PROCES EN APPEL DE VITAL KAMERHE: Les Congolais n’attendent que la vérité
Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet et principal allié de Félix Tshisekedi, est accusé de détournements d’une cinquantaine de millions de dollars destinés à un des projets d’urgence du chef de l’Etat, à savoir le programme dit « des 100 jours ». Ce dernier n’était pas le seul sur la sellette. Etaient aussi accusés, l’homme d’affaires libanais, Samih Jammal, chargé de la construction des maisons préfabriquées et un agent de la présidence, Jeannot Muhindo, considéré comme complice d’une partie des détournements.
A l’issue du procès en première instance, Vital Kamerhe était condamné à 20 ans de travaux forcés et à 10 ans d’inéligibilité. Etait-ce un procès politique en vue d’éliminer un concurrent en 2023, comme le prétendent certains? En pareille situation, il y a toujours un ou des coupable(s) car une telle somme ne peut disparaitre comme par enchantement, surtout des plus hautes sphères des institutions nationales.
Mais une chose est sûre et certaine : les Congolais attendent beaucoup du procès en appel qui a débuté le 15 février dernier. La Justice parviendra-t-elle à délibérer en toute indépendance et impartialité ?
En attendant, les conjectures vont bon train. D’un côté, des voix s’élèvent pour accuser le président Félix Tshisekedi lui-même de complicité. Ceux qui défendent cette position se fondent sur les propos mêmes de Kamerhe, selon lesquels il serait prêt à montrer à huis clos, des preuves démontrant qu’il a toujours agi sous les ordres de son président. Y a –t-il anguille sous roche dans une telle déclaration ? Est-il vraisemblable que Félix Tshisekedi soit impliqué dans un crime économique aussi ostentatoire que rocambolesque ?
Vivement que ce procès serve d’exemple !
D’un autre côté, des conseillers de l’entourage de Félix Tshisekedi se plaignaient de la gestion opaque de Vital Kamerhe et de ses dépenses injustifiées. Lâché par son propre camp, Vital Kamerhe pourrait payer pour certains complices tapis dans l’ombre. Dans ce cas, on ne verrait que la partie émergée de l’iceberg.
En fait, on ne le sait que trop bien, les détournements de deniers publics font partie des « jeux favoris » de certains dirigeants africains. Pour le cas de la RDC, on sait que le pays est classé parmi les plus corrompus au monde. En effet, selon le rapport annuel de 2020 de l’ONG Transparency International, la RDC occupe la 168e place sur 180 pays évalués, conformément à l’indice de perception de la corruption. C’est pourquoi Félix Tshisekedi, au début de son mandat, avait fait de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille. On ose espérer qu’il ne s’agissait pas d’une déclaration politicienne pour endormir les consciences et séduire les investisseurs étrangers. Car, à l’état actuel des choses, rien ne semble militer en faveur de Félix Tshisekedi qui est pointé du doigt pour sa mauvaise gouvernance financière supposée, au regard des dépassements budgétaires de tous ordres dont on l’accuse.
Vivement que la reprise du procès permette l’éclatement de la vérité dans cette affaire ! Et que ce procès serve d’exemple à tous les criminels indélicats et ignobles qui retardent, par leurs agissements cupides, le développement des pays d’Afrique !
Monique NARE