PROCES DU PUTSCH MANQUE Les parents des victimes et des blessés réclament un traitement rapide du dossier
L’Association des parents des victimes du coup d’Etat (APVCE) et celle des blessés du coup d’Etat du 16 septembre 2015 (ABCE 16) ont animé une conférence de presse le samedi 19 mai 2018 au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) pour dénoncer entre autres, la lenteur et le «manque de sérieux » avec lesquels le procès du coup d’Etat du 16 septembre 2015 se déroule.
Cela fait environ trois mois que le procès du putsch manqué du 16 septembre a débuté. Ce procès que d’aucuns qualifient d’historique et sur lequel tout le peuple burkinabè et particulièrement les parents des victimes et des blessés attendent impatiemment le verdict, peine cependant à entrer dans le fond du dossier. Après trois mois, le procès se résume à de multiples reprises soit au total six suspensions et à de multiples déports d’avocats. Selon Patrice B. Bazié, Secrétaire général (SG) de l’APVCE : « Cette situation est imputable exclusivement aux accusés et à leurs conseils, car la défense ne veut pas du tout d’un jugement. Nous faisons face à présent, à une prise en otage de l’appareil judiciaire ». Pour lui, il y a un agenda caché derrière ces manœuvres dilatoires. Pour éviter un enterrement de première classe du dossier du putsch, les parents des victimes et des blessés du coup d’Etat du 16 septembre 2015 interpellent en premier lieu les juges et les avocats sur le danger lié à l’enlisement du procès et invitent la justice militaire à prendre toutes les mesures nécessaires pour le bon déroulement du procès tout en évitant les multiples interruptions. Car conclut-il « Ce procès peut constituer un frein à la réconciliation nationale » Mais avec une telle précipitation, est-ce que les parents des victimes aspirent à une justice équitable ? A cette question, le président de l’ABCE 16, Honoré Savadogo dit comprendre la procédure judiciaire mais, invite les responsables de la justice à faire seulement preuve de bonne foi pour accélérer le jugement afin que les blessés puissent bénéficier de cette justice de leur vivant et non après leur mort. Puis de soutenir : « Ce n’est pas une pression que nous mettons sur la justice, car nous sommes restés sous silence depuis le début du procès. Les conférenciers se sont également prononcés sur les multiples déports des avocats pendant le procès. « Nous respectons le droit de la défense mais, quand cela apparaît de façon exagérée, il faut que les premiers responsables du tribunal militaire le règlementent cela», a martelé le président de l’ABCE 16. Et d’ajouter que la justice n’est pas un marché. Par rapport à la prise en charge des blessés l’on retient que sur les 129 personnes qui ont été blessées pendant le putsch manqué et l’insurrection, seulement 24 blessés du coup d’Etat ont été soignés.
Madi ZOUNDI
(Correspondant)