HomeA la uneRAPPORT 2014 DU REN-LAC SUR LA CORRUPTION : Cette année, le bonnet d’âne revient aux marchés publics

RAPPORT 2014 DU REN-LAC SUR LA CORRUPTION : Cette année, le bonnet d’âne revient aux marchés publics


Le secteur des marchés publics détient le flambeau de l’administration la plus corrompue en 2014, selon le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Celui-ci a dévoilé son classement en procédant au lancement de son rapport 2014 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. C’était le 30 juin 2015, dans la salle de conférences des Archives nationales, au cours d’une cérémonie qui a également servi de cadre pour la remise des prix de la 9e édition du jeu concours Kouka.

 

Contrairement à l’année précédente où la Douane détenait le flambeau de l’administration la plus corrompue, elle occupe, en 2014, la seconde place, supplantée par le secteur des marchés publics. La Police municipale complète le trio de tête des administrations les plus corrompues en 2014. C’est le classement issu du rapport 2014 sur l’état de la corruption au Burkina Faso du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), qui a été officiellement lancé le 30 juin dernier à Ouagadougou. Quant aux services de la Police nationale et des mairies, indique le rapport, ils ont amélioré leur score au cours de ces dernières années. Les services de l’administration judiciaire et du Trésor public aggravent le leur dans le classement ces deux dernières années. Ce classement, explique le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta, a été obtenu après des enquêtes auprès d’un échantillon de 2 000 personnes réparties sur l’ensemble des 13 chefs-lieux de région plus la ville de Pouytenga. « Pour 91% des enquêtés qui se sont exprimés, la corruption est fréquente ou très fréquente dans le pays. Et pour la majorité d’entre eux, les pratiques de corruption ont augmenté comparativement à l’année 2013 », a confié Claude Wetta. Huit mois après l’insurrection populaire, a-t-il poursuivi, le peuple et les institutions de lutte contre la corruption qui avaient repris espoir avec le vote par le Conseil national de la transition (CNT) de la loi anticorruption et des interpellations d’anciens dignitaires du pouvoir de Blaise Compaoré, ont été déçus. « En effet, la fausse note émane encore une fois de la Justice burkinabè », a déploré Claude Wetta, référence faite au verdict de l’affaire de l’ex-directeur général des Douanes, Ousmane Guiro, qui a été condamné à 2 ans de prison assortis de sursis, une amende de 10 millions de FCFA et la confiscation des objets saisis d’une valeur de 900 millions de F CFA, outre les devises étrangères. Ce verdict, à en croire Claude Wetta, « constitue un très mauvais signal envoyé à la société burkinabè, un boulevard ouvert aux partisans impénitents de la corruption qui vivent en toute impunité ». Pour lui, la période post-insurrectionnelle est une opportunité de procéder à des réformes de l’arsenal législatif et juridique de prévention et de répression de la mal gouvernance en général et de la corruption en particulier.

La cérémonie de lancement du rapport 2014 sur l’état de la corruption au Burkina Faso du REN-LAC a également été l’occasion de récompenser les lauréats de la 9e édition du jeu concours Kouka, lancé par ledit réseau, qui vise à cultiver chez les jeunes, le sens de l’intégrité, de l’honnêteté et du respect de la chose publique. Sur 67 candidats ayant pris part à la composition sur table, les 6 premiers du secondaire et ceux du primaire ont été primés. Le 1er du primaire, Habasse Bamoryba Traoré de la région du Sud-Ouest, et celle du secondaire, Hanifah Sawadogo de la région du Nord, s’en tirent chacun avec 1 vélo et une bourse d’études de 100 000 F CFA. 12 prix d’encouragement et 2 de participation féminine, d’une valeur de 50 000 F CFA chacun, ont été aussi attribués à des élèves du primaire et du secondaire.

Thierry Sami SOU


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