HomeA la unePROMOTION DE LA PAIX AU BURKINA : Les religions et les cultures se parlent à Ouagadougou

PROMOTION DE LA PAIX AU BURKINA : Les religions et les cultures se parlent à Ouagadougou


Le symposium international de Ouagadougou sur le dialogue des religions et des cultures s’est tenu dans la capitale burkinabè, du 3 au 7 mars 2017. La cérémonie d’ouverture placée sous le haut patronage du ministre en charge des affaires étrangères, de la coopération et des burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, a eu lieu dans la matinée du 03 mars 2017, dans la salle des conférences de Ouaga 2000 et a connu la participation de plusieurs invités de marque.

 

« La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement », disait un sage africain. Une assertion qui montre que la paix s’obtient grâce aux efforts de tolérance et d’acceptation des uns et des autres, quelles que soit leurs appartenances religieuses ou culturelles. Et pour se connaître, il faut se parler. D’où le symposium international de Ouagadougou sur le dialogue des religions et des cultures. Les porteurs du symposium de Ouagadougou, en l’occurrence l’Ambassadeur Filippe Savadogo et Dr Lazare Ki-Zerbo, ont fait savoir que ce symposium est une continuité de l’initiative africaine d’éducation au développement et à la paix par le dialogue interreligieux et interculturel lancé par le Pr. Albert Tevodjeré, le 29 mai 2015 à Cotonou au Bénin. Selon ce dernier, il faut que l’Afrique arrête de bavarder et qu’elle propose des actions concrètes pour développer le continent. A travers son discours, il a démontré que c’est le vivre-ensemble qui fera avancer l’Afrique. En effet, il explique que « les points forts de nos religions nous interdisent de nous haïr. Il faut que nous apprenions à prier ensemble, à agir ensemble pour faire reculer la pauvreté ». Et pour le Pr Albert Tevodjeré, cela doit commencer maintenant. C’est pourquoi il a demandé au ministre Alpha Barry d’aller dire au Président Roch Marc Christian Kaboré « de prendre ses responsabilités pour que le Burkina Faso soit une boussole pour le monde ».

La cérémonie d’ouverture du symposium international de Ouagadougou sur le dialogue des religions et des cultures a connu des interventions toutes aussi riches et constructives les unes que les autres. Et même que les tympans des participants ont été chatouillés par un a cappella de Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui, d’une voix douce et suave, a gratifié la salle d’un chant de Haïti. Après ce moment d’émotion, elle a tenu à souligner qu’elle était heureuse d’être au Burkina Faso, pays des Hommes intègres. Entrant dans le vif du sujet, Michaëlle Jean a adressé ses vives félicitations à l’ambassadeur Filippe Savadogo et au Dr Lazare Ki-Zerbo, porteurs du symposium international de Ouagadougou sur le dialogue des religions et des cultures. Selon elle, le Burkina Faso « avait incontestablement vocation à abriter cette rencontre, parce que  la diversité culturelle et religieuse s’exprime pacifiquement sur la base d’un socle civique et sociétal forgé siècle après siècle ». Selon  Michaëlle Jean, le dialogue ne se décrète pas. « C’est un état d’esprit ». Alors elle a exhorté les participants à « une volonté commune d’adopter des recommandations » et les jeunes à rejoindre le mouvement libre ensemble, « une plateforme qui permet aux jeunes de faire du dialogue leur outil naturel ». Embouchant la même trompette, le ministre Alpha Barry a laissé entendre que le vivre-ensemble induit le libre-ensemble. De ce fait, il estime que « la joie de vivre ensemble est un patrimoine au Burkina Faso. Nos cultures et nos religions ont des valeurs qui peuvent nous permettre de surmonter beaucoup de choses et nous comprendre ».  

 

Quant à Firmin Edouard Matoko, Directeur général adjoint de l’UNESCO, il a, au nom de l’UNESCO, salué et marqué le soutien de l’organisation à cette initiative de paix, qui conduit au développement. Il poursuit : « la paix, c’est l’autre nom du développement et sans paix, il n’y a point de développement ». Au cours de son adresse, il a  aussi mentionné que la décennie internationale de rapprochement des cultures met l’accent sur la diversité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse afin de favoriser le dialogue. « Nous avons des repères qui nous confortent dans l’idée que cette initiative est porteuse d’espoir », a-t-il clamé. C’est pourquoi il a souhaité que la paix investisse les esprits des africains et des amis du continent africain, tout en soulignant que l’UNESCO apportera la plus haute attention aux recommandations qui sortiront de ce symposium.  Un symposium qui a été très bien apprécié par Alima Deborah Traoré, Médiateur du Faso, qui estime d’ailleurs que « c’est une heureuse initiative qui sera une contribution importante à une œuvre essentielle à la question de l’édification de la paix par le renforcement du vouloir vivre-ensemble et de la cohésion sociale ».

Des sonorités traditionnelles ont aussi agrémenté la cérémonie d’ouverture. Et cette partie a été assurée par Kononba Traoré, « Trésor humain vivant du Faso ».  Des représentants de défenseurs des droits humains, des communautés musulmane, catholique et protestante ont aussi eu droit au chapitre. En effet, en tant que Président de la Fondation pour l’étude, la promotion des droits de l’Homme et du développement en Afrique (FEPDHA), Me Halidou Ouédraogo a d’abord relevé que le dialogue interreligieux ne date pas d’aujourd’hui. Mais dans un contexte de terrorisme, il a jugé qu’il est important d’avoir une telle occasion pour travailler à la paix, afin de conforter nos efforts pour amplifier les voies et les manières de vivre ensemble. D’ailleurs « il faut être un homme avant d’être chrétien, musulman ou autre », a soutenu Dr Boubakar Doukouré, président du Conseil exécutif de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO)  qui dit attendre beaucoup de ce symposium. Quant à Philippe Cardinal Ouédraogo, qui a fait lire son message par le Père Jean-Paul Sagadou, il estime que le dialogue est la voie royale et que la paix s’obtient plus efficacement par le dialogue que par la violence.

 A la fin du symposium, il est attendu l’adoption d’un plan d’action opérationnel de Ouagadougou, un consensus entre les parties prenantes et la formulation de recommandations sur le rôle des politiques cultures et des religions.

A la fin de la cérémonie d’ouverture, le ministre Alpha Barry a signé le manifeste pour l’éducation à la paix. Le symposium de Ouagadougou ouvre la porte à celui qui se tiendra à Abuja au Nigeria, en juin 2017.

 

Françoise DEMBELE

 

 

 

 

 

 

13- Le ministre Alpha Barry (stylo en main) a signé le manifeste pour l’éducation à la paix


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