HomeOmbre et lumièrePROPOSITION DE LOI SUR LE DROIT DE GREVE AU BURKINA : Le consensus avant tout !

PROPOSITION DE LOI SUR LE DROIT DE GREVE AU BURKINA : Le consensus avant tout !


En réaction à une proposition de loi aux fins de règlementer l’exercice du droit de grève au Burkina Faso, les syndicats ont exprimé  quelques inquiétudes. Ils redoutent, en effet, une remise en cause du droit de grève dans notre pays, pourtant reconnu par la Constitution. Aussi  redoutent-ils une réduction drastique du champ d’action des travailleurs. Ces appréhensions sont, somme doute, légitimes dans la mesure où toute proposition de modification de loi, a priori, cache mal une intention quelconque. Je ne dis que pas que c’est forcément le cas. Je ne le souhaite  même pas, puisque ce serait un grave recul que mon pays qui a atteint un niveau avancé en matière de gouvernance politique, revienne sur ses pas. Je le dis parce que le rôle qu’ont joué les syndicats dans l’avènement et l’ancrage de la démocratie dans mon pays, n’est plus à démontrer. Se démarquant toujours des querelles politiques, les syndicats burkinabè ont toujours pris fait et cause pour le peuple. L’exemple le plus récent est le coup d’Etat du 16 septembre 2015 contre le pouvoir de la Transition, où les syndicats ont joué un grand rôle pour faire échec au plan de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). J’oublie volontiers les efforts consentis par les syndicats dans l’éveil des consciences et la lutte contre l’impunité qui ont concouru à la chute du régime vermoulu de Blaise Compaoré, les 30 et 31  octobre 2014. Pour toutes ces raisons, je suis farouchement opposé à toute tentative de liquidation des syndicats qui, j’allais dire, ne font pas un seul pas sans le peuple. A ce propos, j’ai d’ailleurs été très content en lisant la réponse de la Commission des affaires générales institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) dans laquelle elle a tenu à rassurer les syndicats. C’est pour cette raison, dit-elle, que la proposition de loi en question a été transmise aux partenaires sociaux aux fins de susciter un « dialogue participatif, inclusif et respectueux des travailleurs et de leurs droits ». Je n’en suis que personnellement très heureux.

 

Je n’écris pas pour plaire

 

Car, ce qu’il faut éviter à tout prix ici, c’est un clash entre le gouvernement et les syndicats, d’où la nécessaire recherche du consensus. Je le dis, parce que notre pays a plus que jamais besoin de l’union de ses fils et filles, surtout par ces temps qui courent où le péril djihadiste est à nos portes. Privilégions donc le dialogue et le consensus. C’est pourquoi je voudrais aussi demander aux syndicats de mettre un peu d’eau dans leur vin, si tant est qu’ils en boivent. Je suis personnellement un mordu du syndicalisme, mais j’avoue que parfois, je trouve que certains syndicalistes en font un peu trop. Car, quand on examine parfois  avec beaucoup de sérénité certaines revendications, on se rend compte que beaucoup d’entre elles sont d’ordre corporatiste. Je ne dénie le droit de grève à personne. Non, telle n’est pas mon intention ; mais je pense qu’il faut que par moments, on sache raison garder. Franchement, souvent quand je vois sous nos cieux les grèves, sit-in ou marches à longueur de semaines, j’avoue que je suis peiné. Oublions-nous que cela retarde le développement de notre beau pays ? En tout cas, je sais que certains ne seront pas contents de moi, à cause du langage de vérité que je viens de leur tenir. Mais, je vous l’ai toujours dit, je n’écris pas pour plaire. Je dis mes gbè. Que cela plaise ou déplaise, je m’en fou.

 

« Le Fou »

 

gbè : mot nouchi utilisé pour dire la vérité


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