HomeOmbre et lumièrePROBLEMATIQUE DES TAXIS A GAZ : Bientôt des contrôles sur le terrain

PROBLEMATIQUE DES TAXIS A GAZ : Bientôt des contrôles sur le terrain


Le gouvernement a tenu son deuxième point de presse de l’année, le jeudi 2 février 2017. Il a été co-animé par le ministre en charge de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, le ministre en charge de la justice, Bessolé René Bagoro, et celui en charge de la sécurité routière, Souleymane Soulama. Comme on peut le présumer, il s’est agi, au cours du point de presse, de l’actualité nationale, l’actualité au niveau de deux départements ministériels, à savoir ceux de la Justice et de la Sécurité routière.

 

La fièvre de la CAN 2017 se sentait toujours sur les uns et les autres, au lendemain de la défaite des Etalons face aux Pharaons d’Egypte au stade des demi-finales. Malgré la défaite, et comme pour marquer son soutien infaillible au Onze national, le ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, portait  à son cou une écharpe à l’éfigie des Etalons du Burkina Faso. « Nos valeureux Etalons sont tombés hier face à l’Egypte. Mais n’empêche qu’ils ont fait preuve de combativité (…). Il nous reste à les soutenir pour la troisième place et leur réserver un accueil chaleureux », a-t-il déclaré, plantant ainsi le décor du point de presse au cours duquel le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des sceaux, Bessolé René Bagoro, s’est entretenu pendant une quinzaine de minutes avec les journalistes. De prime à bord, le ministre en charge de la justice a tenu à informer la presse de l’ouverture  de nouvelles juridictions, en l’occurrence le Tribunal de grande instance (TGI) de Koupéla, déjà fonctionnel, et la Cour d’appel de Fada N’gourma qui commencera à fonctionner le 24 février prochain. «L’ouverture de ces juridictions participe de l’accessibilité de la justice aux justiciables. Le TGI de Koupéla permet de désengorger celui de Tenkodogo tandis que la Cour d’appel de Fada permettra de désengorger la Cour d’appel de Ouagadougou ».

« Au regard de la nécessité d’appréhender certaines infractions complexes en matière de crimes économiques, il a été décidé de créer deux pôles spécialisés. L’un au sein du TGI de Ouaga II dont la compétence sera étendue sur le ressort de la Cour d’appel  de Ouagadougou actuelle, c’est-à-dire Ouagadougou, Fada N’gourma, Dori, Kaya, Tenkodogo, Koudougou, etc. Le deuxième pôle sera logé au sein du TGI de Bobo-Dioulasso.  « L’avantage de créer ces deux pôles est que nous aurons un regroupement de moyens et nous aurons à spécialiser les magistrats pour aborder ces infractions très complexes », a indiqué le ministre. Le pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre les infractions liées au terrorisme sera logé au sein du TGI de Ouaga II. Il aura compétence pour connaître de toutes les infractions liées au terrorisme sur le territoire national. Mais en entendant que le tribunal de Ouaga II soit opérationnel, c’est le TGI de Ouaga I qui va gérer cette section. A la question de savoir comment se fera la saisine de ces pôles spécialisés, le ministre Bessolé René Bagoro a tenu à relever que « ce sont des sections et non des juridictions autonomes. Donc, les justiciables ne pourront pas saisir directement ces pôles qui sont des composantes au niveau des TGI ». En effet, selon les explications du ministre, les crimes en matières économiques et les infractions liées au terrorisme relèveront toujours du TGI qui, en fonction des infractions, confiera l’affaire, soit au pôle judiciaire spécialisé en matière de crimes économiques, soit au pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme. Quant à la fonctionnalité de ces pôles, le ministre Bessolé René Bagoro a affirmé qu’« ils seront opérationnalisés en fin mai début juin, avec un soutien du budget de l’Etat qui s’élève à 175 millions de F CFA». Au cours de la conférence de presse, le ministre de la justice a aussi abordé la question du Code de déontologie des magistrats. A l’en croire, ce code sera bientôt adopté et il permettra de sanctionner les magistrats indélicats.

Le point de presse du 2 février 2017 a aussi permis au ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama, d’aborder les sujets qui font l’actualité au niveau de son ministère. A l’entendre, il s’agit de l’insécurité routière liée à l’excès de vitesse des cars de transport de voyageurs, de l’encombrement lié à la circulation des camions poids lourds dans les grandes agglomérations et de l’insécurité liée à l’usage du gaz butane par certains conducteurs de taxis.

 

« Des garagistes sont actuellement à même d’installer les limiteurs de vitesse »

 

Par rapport au dernier point, le ministre Soulama a mentionné qu’ « après plusieurs réunions de sensibilisation avec l’administration des transports, le CCVA, certaines organisations de la société civile, l’ensemble des syndicats de taximen ont compris qu’il faut abandonner l’utilisation du gaz butane, excepté le Syndicat des taximen et transporteurs urbains du Burkina Faso (SNTTU-B) qui est toujours réticent ». Le ministre a relevé qu’un moratoire de 6 mois, qui a d’ailleurs expiré le 31 octobre 2016, avait été concédé aux conducteurs de taxis. « En conséquence, les services de police ont instruction de saisir les véhicules munis de bonbonnes de gaz au cours des contrôles. Et ces saisies commenceront bientôt ». Concernant la circulation des véhicules poids lourds dans le centre-ville, le ministre Souleymane Soulama a d’emblée fait comprendre que « la circulation des véhicules poids lourds dans la ville de Ouagadougou est règlementée par un Raabo de 1989 qui indique le périmètre et les itinéraires de circulation des camions poids lourds dans la ville de Ouagadougou, les heures de circulation des camions poids lourds, les lieux de stationnement des camions poids lourds ». Même si le texte semble être révolu vu le contexte, et doit être relu, force est de constater qu’il « n’est pas respecté par les transporteurs ». Et le ministre a noté que « des concertations sur les mesures nécessaires à l’application stricte de la règlementation sont en cours ». Relativement à la limitation de vitesse, le ministre a tenu à relever que la mise en œuvre de « l’arrêté interministériel portant obligation d’installation d’un dispositif de limitation de vitesse et de contrôle des temps de conduite et de repos dans les véhicules de transport routier et interdiction du transport mixte » est progressive et que l’accent est mis sur les cars de transport de personnes ou de voyageurs. « Et même que des garagistes sont actuellement à même d’installer les limiteurs de vitesse ». Et gare aux conducteurs qui ne respecteront pas les vitesses règlementaires « parce qu’un dispositif de surveillance par contrôle radar sur les grands axes est actif. Et ces contrôles sont effectués par l’Office national de la sécurité routière (ONASER), la gendarmerie et la Police nationale ».

Par ailleurs, au début de la conférence de presse, le ministre Remis Fulgance Dandjinou n’a pas passé sous silence les menaces d’insécurité sur les populations du Soum, notamment dans les écoles. « Le gouvernement réaffirme son soutien aux populations de la zone et les rassure qu’il mettra un point d’honneur pour permettre à chaque citoyen de vivre sa religion et ses croyances dans le respect des lois du Burkina Faso ». Le ministre en charge de la communication a aussi évoqué l’élection de Minata Samaté/Cessouma au poste de commissaire aux affaires politiques de l’Union africaine et de Pascal Bamouni comme membre du conseil consultatif de lutte contre la corruption de l’UA, à l’occasion de la 28e session ordinaire de l’Union africaine. Pour le ministre, ces deux élections « sont le fruit d’une diplomatie payante ».

 

Françoise DEMBELE

 

 


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