HomeA la unePRESIDENTIELLE MALIENNE : Faible mobilisation des Maliens à l’ambassade du Mali au Burkina

PRESIDENTIELLE MALIENNE : Faible mobilisation des Maliens à l’ambassade du Mali au Burkina


 

Les Maliens résidant au Burkina Faso ont accompli leur devoir citoyen en se rendant aux urnes pour le choix du futur président malien, ce 29 juillet 2018, dans les 27 bureaux de vote sur l’étendue du territoire burkinabè. A Ouagadougou, l’ambiance n’était pas celle des grands rassemblements, lorsque nous avons fait le déplacement à l’ambassade du Mali au Burkina, dans le quartier Ouaga 2000. Jusqu’aux environs de la fin de la matinée du 29 juillet, les électeurs et électrices arrivaient au compte-goutte.

 

Il est 8h passées lorsque nous arrivons à l’ambassade du Mali au Burkina. En plus de quelques individus qui entrent et sortent du bâtiment, et quelques policiers postés à la porte, rien de particulier en effet n’indique que se tiennent des élections dans les bureaux de l’ambassade. Pas d’affiche, pas de file d’attente. Quand on entre dans la cour de l’ambassade, les chaises disposées à l’intention des électeurs, sont vides. Les Maliens et Maliennes résidant au Burkina arrivent au compte-goutte et filent directement devant le bureau de vote aménagé pour les besoins de la circonstance. Aucune affiche n’indiquait que c’est un bureau de vote. C’est à la porte où des policiers veillent, que l’électeur découvre que des urnes sont disposées, des acteurs et observateurs sont en attente des électeurs pour l’accomplissement du vote.  Les uns après les autres, les quelques électeurs qui  Arrivent, entrent et votent. Certains n’ont pas leur carte d’électeur et arrivent à la récupérer sur place pour ensuite voter, sur présentation de la carte Nina. Touré Sira Traoré n’a pas caché sa joie après avoir voté à l’ambassade dans la matinée. Pour elle, tout bon Malien doit faire le déplacement dans les bureaux de vote, pour participer à la gouvernance du pays à travers son vote. Elle déplore le manque d’affluence. Cela, elle le lie à l’éloignement des bureaux de vote de bon nombre d’électeurs et au fait que beaucoup de citoyens maliens n’ont pas pu retirer leur carte d’électeur à bonne date. Elle souhaite que le président malien qui sortira des urnes, soit un rassembleur qui va unir les Maliens dans la vérité, la justice et la paix et travailler à stabiliser le pays dans la lutte contre le terrorisme. Ahmadou Sankaré a aussi voté sans difficulté. Il espère que cette élection présidentielle consacrera l’alternance à la tête de l’Etat, parce que son pays a passé les 5 années écoulées dans une crise jamais vue et les Maliens, à son avis, ont besoin d’une alternance pour avancer. L’enjeu, dans cette élection présidentielle malienne, est aussi important pour le Mali que pour la sous-région, dit-il. Quand ça ne va pas chez le voisin, ça se répercute chez l’autre, ajoute-t-il. La gouvernance du pays n’a pas été à la hauteur des attentes des Maliens, d’où l’espoir d’un changement d’équipe pour relancer le pays et son économie, selon sa conviction. La tentative de fraude dénoncée par l’opposition malienne montre que le pouvoir en place n’a pas mis les moyens nécessaires pour l’organisation de l’élection.  Sa crainte,  c’est que le scrutin soit émaillé de fraudes et que cela motive le rejet des résultats des urnes par une partie des populations. El Hadj Marafa Touré, président du Conseil des Maliens au Burkina, vient d’effectuer le vote, sans problème. Les quelques manquements constatés çà et là par certains de ses compatriotes vont être corrigés, à l’entendre. Certains, par exemple, n’ont pas de carte d’électeur, d’autres n’ont pas la carte Nina pour retirer la carte d’électeur et d’autres encore manquent de carte consulaire. Il apprécie le déroulement des élections dans le calme. Il attend du futur président une gouvernance vertueuse, pour le bonheur des Maliens et des Maliennes de l’intérieur et de l’extérieur.

La fin des conflits et du terrorisme comme enjeu de l’élection présidentielle

 

Cet ancien président des Communautés vivant au Burkina et ancien président de la Communauté malienne au Burkina, vivant au Burkina depuis 1970, fonde beaucoup d’espoirs dans cette élection présidentielle du 29 juillet. Mariam Touré n’a pas pu voter, quoique son nom figure sur la liste d’électeurs, faute de carte d’électeur. Sa carte Nina en main, on n’a pas pu retrouver sa carte d’électeur. Ce qu’elle a déploré avant de retourner chez elle avec ses deux filles dont une, Pinda Touré, n’a pas pu voter. Elle estime que l’organisation du vote est à revoir les années à venir, pour éviter de frustrer des compatriotes. Sa sœur qui a pu voter ne s’attendait à pouvoir le faire parce que son nom ne figurait pas sur la liste. Leurs vœux : que les promesses de campagne faites par le président élu soient respectés et que la gouvernance du pays profite à tous les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur, sans distinction aucune. Oumar Touré, Coordonnateur au niveau du bureau de vote de l’ambassade, est là pour faciliter le vote à ses compatriotes qui éprouveraient des difficultés pour voter. Il explique à certains qui n’ont pas leur carte d’électeur, qu’il leur faut nécessairement la carte Nina pour entrer en possession de celle-ci et voter. C’est ainsi dans les 27 bureaux de vote ouverts dans tout le Burkina, à l’intention des 8000 électeurs recensés, à l’entendre. Pour Kadiatou Thiam qui a voté, son vœu est que l’élection présidentielle se déroule dans la transparence et que le résultat des votes soit accepté de tous. Elle a déploré que des gens inscrits sur les listes n’aient pas de carte d’électeur et que des gens qui possèdent des cartes Nina n’aient pas pu obtenir la carte d’électeur. A l’avenir, son souhait est que les bureaux de vote soient disponibles dans un faible rayon, pour faciliter le vote de tous. Sa plus grande attente vis-à-vis du futur président ? La fin des conflits à l’intérieur du pays et du terrorisme. Lorsque nous quittions l’ambassade aux environs de midi, les électeurs venaient toujours au compte-goutte.

Lonsani SANOGO

 

 

 

 


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