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PROCES DE GUILLAUME SORO ET COMPAGNIE


Il n’est pas encore au bout de ses peines puisqu’il est de nouveau dans le collimateur de la Justice ivoirienne. En effet, déjà condamné à 20 ans de prison ferme pour recel et détournement de deniers publics, Guillaume Soro, puisque c’est de lui  qu’il s’agit, est poursuivi pour des faits de «  présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat ». A ses côtés, il y a une vingtaine d’autres accusés parmi lesquels   Affoussiata Bamba-Lamine, Moussa Touré, tous hors du pays, à l’instar de leur mentor Soro. Ils sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international dont l’exécution, jusque-là, se fait attendre. Ce faisant, ils seront jugés par contumace et risquent, de ce fait, la peine maximale. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Guillaume Soro est mal barré ; tant les carottes semblent cuites pour lui. Car, on voit mal comment il pourra, dans ces conditions, se tirer d’affaire pour rebondir politiquement. En tout cas, pas sous le magistère du président Alassane Dramane Ouattara (ADO) qu’il n’a de cesse de vouer aux gémonies, allant parfois jusqu’à tenir des propos d’une extrême bassesse à son encontre. On revoie encore ces images saisissantes publiées sur les réseaux sociaux par l’ex-président de l’Assemblée nationale et ses  ouailles, destinées à ternir l’image du chef de l’Etat ivoirien. C’est dire à quel point Soro est allé loin pour espérer bénéficier de la mansuétude du président Ouattara. A moins que, la politique ayant ses raisons que le commun des mortels ignore, ADO, face à un   concours de circonstances, décide de pardonner à celui-là qu’il appelait affectueusement son « fils ». Ce n’est pas impossible. Car, comme qui dirait, en politique, il «  n’y a pas d’ennemis éternels ».

 

Tant que Soro restera dans une telle posture, il ne fera que rencontrer des obstacles sur son chemin

 

 

Seuls les intérêts guident les pas et le terrain commande la manœuvre. A preuve, après s’être combattus pour le pouvoir au prix de  3000 morts, ADO et l’ex-président Laurent Gbagbo sont aujourd’hui sur le point de fumer le calumet de la paix. Pendant ce temps, le torchon brûle entre lui et son allié d’hier qu’est Henri Konan Bédié (HKB) qui rase pratiquement les murs. C’est dire s’il n’est pas exclu que Guillaume Soro et le locataire du palais de Cocody se donnent,  un jour, la main en passant l’éponge sur le passé. On attend de voir. Mais en attendant, l’espoir de retourner au bercail, avec l’ouverture de ce nouveau procès, ne fait que s’éloigner davantage pour le natif de Ferkéssédougou qui, depuis son lieu d’exil, refuse de se tenir à carreau. Et ce, alors même que sa capacité de nuisance a été complètement  réduite  et sa base politique pour ne pas dire ce qu’il en reste, s’est effritée. Certes, nul ne peut reprocher à Soro d’avoir été ambitieux. Mais plus d’un a été choqué par la liberté de ton qu’il se donne quand il parle du président Ouattara. C’est tout simplement déplorable de la part de quelqu’un qui a occupé de hautes responsabilités de l’Etat. Or, tant qu’il restera dans une telle posture, il ne fera que rencontrer des obstacles sur son chemin. Et la réconciliation nationale que tout le monde appelle de ses vœux en Côte d’Ivoire, se fera sans lui.

 

Boundi OUOBA  


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