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PRESTATION DE SERMENT DU PRESIDENT RD CONGOLAIS : Les travaux d’Hercule de Tshisékédi


Réélu avec 73% des suffrages exprimés, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisékédi, a prêté serment, le 20 janvier dernier, devant un parterre d’invités dont des chefs d’Etat africains et des délégations européennes, asiatiques et américaines. Si cette prestation de serment met, pour ainsi dire, fin à la contestation de l’opposition qui réclamait, à cor et à cri, la reprise du scrutin qu’elle qualifiait de mascarade électorale, elle rappelle aussi au fils de feu Etienne Tshisékédi que l’heure de répondre aux nombreuses promesses faites pendant la campagne, a sonné. Et Félix Tshisékédi devra donc tenir parole d’autant plus que son premier mandat n’a pas permis de répondre véritablement aux attentes de son peuple. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce second et dernier mandat de cinq ans, du moins théoriquement, est loin d’être une sinécure. C’est d’autant plus vrai que Félix Tshisékédi fait face à de nombreux défis. Le premier défi majeur, c’est de ramener la paix au pays, notamment dans la partie orientale où les rebelles du M23 sèment la terreur. Le second défi, c’est de réussir à panser les plaies béantes consécutives aux élections générales. Et pour ce faire, il doit aller au-delà de la main tendue à l’opposition en posant des actes concrets, au risque de voir cette dernière lui pourrir le mandat. Un autre défi et non des moindres, c’est l’amélioration conséquente des conditions de vie des Congolais dont beaucoup tirent le diable par la queue et ce, en dépit des immenses richesses dont regorge le pays.

 

Si Félix Tshisékédi veut entrer dans l’Histoire par la grande porte, il doit faire mieux que ses prédécesseurs

 

En plus de ces défis internes non exhaustifs, Félix Tshisékédi serait bien inspiré de faire la paix avec ses voisins, notamment le Rwanda qu’il accuse, à tort ou à raison, d’être le parrain des rebelles qui sèment la désolation et la terreur sur le sol congolais. Dans la mesure où son armée ne parvient pas à vaincre militairement le M23 sur le terrain, le président congolais gagnerait à changer son fusil d’épaule. Cela est d’autant plus nécessaire que le départ acté de la MONUSCO va laisser un vide. Or, les populations meurtries du Nord-Kivu et autres localités du pays en proie à l’insécurité, ont besoin de protection. Et à moins de vouloir trahir son serment, Tshisékédi sait que ce serait une catastrophe voire un crime que d’abandonner une partie de sa population à la merci de ces hommes sans foi ni loi. Cela dit, si Félix Tshisékédi veut entrer dans l’Histoire par la grande porte, il doit faire mieux que ses prédécesseurs. Ce second mandat est l’occasion pour lui, de bâtir un nouveau Congo. Et on peut, sans risque de se tromper, dire qu’il a toutes les cartes en main. On est d’autant plus fondé à le penser que contrairement à son premier mandat, au cours duquel il a dû batailler pour s’affranchir de la tutelle de Joseph Kabila et son clan, il a, cette fois-ci, une large marge de manœuvre sur le plan politique pour opérer les réformes nécessaires pour le bien-être des Congolais.

Toutefois, Félix Tshisékédit saura-t-il se montrer un dirigeant au service de son peuple ? On attend de voir. Car, en vérité, l’échec de la plupart des dirigeants africains est dû à leur manque de vision et à leur goût prononcé pour le lucre. Plutôt que de servir les peuples qui les ont élus, nombreux sont les princes régnants du continent qui préfèrent se servir.  Conséquence : au terme d’un ou de deux mandats, le bilan est catastrophique. L’exemple de Mobutu Sese Seko est assez éloquent.

Dabadi ZOUMBARA

 


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