HomeA la unePRESTATIONS DE SERMENT DES CHEFS D’ETAT AU BURKINA FASO : Les prétendants à la présidence du Faso mesurent-ils réellement le poids de leur serment ?

PRESTATIONS DE SERMENT DES CHEFS D’ETAT AU BURKINA FASO : Les prétendants à la présidence du Faso mesurent-ils réellement le poids de leur serment ?


« Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la Justice à tous les habitants du Burkina Faso ». Telle est la formule consacrée par laquelle les personnalités qui s’apprêtent à recevoir les attributs de la fonction présidentielle,  s’engagent devant les « Sages » du Conseil constitutionnel. De Blaise Compaoré à Ibrahim Traoré, en passant par Michel Kafando, Roch Marc Christian Kaboré et Paul- Henri Sandaogo Damiba, tous l’ont prononcée, la main levée vers le ciel et parfois devant un parterre de personnalités tirées de la fine fleur  de la société burkinabè ou provenant même de l’étranger.  Mais les candidats à la magistrature suprême du Burkina Faso sont-ils pleinement conscients de la portée de leur engagement ?   A cette question, l’on est tenté de répondre par la négative. En effet,  à quelques exceptions près, tous les assermentés, après quelques mois de gestion du pouvoir d’Etat, se sont retrouvés en porte-à-faux avec les engagements pris solennellement. Ils sont nombreux à avoir foulé au pied la Constitution burkinabè ou la Justice au nom de leurs intérêts personnels ou de ceux de leurs proches. Les exemples pour illustrer cet état de fait, sont légion. Pour ne prendre que le cas de Blaise Compaoré, l’on sait comment l’homme a tripatouillé la Constitution pour rester aussi longtemps que possible au pouvoir, au point même de se faire harakiri.

 

Il existe une malédiction du parjure au Burkina Faso

 

Plus proche de nous, Roch Marc Christian Kaboré s’est illustré par la protection sans faille qu’il a apportée à ses amis en délicatesse avec les lois de la République. Mais pouvait-il en être autrement quand les prestations de serment se passent en général dans un décor folklorique où l’esprit est  plus à la fête qu’à tout autre chose ? Pouvait-il en être autrement quand l’engagement que l’on prend, se fait sur son propre honneur déjà bien souillé antérieurement ? C’est au regard de ces interrogations que certains libres penseurs proposent de donner tout son sens à ces prestations de serment en faisant jurer les futurs chefs d’Etat sur la terre du Burkina Faso ou sur les ancêtres. En tout cas, l’expérience fait loi chez les Mossi où il est bien connu que « le roi règne mais la coutume gouverne ». Mais en attendant que l’on en arrive là, l’on ne peut qu’espérer que l’expérience des fins  malheureuses de pouvoir des différents chefs d’État au Burkina Faso, à quelques exceptions près, amène les prochains à mieux réfléchir sur la portée de leur serment. Seul, en effet,  le président Michel Kafando sur les 12 chefs d’Etat qu’a connus le Burkina Faso dans son évolution, est sorti par la grande porte de l’histoire, de la gestion du pouvoir d’Etat. Il existe donc une malédiction du parjure au Burkina Faso et tous ceux qui mettent le pied dans l’arène du pouvoir, devraient en prendre conscience. Et l’avertissement vaut particulièrement pour le capitaine Ibrahim Traoré qui vient de faire sa prestation de serment, pas plus tard que la semaine dernière, dans le contexte particulier du Burkina Faso actuel où le sang et les larmes des populations affectées  par les  attaques terroristes, constituent une malédiction supplémentaire pour les tenants du pouvoir qui voudraient en user comme d’une monnaie politique au service de desseins personnels.

 

Sidzabda


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