bref, ce qui est purement et simplement inadmissible ailleurs où cela est considéré comme un crime de haute trahison, se pratique aujourd’hui au Burkina, sans aucune retenue.

On peut ici, à souhait, rappeler ce que disait le Général De Gaulle qui n’aimait ni la Révolution ni les Révolutionnaires, et je cite : ” L’ennui avec les révolutionnaires, c’est que la pègre surgit de l’ombre d’où elle ne devrait jamais sortir pour devenir maîtresse de la rue et que les honnêtes gens ne contrôlent plus rien“.

Aujourd’hui dans notre pays, les honnêtes gens ne contrôlent plus rien. Tout va à «  vau-l’eau ». Les titres de L’Observation Paalga et du Quotidien de ce jour sont assez éloquents sur le point précis des recours formulés auprès du Conseil constitutionnel contre des candidats aux prochaines élections. Cela est purement et simplement délirant ; voilà un Conseil constitutionnel qui trouve un moyen de ne pas examiner le recours du ” Groupe de l’Appel du 09 avril contre l’exclusion” contre le nouveau code électoral et qui pense pouvoir statuer aujourd’hui sur la question. Est-ce là une manœuvre du Président du Faso ? Nous n’osons pas y croire !

Le RSR considère que le Conseil constitutionnel n’est plus dans son rôle, dans la mesure où le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO du 13 juillet 2015 et la déclaration du Président du Faso lors de son adresse à la Nation du 16 juillet 2015 sont censés avoir clos le débat sur l’article 135 du nouveau code électoral.

La faute, en réalité, incombe en premier lieu au Chef de l’Etat qui, bien qu’ayant déclaré au nom de l’Etat Burkinabè, le 16 juillet 2015, que « le Burkina Faso, en tant que nation civilisée et respectueuse de l’autorité de la chose jugée et de ses engagements internationaux, et dans un souci d’apaisement social, se conformerait au verdict de la Cour », n’a pas traduit sa parole en acte jusqu’à ce jour. Ce n’est ni le CNT ni le Conseil constitutionnel qui ont été condamnés mais bel et bien l’Etat du Burkina Faso, et le ” groupe de l’appel du 09 avril contre l’Exclusion” a attaqué un texte de loi (le Code électoral) et non la parole du Chef de l’Etat. Se conformer à la décision de la Cour de justice de la CEDEAO ne pouvait consister en rien d’autre qu’à amender le texte.

Bien sûr, on nous a ceints du prétexte de la date “fatidique” du 11 octobre 2015 comme s’il s’agissait de la date de la fin du monde.

Notre pays est plus que jamais dans la confusion.

Les feux de la violence, allumés les 30 et 31 octobre 2014, que nous n’avons pas su ou voulu éteindre, peuvent s’étendre à tout moment. En lieu et place d’une véritable politique de réconciliation, on a laissé se poursuivre une politique de la vexation, de l’humiliation et de l’exacerbation.

Le RSR, fidèle à sa ligne d’un sursaut républicain, proclame encore et encore son attachement aux principes républicains fondés essentiellement sur la Liberté, l’Ordre et la Justice, et invite par conséquent le Président du Faso à mettre en action son engagement à respecter le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO.

Si la Paix est sauvée, ce sera tout à son honneur. Sa responsabilité est pleinement engagée. Chef de l’Etat, il est le garant de la Paix, de l’Unité et de la Sécurité des Burkinabè.

Non à des élections basées sur l’exclusion !

Par respect pour nos principes républicains, et en signe de solidarité avec tous les membres du Groupe de l’Appel du 09 avril 2015 contre l’exclusion qui viendrait à être exclus sur la base de l’Art. 135 du Code électoral, le RSR se réserve le droit de ne pas prendre part aux élections du 11 Octobre 2015.

Merci à tous de nous avoir écoutés !

Nous nous tenons à votre disposition pour vos questions.

 

 


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