HomeA la unePROBLEMATIQUE SECURITAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Leaders de communautés et ex-combattants mis à contribution

PROBLEMATIQUE SECURITAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Leaders de communautés et ex-combattants mis à contribution


La question sécuritaire en Afrique de l’ouest est plus que jamais d’actualité vu les attaques terroristes perpétrées dans la sous-région. Compte tenu de ce facteur, la structure « International négoce » a organisé les 14, 15 et 16 novembre 2017 à Niamey au Niger, un atelier sous régional sur le leadership et la tolérance religieuse qui a réuni leaders de communautés, ex-combattants et Hommes de média pour donner un aperçu de la situation dans la sous-région et leur inculquer des notions et des principes qui conduisent à la paix.

 

«Je n’ai pas renoncé au droit à la communauté touareg, mais ce n’est pas la peine de faire la guerre. La paix est préférable à la guerre », a clamé, le ministre Rhissa Ag Boula, l’ancien chef de front qui a déclenché la rébellion de 1991 au Niger, lors de sa communication intitulée « Rébellion touareg, de la guerre à la paix ». C’est à travers un témoignage émouvant que le ministre  a donné les conditions socio-économiques et politiques qui ont entrainé la naissance de la rébellion touareg au Niger. Par des propos soutenus, le ministre Rhissa Ag Boula a aussi expliqué les raisons historiques qui l’ont poussé à aller vers la paix. Comme Rhissa Ag Boula, des ex-combattants qui étaient dans la salle comme participants ont aussi, un tant soit peu, fait des témoignages relatifs à leurs vies de combattant.

Du 14 au 16 novembre, les participants ont eu droit à plusieurs communications, au titre desquels, « la tolérance religieuse dans l’islam » et « la tolérance religieuse chez les chrétiens ». Ces thèmes ont été respectivement développés par Oustaz Bizo et le Pasteur Sabo Batchiri. En effet, selon le pasteur, la notion de tolérance est largement expliquée dans l’Ancien et le Nouveau testament. Et tous les apôtres de Jésus et lui-même l’ont pratiquée. Ustaz Bizo, quant à lui, a affirmé que, « la tolérance est le fondement même de l’Islam ».

Par ailleurs, l’ancien ministre Dr Mahamoudou Ouédraogo a subjugué plus d’un participant par sa communication portant sur « Place de la communication dans la survenue et la gestion des crises ». De prime à bord, Dr Mahamoudou Ouédraogo, a défini la communication et l’information et a laissé entendre qu’il existe plusieurs voies, traditionnelles et modernes, pour communiquer et que même « le silence constitue une forme de communication dans des situations où la parole devient inutile ».

A noter que les actes terroristes se butent souvent à un vide juridique sous nos tropiques. Alors, Abdoulaye Goubé, juge adjoint du Pôle terroriste au Niger a présenté « La justice nigérienne face à la nébuleuse terroriste : enjeux et défis ». Pour le juge Abdoulaye Goubé, la réponse judiciaire nigérienne face au terrorisme, est « compatible avec le respect des droits humains, et  ancrée sur des bases légales dérogatoires du droit commun ». Et la réponse institutionnelle se fonde sur la création d’un pôle judiciaire basé à Niamey, de chambres spécialisées au niveau de la Cour d’appel et la création d’un service spécialisé dans les enquêtes terroristes, précise-t-il. En fait, le juge a laissé entendre que la réponse judiciaire face au terrorisme ne saurait porter des fruits sans l’appui militaire et la collaboration active des populations sur le plan du renseignement. Apporter une solution judiciaire au problème terroriste est un pas en avant pour éradiquer la nébuleuse terroriste. Mais comment « Parvenir à la paix » et « négocier sans démissionner » ? Le Directeur de International négoce, Ouézen Louis Oulon, initiateur de l’atelier  a developpé de long en large les deux thèmes.

Les différentes communications ont suscité des débats et des questions quantitatifs et qualitatifs, si bien que les participants ont demandé qu’un autre cadre soit trouvé pour leur permettre de s’exprimer. A la fin des travaux, le Directeur de  International negoce  s’est dit satisfait. Pour lui, la rencontre s’inscrivait dans le cadre de la problématique sécuritaire que vit la zone du sahel, principalement la zone de l’Afrique de l’Ouest. A entendre le Directeur, la rencontre avait pour mission de réunir des leaders de communauté, des ex-combattants, des acteurs de média pour donner un aperçu de la situation de la sous-région pour un changement de comportement pouvant conduire à la paix. Le pari est donc gagné. Rendez-vous a été pris pour une prochaine formation enrichissante.

 

Françoise DEMBELE, de retour de Niamey

 

 

Recommandations

 

  • L’Organisation de formations similaires à l’intention des acteurs communautaires et politiques du Niger
  • L’implication des autorités nigériennes dans l’organisation et le financement des futures formations
  • La traduction des documents en langues en vue de leur large diffusion
  • Les journalistes et les médias doivent être responsables afin de ne pas mettre en péril la paix et la cohésion sociale.

 

 


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