HomeA la unePROMESSES D’AIDES AU BURKINA : A nous maintenant de savoir gérer !

PROMESSES D’AIDES AU BURKINA : A nous maintenant de savoir gérer !


Les 7 et 8 décembre derniers, a eu lieu à Paris, en France, la table ronde des donateurs sur le Burkina Faso. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’événement a été un succès. Le Burkina a engrangé au-delà de ses attentes. Au total, 18 000 milliards de F CFA ont été promis, alors que le pays en demandait six mille. Je n’étais pas personnellement à Paris, mais j’avoue que j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt toutes les informations liées à cette table ronde, tant la chose me tenait à cœur. Le Burkina a besoin d’aide. Car, depuis l’insurrection populaire qui a emporté le régime de Blaise Compaoré, son tissu économique a été mis à rude épreuve. Le pays est sec, comme on entend dire un peu partout. Ce qui n’est pas faux. L’argent ne circule plus. C’est l’austérité au sens  précis du terme. Même moi fou, je ressens les contrecoups de cette crise qui n’a que trop duré. Car, laissez-moi vous dire que  contrairement à ce qui se passait avant, même les poubelles des quartiers résidentiels sont en permanence vides. Et là je sais de quoi je parle. Quand vous y jetez un coup d’œil, vous n’y verrez que des sachets et autres emballages vidés de leur contenu. C’est la preuve que, comme le dit l’artiste, « viima ya kanga ». Autrement dit, les temps sont durs. Il fallait donc que les dirigeants actuels fassent quelque chose, comme ils l’ont fait en initiant une conférence des partenaires techniques et financiers. C’est la preuve qu’eux-mêmes ont pris toute la mesure de la situation qui va de mal en pis. Il n’est jamais tard pour bien faire, dit l’adage. Seulement, je crains une seule chose ou peut-être deux. La première, c’est qu’entre les engagements pris et les décaissements, il y a souvent un écart. Ce qui veut dire qu’il nous faudra encore nous armer de courage et de patience. Or, comme on le sait, « ventre creux n’a point d’oreille ». C’est pourquoi je demande aux bailleurs et investisseurs de presser le pas. Il faudra, s’il y a lieu, alléger les procédures de décaissement pour ne pas faire languir les Burkinabè qui ne savent plus désormais à quel saint se vouer. Le jeu en vaut la chandelle.

 

J’en appelle à une grande transparence dans la gestion de la chose publique

 

La deuxième chose dont je parlais plus haut, nous concerne nous-mêmes Burkinabè. Car une chose est de demander, une autre est de savoir gérer le peu que l’on nous a donné. Là, je sais de quoi je parle aussi. On l’a vu de par le passé. De nombreux dons faits à notre pays ont terminé leur course dans les ventres et bas-ventres de certains de nos dirigeants, qui ne se gênaient pas de voir leurs compatriotes mourir de faim, pendant qu’eux roulaient carrosse et dormaient dans des villas luxueuses. Je ne veux plus voir ça dans ce pays. Je veux que l’argent à nous offert serve la cause pour laquelle il a été alloué. Je ne tolérerai plus les pratiques malsaines qui consistent à s’enrichir sur le dos du peuple. C’est pourquoi je demande au président Roch Marc Christian Kaboré de faire montre de fermeté vis-à-vis de tous ceux qui se laisseront prendre pour corruption, malversation ou détournement. Car, je sais qu’il y en a déjà qui sont en train de ronger leurs freins, attendant seulement que les décaissements commencent pour terminer leur chantiers à Ouaga 2000 ou que sais-je encore. Mais on est où là ? En tout cas, nous avons tous dit que plus rien ne serait comme avant dans ce Burkina nouveau. Cela suppose que nous allons rompre avec l’ordre ancien, au risque de trahir le peuple qui, pourtant, s’est sacrifié pour libérer ce pays du joug de la dictature. C’est pourquoi j’en appelle à une grande transparence dans la gestion de la chose publique. C’est à ce prix que nous  pourrons asseoir une gouvernance vertueuse et hisser notre pays au hit-parade des nations les plus sérieuses au monde.

 

« Le Fou »


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