HomeLe fait du jourPRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES DE 2015 : « Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs », dixit Hermann Yaméogo

PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES DE 2015 : « Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs », dixit Hermann Yaméogo


Ceci est une déclaration de l’UNDD sur le processus de transition en cours. Tout en félicitant la communauté internationale pour son accompagnement constant, le parti souhaite une plus grande neutralité de la part des autorités de la transition.

 

Le samedi 17 janvier 2015 à partir de 17h 30, l’UNDD s’est retrouvée en son lieu habituel de réunion, autour d’un ordre du jour portant sur le compte rendu de sa participation à des rencontres dans le cadre de la mission du groupe de contact international au Burkina Faso.

Les participants ont tous salué l’implication de la communauté internationale dans l’appui à la sortie de crise et le souci de cette dernière, de voir respecter les principes d’équité et de participation qui, on le sait, occupent une bonne place dans les standards internationaux de la bonne gouvernance.

Ils ont souhaité que cette aide de bonne volonté, apportée à notre pays en phase de transition difficile, s’attache particulièrement à tempérer, à défaut de les éradiquer totalement, les malformations de la transition, les erreurs de gouvernance , les tensions au sein de l’armée, celles liées au manque d’autorité de l’Etat, d’inclusion et de neutralité de la transition, aux défauts de mesures de réconciliation qui peuvent tous jouer négativement sur la loyauté, la quiétude et l’acceptation des scrutins à venir .

Les membres présents, s’attardant sur la question fondamentale du vote des Burkinabè de l’étranger ont rappelé le combat pionnier de l’UNDD en ce domaine, et réitéré leur préoccupation de voir respecter la kyrielle de textes (article 1 de la constitution, loi numéro 019-2009/du 07 mai 2009, art 52 du code électoral, art 22 de la charte nationale) indiquant tous, le caractère constitutionnel de ce droit de vote et sa vocation à être appliqué pour les élections de l’année en cours . Sur ce point, ils ont longuement argumenté, s’appuyant non seulement sur les assurances alors données par la CENI elle-même quand à la faisabilité technique de ce vote, mais aussi sur ses diligences accomplies dans l’opérationnalisation de ce vote .

Le parti a renouvelé sa solidarité à tous les Burkinabè de l’extérieur, organisés ou non, qui luttent pour gagner la bataille de la reconnaissance pleine et entière de leur citoyenneté, voire de leur humanité, face à la coalition tendant à les exclure une fois de plus, de la communauté électorale nationale.

Nul ne saurait raisonnablement contester la nécessité après l’insurrection des 30/31 octobre 2014, d’aller au renouvellement de nos organes institués et de fonder la gouvernance sur la légitimité démocratique par des élections libres, pacifiques et aux résultats acceptés. Mais pour le parti, des élections pour des élections, sans pacifier le cadre de leur déroulement, sans une délimitation inclusive de l’électorat devant revêtir les pouvoirs de la caution souveraine du peuple, sans la restauration de l’égalité de chance des partis politiques, sans la pérennisation de nos relations avec la Côte d’Ivoire, cela risque d’aboutir aux résultats contraires à ceux attendus . De telles élections conduites  à la va- vite , risquent de léguer aux nouvelles autorités des sujets de mésintelligences qui seront ardus à gérer pendant la prochaine mandature de cinq ans. Mieux vaudrait prévenir que guérir. Ne pas être réduit à servir la moutarde après le dîner !

Ce même souci de ne pas occulter des problèmes qui peuvent grever d’hypothèques notre vouloir vivre ensemble, notre patrimoine démocratique et économique, a conduit les membres du haut conseil à faire appel à la transition et aux bienveillants membres du groupe de contact et d’accompagnateurs de nos efforts de développement, à se préoccuper par ailleurs de faire l’évaluation de la transition. Cette tâche pour le parti, est d’urgence déclarée, au regard des tâtonnements et autres sorties de route, des risques d’intolérances politiques, religieuses, ethniques, sociales avérés (et sans précédents), des omissions et insuffisances originelles des instruments de la transition, qui accusent des contradictions entre eux et la constitution. Autant d’annonces si rien n’est fait, de procès et de vengeances siciliennes à venir.

Pour l’UNDD, en matière d’élection (l’histoire en témoigne), il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Si, pour assurer l’effectivité du vote de la diaspora, gagner l’indispensable neutralité de la transition, assurer une meilleure représentation des opinions nationales dans ses instances, obtenir plus d’adéquations entre la charte et la constitution, il s’impose de reculer les échéances électorales, alors ainsi soit-t-il !

Il a été opportunément rappelé à l’attention du groupe de contact, que dans notre histoire politique et constitutionnelle récente, on a opéré de tels réajustements et reports d’élections pour bien moins que ça, sans cataclysmes. Et ce n’est pas la charte nationale élaborée comme elle l’est qui ne pourra pas trouver en elle-même, les éléments d’une telle mesure de précaution et de sauvegarde nationale qui, cela a été relevé, connaît des précédents sur le continent.

Pour exemples, la communauté internationale a entériné un report d’élection de 5 mois en Centrafrique pour l’été 2015. Elle avait déjà consenti de semblables reports pour le Niger, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Togo … pour ne s’en tenir qu’à quelques exemples pris sur le tas, dans le seul continent africain. Pourquoi ce qui a été accordé aux autres ne le serait-il pas pour nous ? Ergo quia non possumus eos ? pourquoi la communauté internationale qui a aidé des pays comme le Libéria, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali au sortir de conflits autrement plus meurtriers (guerres civiles, insurrections chroniques et sanglantes, attaques terroristes ) que nos journées insurrectionnelles des 30/31 octobre, à faire voter leur diaspora, ne nous accorderait-elle pas la même faveur ?

C’est instruit de ces antécédents, et convaincu de cette nécessité de ne pas faire les choses à l’envers ou juste pour le bon plaisir et l’assouvissement des ambitions de quelques-uns, que le haut conseil en appelle instamment à la sagesse des intervenants dans la transition, pour faire œuvre utile, durable et bénéfique à la cohésion nationale, à la réconciliation et à la bonne gouvernance, en réglant au préalable les questions évoquées, quitte à concéder un report raisonnable. Report qui, en la circonstance, ne pourrait de toute évidence qu’être réparateur, républicain et de salut public.

Après l’évocation de quelques points en divers, la séance a été levée à 19h.

 

Fait à Ouagadougou le 17/01/2015

 

Le président, Me Hermann YAMEOGO

 

 


Comments
  • Le vote des Burkinabè de l’étranger est un droit qui ne devrait plus être remis en cause par aucun prétexte.S’il faut reporter les élections à des dates ultérieures pour un meilleur recensement et enrôlement des Burkinabè de la diaspora, il faut le faire.

    19 janvier 2015
    • @Diaspora: Ah, il y en a qui ont repris du service ? J’ai vu le même commentaire sur le site de l’Observateur Paalga. Ce sont ces genres de texte qui ont failli mettre le feu aux poudres en octobre dernier et, vous persistez. Même si vous êtes payés pour ça, n’oubliez pas que si le pays brûle, votre argent ne vous servira de rien.

      Concernant le vote des Burkinabés de l’extérieur, ce n’est pas une priorité. Et si vous en faites une, merci de dire pourquoi, au lieu de vous appuyer, une fois de plus, sur le droit. Si certains veulent ignorer le contexte socio-politique particulier que traverse notre pays, libre à eux. Mais qu’on ne vienne pas lancer des fatwa sur une quelconque participation de la diaspora aux élections, surtout quand cela vient de ceux qui ne juraient que par Blaise Compaoré. J’ai vraiment l’impression qu’on nous prend pour des débiles dans ce pays. Comment vous, qui avez soutenu l’impossible, pouvez vous nous faire croire que la raison vous est subitement revenue et que, par vos invectives, vous arriverez à fléchir ceux qui ont payé, de leur vie, pour que l’ordre soit rétablie au Faso ?

      Me Herman et tous les autres sont entrain de démontrer par là que le Burkina est le dernier de leur soucis, ce qui importe, c’est eux. J’en veux pour preuve ce que quelqu’un a commenté dans l’obs : il n’ont même pas présenté leurs condoléances aux martyrs des 30 et 31 octobre…

      19 janvier 2015
      • Bien parler

        19 janvier 2015
  • Un véritable exposé magistral. Cet article permet d’avoir une vue d’ensemble sur les arguments juridiques constitutionnels afin d’éviter des erreurs et un éternellement recommencement. Comme il se dit dans le jargon du droit, de tout cela il sera dressé procès-verbal. Aux acteurs politiques de savoir guider leurs actions par des règles du droit pour le triomphe de la démocratie et de la paix au Burkina Faso. Nous n’en demandons pas plus.

    19 janvier 2015
    • Tu fais pitier, arrête de faire des copier-coller de messages génériques. Tu as vu où ça a failli entrainer le pays.

      19 janvier 2015
  • Le Chien aboie, la caravane passe. Hermann, Toi Traitre de tous traitres, T’as pas tiré leçn du départ de ton Papa du Pouvoir et tu as œuvré à faire tuer des fils de la terre Digne du BUrkina Faso, stp, Tais toi et à jamis. Tu n’as plus droit à la parole. Laisse nous tranquille notre pays. C’est tes domiciles qu’on a brulés non? A cause de ta caution à Balise Compaoré à modifier l’article 37 vous avez fait tué des enfants de ce pays. D’abord il faut répondre à la justice. Et nous on t’attend. ne crois pas que c’est fini. Qui tue par l’épée va mourir par l’épée. Ton tour arrive!!! La justice de Dieu sera dite. Tu me fais honte , très honte!!!

    19 janvier 2015
  • DE GRACE, QUE CE JUDA DE HERMANN YAMEOGO SE TERRE LA OU IL EST. ON N’A PLUS BESOIN DE LUI NI DE SES ARGUMENTS NI DE SES IDEES DIABOLIQUES. IL N’A MEME PAS HONTE ! TCHOOURRRRRRRRRRRR !!

    19 janvier 2015
  • Ce mec, qui est un parent au passage, mérite d’être circoncis ; et si par accident tout le zizi partait sous l’effet du tranchant de la lame, ce serait tant mieux. Basta !

    19 janvier 2015
  • ensemble nous avons gagnne la paix il sagit maitenant d achever en beaute le combat quee nous avons commence ensemble par la victoire.il s asit de tranformer l essai. MAITRE tu a toujour battu que la democratici vien dans ton pays et ils y avaient des gent qui coyait quil vons reste dans le pouvoire .mes il comasse a comprendre que tu avais raison

    19 janvier 2015
  • maitre les envier polititien que le serpent et mort mai il vie toujour il von te comprendre

    19 janvier 2015
  • maitre fo les laisse les envies polititien ne te compra pa ils vont te comprendre mes sa sera tar

    19 janvier 2015
  • depuis longtemps

    19 janvier 2015
  • maitre depuis lontemps les gens parlent il vous faut vous organiser pour repondre a leur mensonges quil deversent.

    19 janvier 2015
  • ils fos que les gens comprent cett election ci nest pas une election ordinaire cest une election qui doit mettre fin a une periode

    19 janvier 2015
    • Enfin, Maitre Hemann Yameogo qui parle a nouveau. Sans blague ! Soyez le bienvenu. Peut-etre repondriez-vous maintenant a mes questions du 20 octobre 2014.

      Questions à Maître Hermann Yameogo suite à son article publie sur bayiri.com du 6 octobre 2014 sous le titre « Hermann Yameogo décrypte la problématique de la révision de la constitution burkinabè au regard de la Charte africaine de la démocratie »

      La Loi des lois n’est-elle pas une loi, sinon la Loi fondamentale ?

      Maître, vous dites dans votre écrit : « Aux termes de l’article 151 de la constitution, « Les traités et accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur promulgation, une autorité supérieure à celle de la loi …. ». Et vous ajoutez : « On l’aura remarqué la supériorité à l’égard de la constitution n’est pas mentionnée ». Maître, à quoi faites-vous allusion quand vous parlez de « la Loi des lois » ? Si c’est la constitution, la loi des lois n’est-elle pas une loi ? Si oui, vous ne pouvez pas déduire que la Constitution n’a pas été mentionnée.

      Lire aussi : Hermann Yaméogo décrypte la problématique de la révision de la constitution burkinabè au regard de la Charte africaine de la démocratie

      Qu’est-ce qu’une question d’intérêt national, Maître ?

      Si la question, c’est de savoir si oui ou non les burkinabè sont pour la limitation du nombre et de la durée des mandats présidentiels, afin que le résultat du referendum s’applique au successeur du président Compaoré (en fin de contrat avec le peuple en novembre 2015, je comprendrais le caractère national de l’intérêt, car tout burkinabè remplissant les conditions peut en bénéficier dès la présidentielle de novembre 2015. Le président Compaoré pourra en bénéficier en 2020, s’il veut revenir. Par contre, si la question doit être posée pour que le résultat bénéficie immédiatement au président Compaoré, l’intérêt individuel ou du clan prendra le dessus. Malgré les dénégations de la Majorité et des autres partisans de la suppression de la clause limitative, l’on ne peut rien voir d’autre qu’un ’forcing’ pour permettre au prédisent Compaoré de demeurer au pouvoir. Et pour combien de temps encore ? C’est pour permettre l’alternance des hommes, et même des partis, si chère en démocratie, pour éviter le caractère personnalisé de ce referendum en perspective, que des organisations de la société civile ont fait la proposition selon laquelle s’il doit avoir referendum, il faut le coupler avec la présidentielle de novembre 2015 ; ce qui fait bon sens à notre sens.

      Pourquoi induisez-vous volontairement vos lecteurs en erreur ?

      Dans votre développement au point 2, sur l’article 23 de la charte, vous induisez volontairement vos lecteurs en erreur. Pourquoi le faites-vous, Maître ? Vous savez pertinemment que « la régularité des élections pour légitimer le pouvoir (titre III et V), ne consacre pas forcement l’alternance, contrairement à ce que vous soutenez.
      Maître, vous ne rendez pas service à vos ’amis’, encore moins au peuple burkinabè. Vous utilisez votre talent d’avocat, donc d’homme de loi et de droit, pour précipiter vos ’amis’, pas contre le mur de Tandja mais dans le gouffre. Mais avant, vous les aurez poussés à suffisance à des actes hautement préjudiciables à la stabilité et à la paix sociale. Comment pouvez-vous dire : « On peut ne pas être d’accord avec la non limitation des mandats présidentiels (considérant qu’elle décourage l’alternance, la rend même impossible notamment en Afrique) », et en même temps encourager et accompagner vos ’amis’ dans l’organisation d’un referendum pour faire sauter justement la clause limitative des mandats présidentiels ? Cela ressemble fort bien à ma compréhension de la position de M. Maxime Kaboré que je résume comme suit : « je suis contre la modification de ’article 37 pour supprimer la clause limitative des mandats présidentiels, mais je défends le referendum qui pourrait être organisé à cet effet. Je battrai campagne pour le non et je voterai non ». Que de gâchis de temps, d’énergie, et surtout d’argent qu’on pourrait utiliser dans des secteurs de développement.
      Et pour la mise en œuvre du projet, vous proposez au président Compaoré la mise en place d’un gouvernement de combat dans lequel le Front Républicain dont vous êtes le co-président, sera en bonne position. Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée commence par soi-même ?

      N’est-ce pas là une occasion en or pour vous pour rebondir ?

      Sachant toutefois que la mise en œuvre de cette forfaiture rencontrera des résistances farouches somme toute légitimes, vous-vous êtes arrogé le droit, ou avez cru votre devoir de rappeler au président Compaoré les moyens de répression et de bâillonnement à sa disposition pour juguler la fronde : restriction de la liberté de presse et d’opinion ; instauration de l’état d’urgence ; l’usage des pleins pouvoirs et des pouvoirs exceptionnels prévus par les articles 58 et 59… Et pour être suffisamment précis, vous allez jusqu’à dire : « Il est à relever que dans ces deux cas les mesures peuvent comporter : le couvre -feu, les perquisitions sans cadre judiciaire et de nuit, la mise en résidence surveillée, la limitation voir l’interdiction selon les circonstances des réunions et diverses manifestations, la censure sur la presse …. Il peut arriver que l’on soit contraint dans l’intérêt commun de guérir le mal par le mal. En l’occurrence d‍ être obligé par exemple de répondre à la guerre, par la guerre. » Maître, était-ce vraiment nécessaire ? Quelle est la situation actuelle de tous les présidents que vous avez cités comme ayant porté atteinte à l’esprit et/ou à la lettre de la constitution de leur pays en essayant un passage en force, et qui ont peut-être fait moins que ce que vous préconisez ? Est-ce leur sort que vous souhaitez au président Compaoré ? Il mérite mieux que cela, vu ce qu’il a fait pour le Burkina Faso et pour certains pays de la sous-région. Il mérite d’être accompagné pour une sortie honorable, ce qui passe par la reconnaissance de la fin de son contrat en novembre 2015.

      Benao Cynthia
      [email protected]

      20 janvier 2015

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