PUTSCH MANQUE DE 2015 : 84 accusés à la barre
Le 16 septembre 2015, des soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) tentaient de renverser le gouvernement de Transition alors dirigé par Michel Kafando. Le Général Diendéré avait alors pris la tête du « Conseil national pour la démocratie » (CND). Mais l’aventure a tourné court. Le coup d’Etat a échoué et ses principaux présumés auteurs sont poursuivis. Ils seront bientôt jugés, près de trois ans après les faits.
C’est un moment très attendu par les Burkinabè : celui du jugement du dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015. Le 27 février 2018 est la date choisie et avec pour théâtre d’opération, la salle des banquets de Ouaga 2000. Du moins, c’est ce que dit un communiqué du Procureur près le Tribunal militaire, le magistrat Commandant Zanré Alioun et daté du 29 janvier 2018 : « Le Procureur près le Tribunal militaire de Ouagadougou informe l’opinion nationale et internationale de l’ouverture, le mardi 27 février 2018 à 09 heures, du jugement au fond de l’affaire Ministère public contre le Général DIENDERE Gilbert et quatre-vingt-trois autres accusés d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline militaire, violence et voies de faits sur autrui, ou de complicités de ces infractions. Cette audience de la Chambre de Jugement, délocalisée dans la salle des banquets de Ouaga
2000, est publique. Par conséquent, tout le monde y est convié ».
Ainsi donc, les présumés auteurs du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 seront face aux juges et ce, après avoir été jugés et condamnés par une partie de l’opinion. Au total, ils sont au nombre de 84, civils et militaires, accusés d’avoir trempé dans cette affaire. Parmi les inculpés, de grands noms, dont deux « têtes d’affiche » : le Général Gilbert Diendéré et le Général Djibrill Bassolé. Le Général Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré et président du « Conseil national pour la démocratie » (CND), un organe mis en place par les putschistes, est inculpé pour « meurtres, coups et blessures, incitation à la commission d’actes terroristes, attentat à la sûreté de l’Etat et trahison ». « Je n’étais au courant de rien. Ce sont des sous-officiers qui étaient à la manœuvre. Peu après, des hommes sont venus chez moi pour m’informer de la situation», avait déclaré le Général. On en saura davantage avec le procès. Quant au Général Djibrill Bassolé, il est poursuivi pour « attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline militaire, violence et voies de fait sur autrui ». Ce dernier a toujours nié son implication dans le putsch, se considérant comme un prisonnier politique. Pour ce qui concerne les autres militaires, on retrouve des têtes de proue de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle ; entre autres, le capitaine Abdoulaye Dao, le colonel Kéré, le Lieutenant-colonel Mamadou Bamba. Du côté civil, Herman Yaméogo et Léonce Koné sont également poursuivis.
MN