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PRESIDENTIELLES 2015 : Attention, Mariam Sankara arrive !


Elle pourrait être la candidate des forces sankaristes réunies, à la présidentielle d’octobre 2015. Mariam Sankara, l’épouse du président Thomas Sankara, est, en effet, annoncée pour la convention des sankaristes de tous bords, qui aura lieu les 25 et 26 avril 2015 à Ouagadougou. Cette convention, faut-il le rappeler, est censée permettre la mise sur orbite d’un mouvement sankariste uni et la désignation, par voie de conséquence, d’un candidat unique des forces sankaristes à la prochaine présidentielle. Autant dire que cette convention est une occasion historique pour les sankaristes, de réussir là où ils ont souvent échoué, de montrer à la face du monde qu’ils ont gagné en maturité. Tous les mouvements qui se réclament de cet idéal devraient s’épauler, se soutenir de sorte à être une force qui compte, à la hauteur de leur idôle. La candidature qui se dégagera de cette convention bénéficiera des efforts conjugués de tous les sankaristes d’ici et d’ailleurs.

Une frange importante de la jeunesse se reconnaît en Thomas Sankara

 

La présence annoncée de Mariam Sankara à cette convention, est un symbole. Qui mieux qu’elle pour faire triompher au mieux l’idéal de son défunt mari en mettant les sankaristes d’accord et en organisant, comme il se doit, la bataille électorale ? En tout cas, sa voix sera très écoutée dans la désignation du futur candidat de l’union.

Même si elle venait à décider de ne pas être la candidate des forces sankaristes à la prochaine présidentielle, le candidat unique qui serait désigné par les sankaristes et qui aurait sa caution, serait un candidat de taille. L’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 aura donné à voir l’ampleur de l’attachement du peuple burkinabè à l’idéal sankariste. Ce n’est pas un hasard si l’actuel Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, alors qu’il dirigeait la pré-transition, tenait des discours aux relents sankaristes. Ce n’est pas non plus par simple nostalgie du passé que le président de la Transition, Michel Kafando, a accordé une place de choix à l’affaire Thomas Sankara dans ses discours, y compris dans son discours d’investiture. C’est parce que les uns et les autres sont conscients qu’une frange importante de la jeunesse burkinabè qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir, se reconnaît en Thomas Sankara et se réclame de ses valeurs, de son courage et de son combat. Malgré ce poids dans l’opinion publique, le sankarisme en était réduit à jouer dans l’arrière-cour certes, du fait de l’action du régime Compaoré qui avait tout à perdre d’un sankarisme fort et uni, mais aussi du fait de l’incapacité des sankaristes eux-mêmes à transcender leurs divergences. Pour ces raisons, certains militants ou sympathisants sankaristes, en désespoir de cause, avaient même dû, souvent la mort dans l’âme, se mettre à l’écart du jeu politique au mieux, ou rejoindre d’autres partis au pire des cas.

Bien entendu, toutes les difficultés du mouvement sankariste ne vont pas s’estomper comme par magie avec la présence de Mariam Sankara. Surtout qu’on sait que parmi les organisations qui se réclament de l’idéal du Père de la Révolution burkinabè, il y en a qui en sont des partis à la limite créés en sous-main par les pourfendeurs de Thomas Sankara. Ces mouvements pourraient tenter de ramer à contre-courant. Sans oublier l’action de ceux qui pourraient mener le combat pour leur propre chapelle. C’est dire que même uni, le mouvement sankariste devra rester vigilant, s’il veut pouvoir parer à toute éventualité, aux coups de ses ennemis. Car, il est évident que bien des gens ne voient pas d’un bon œil cette union annoncée des sankaristes. Il y en qui ont déjà le sommeil troublé, rien qu’à la simple évocation de cette perspective. Ces gens-là, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du Burkina, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre des bâtons dans les roues du mouvement sankariste. C’est de bonne guerre, pourrait-on dire. En tout cas, c’est compréhensible, au regard de ce que Thomas Sankara représente comme cauchemar pour certaines personnes.

La veuve de Thomas Sankara est une sorte de ciment qui peut   consolider l’ensemble de l’édifice sankariste

Et la perspective de voir l’ex-Première Dame du Faso, Mariam Sankara, descendre elle-même dans l’arène, ne laisse pas indifférent. Avec Mariam Sankara, le mouvement sankariste qui était constitué de courants disparates et faibles, pourrait se transformer en un cyclone  redoutable pour tous ses adversaires. Elle peut surfer sur la vague de popularité restée intacte, voire amplifiée, de son mari. Thomas Sankara, faut-il le rappeler, est un mythe vivant. Il est, au sens noble du terme, un véritable fonds de commerce politique aujourd’hui. Ses idées mobilisant toujours des foules insoupçonnées. Ses tombeurs ont échoué à le faire oublier, à le faire détester. Ses partisans et sympathisants eux, sont convaincus qu’il incarne la fierté nationale. Thomas Sankara représente au sein de l’opinion, un substrat émotionnel fort. Pour ses admirateurs, il est un condensé de valeurs, un président qui avait ce sens de l’honneur qui se fait rare aujourd’hui chez les dirigeants africains. Cette admiration n’est d’ailleurs pas démentie à travers le monde, quand on voit des organisations diverses un peu  partout qui s’en réclament, des infrastructures qui portent son nom. Candidate, Mariam Sankara serait volontiers rejointe et accompagnée par bien des gens, rien que de par le label que représente son époux. Mariam Sankara a donc avec elle, du fait de son époux, tout ce capital sympathie et un énorme carnet d’adresses à faire pâlir d’envie bien des hommes politiques.

Mais, en plus de cela, Mariam Sankara a ses valeurs personnelles qui parlent pour elle. Discrète, digne dans sa souffrance, elle incarne la respectabilité.

Première dame, elle n’a jamais été dans les excès et quand son mari a été assassiné, elle a su éduquer ses enfants dans la douleur et la dignité. Pendant 27 ans, elle a enduré l’exil forcé et il n’y a jamais eu de sa part quelque écart de comportement.

En tout état de cause, une candidature de la veuve de Thomas Sankara fera du bien au mouvement qui s’inspire de son époux. Jouissant d’une grande estime dans l’opinion nationale et internationale, elle est une sorte de ciment qui peut   consolider l’ensemble de l’édifice sankariste. Ce qui lui permettra d’occuper toute la place qui est la sienne dans la vie du pays. Elle pourrait être, avec Saran Séré/Sérémé, l’une des rares femmes en lice pour la présidentielle 2015. Une telle candidature occasionnerait alors une recomposition du paysage politique burkinabè. Surtout qu’en plus du fait qu’elle ragaillardirait et mobiliserait les sankaristes affirmés de tous bords et de tous horizons, elle réveillerait le sankarisme latent en bien des Burkinabè. Mieux, elle va ratisser jusque dans les camps virtuellement opposés au sankarisme. Elle a le profil intellectuel et la force morale  suffisants pour mener à bien ce combat tendant à rendre effective cette force latente du sankarisme. Au regard de tout cela, on pourrait lancer aux autres candidats potentiels ceci : « Attention, Mariam Sankara arrive !».

« Le Pays »


Comments
  • Mon humble avis est que Mariam Sankara doit aider par l’aura de son époux à organiser les partis sankariste et à cimenter leur union. Son rôle devra se réduire à cela, il ne faudra pas qu’elle descende elle même dans l’arène car ce sera donner l’occasion à des va nu pieds de se foutre d’elle.

    31 mars 2015
    • Merci Ibrahima pour cette belle analyse bien rendue!!! Ce n’est vraiment pas la peine que je dépose ici un commentaire car tu as lu dans mes pensées. Puisse Mme SANKARA ne pas abuser de ces précieux conseils, car une fois en politique, le mythe de SANKARA tombera bien bas!!!

      18 mai 2015
  • Je suis d’accord avec vous Monsieur Ibrahim, je me permettrais d’aller plus loin en disant que le Président Thom Sank a été le dirigeant le plus emblématique de Histoire du Burkina Faso, il le reste d’ailleurs toujours. Mariam est l’épouse de ce Monsieur mystique. Alors, aimé quelqu’un ne veut pas dire que je ferais les mêmes choses comme comme la personne, surtout en politique. Mariam Sankara doit chercher à rassembler l’ensemble des Sankaristes pour l’Union sacrée au lieu de descendre dans l’arène politique comme candidate. A bon entendeur salut!

    31 mars 2015
  • Je suis malien. Tom Sank a été l’espoir des peuples Africains pour la libération totale de l’homme burkinabè et de l’homme africain. Mariam Sankara doit ” prendre ” des risques en descendant dans l’arène politique pour devenir une ” sorte madame Aquino” la dame Jaune.Je fus traumatisé pendant 27 Ans et totalement guéri les 30 et 31 Octobre 2014 avec la fuite honteuse de Blaise Comparoré. J’ai été au Burkina en 2008 et me suis rendu sur la tombe des Heros du 15/10/1987 et pleurer abondamment. Les jeunes Burkinabé né sous la dictature de Blaise et sa Clique nous ont comblés de bonheur .

    31 mars 2015
  • Pour son propre respect, mariam sankara doit se limiter a soutenir les partis sankaristes, a contribuer a les organiser et non de descendre dans l’arene politique, moins encore de briguer la magistrature supreme. En effet, une fois au pouvoir il lui sera tres difficile d’incarner lesa valeurs de son mari dans la mesure ou la le pays est desormais dans une politique de cooperation, dependant ainsi de l’aide etrangere… Les ideaux de la revolution sont difficiles a appliquer au pays actuellement. A defaut de pouvoir le faire elle pourrait etre vivement critiques par ces memes partis dont elle est candidate.

    31 mars 2015
  • Je suis Nigérien, c’est pour vous dire que Mme Sankara est assez responsable, d’ailleur qui peut me donner son contact : nous allons lui apporter notre soutien 100p100 et des conseils…

    31 mars 2015
  • Je suis Nigérien, c’est pour vous dire que Mme Sankara est assez responsable, d’ailleur qui peut me donner son contact : nous allons lui apporter notre soutien 100p100 et des conseils…
    Je suis [email protected]

    31 mars 2015
  • je pense que pour son respect il vaut mieux que Mme Sankara se mette à l’écart de cette histoire et prier que le dossier de son mari aboutisse afin que “son cœur descende” au lieu de se mener de cette bataille. De quoi les sankaristes ont ils peur de choisir un candidat autre que la Mme Sankara.Héy laisse la bonne dame tranquillement là où elle est .YANNICK faut dire ça à ton oncle

    31 mars 2015
  • J’espère et je souhaite vivement que Mariam ne se jette pas dans la politique. Elle doit restée cette femme respectable, épouse d’un homme bien. Elle pourra toujours donner des conseils aux sankaristes, mais de grâce pas de politique. On lui manquera de respect, on l’insultera. Il faut qu’elle réfléchisse bien surtout que ce n’est pas certains que les sankaristes l’emportent aux prochaines présidentielles.

    Mariam, continuez d’être discrète, humble, , respectable. Beaucoup sont près à mener le combat, ils ont surtout besoin de vos conseils.

    16 avril 2015
  • Je me revèle à moitié. Suis burkinabé mossi (né à Bobo Dioulasso). Je remercie infiniment l’auteur de l’écrit (Le Pays). Nous attendons la candidature du Professeur Mariam SANKARA (elle est titulaire du doctorat de 3 ème cycle, en économie du transport, je crois mais nous vérifierons). Mariam SANKARA (si le peuple le veut) permettra l’alternance entre Hommes et Femmes, pour notre bonheur. Elle permettra aussi l’alternance entre les grandes régions du Burkina (Beaucoup de Président mossi, et beaucoup de militaires). Enfin, je corrigerai en disant que Mariam SANKARA, doit rassembler le peuple burkinabé (comme F. Thomas SANKARA a su le faire en réalité) et non seulement les partis sankaristes. A son ascension historique à cette charge de diriger le Burkina Faso, elle devra tendre la main à tous ceux qui ont œuvré à cette victoire de notre Peuple (Mariam SANKARA en fait partie par sa digne résistance pendant 27 ans, et en réalité, elle reste une fierté nationale, africaine et mondiale). Dès que les conditions le permettront, je crois qu’elle tendra la main, dans une certaine mesure, à notre ex-Président Blaise COMPAORE. Cela grandira le pays et elle même, à l’image de F. Nelson MANDELA MANDIBA. Pour l’alternance entre les grandes régions (je vois le centre, le nord, et l’ouest) j’en reviendrai et voudrai que cette idée soit consensuelle pour suivre son chemin. J’estime pour ma part que cela renforcera notre peuple dans sa quête de stabilité pour son développement socio économique (voire politique). Merci pour cette tribune. Le Captain

    3 mai 2015

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