HomeA la uneRAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :L’anticipation pour contrer Ebola

RAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :L’anticipation pour contrer Ebola


Ebola, c’est un truisme de le dire, continue ses ravages dans le monde et touche de plus en plus de pays. Comme une trainée de poudre, cette maladie se répand de façon implacable dans le monde, depuis son épicentre que constituent le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. En ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, c’est au tour du Mali d’être touché et endeuillé par ce virus mortel. C’est, à n’en pas douter, une terrible épreuve de plus pour ce pays qui ploie déjà sous le fardeau des attaques islamistes et des revendications d’autonomie de groupes rebelles en ce qui concerne la partie Nord de son territoire. Certes, ce n’est pas gagné d’avance, mais il faut espérer que les mesures prises par les autorités maliennes permettront de circonscrire le mal avec succès, comme cela a été le cas au Nigeria et au Sénégal.

En tout état de cause, tout le monde redoute Ebola. Même les grandes puissances. Il n’y a qu’à voir la panique causée par les cas de contamination d’Occidentaux et la stigmatisation dont sont victimes les populations originaires des pays africains durement touchés par le mal, pour se faire une idée précise de la terreur qu’il constitue. En Afrique, faut-il le rappeler, plusieurs événements d’envergure internationale ont été reportés ou annulés. Et la volonté du Maroc d’obtenir le report de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2015, prévue pour se tenir sur ses terres, s’inscrit dans cette dynamique et procède de cette logique d’éviter la propagation du mal. Dans certains pays comme les Etats-Unis, des parents vont jusqu’à retirer leurs enfants des écoles où ils étudiaient, au motif que cette école était également fréquentée par des élèves qui rentraient de vacances passées dans les pays ouest-africains où sévit le virus. Ebola réveille la xénophobie et le racisme primaires qui sommeillent en bien des individus. C’est, de toute façon, un euphémisme de dire qu’au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, les cadres de regroupements n’ont pas le vent en poupe. L’école n’y échappe pas car enseignants, élèves et parents d’élèves sont aussi soumis au diktat d’Ebola, à la psychose que génère ce mal. Et cette terreur ambiante est fort compréhensible au regard de la férocité de ce virus qui a déjà fait des milliers de morts.

 

Les capacités des pays à contrer la propagation d’Ebola est faible

 

Les regards sont à présent tournés vers la recherche scientifique, dans l’espoir qu’elle mette au point, sans tarder, les vaccins et sérums nécessaires. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’Afrique, de façon globale, est à la traîne. On se demande d’ailleurs pourquoi les milliardaires africains, contrairement aux richissimes hommes d’affaires d’autres contrées, comme Bill Gates, ne s’investissent pas dans le financement de la recherche contre les maladies qui font la loi sur le continent noir en général et contre Ebola en particulier. A la décharge du Nigerian Dangotté, considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique actuellement, et compagnies, on peut bien penser que ces milliardaires africains qui auront amassé leurs fortunes à la sueur de leur front, n’ont pas confiance aux autorités et craignent que les fonds qu’ils pourraient mettre à leur disposition pour le financement de la recherche, soient détournés pour servir des intérêts personnels et égoïstes. Mais, on sait aussi que bien des milliardaires sur le continent, doivent leurs fortunes aux avantages que leur confèrent les Etats. Ces gens-là au moins devraient avoir la « générosité » et l’élégance de faire un geste pour aider leurs autorités respectives qui doivent aujourd’hui organiser la riposte contre Ebola.

C’est une évidence. Les capacités des pays à contrer la propagation d’Ebola est faible, comparativement à la capacité de nuisance du virus. Au point qu’on est tenté, sans être cynique, de se demander à qui le tour après le Mali. Surtout pour ce qui est des pays d’Afrique de l’Ouest. Il est notoire en effet que les frontières sont poreuses et que les habitudes de vie des populations sous nos cieux, ne sont pas des plus indiquées, en termes de capacités à contrer la propagation de la maladie. Il est heureux de constater que des mesures d’hygiène, notamment le lavement des mains, sont prises à certains endroits. Mais quelle efficacité peut-on en espérer si on est réduit, à peine les mains lavées, à serrer celles d’autres personnes qui ne prennent pas la même précaution, qui ne font pas de ces mesures d’hygiène une préoccupation ? C’est tout comme si on se lavait les mains pour aussitôt après les plonger dans des ordures. C’est dire combien il est hasardeux de parier sur les capacités des Etats, surtout africains, à empêcher la propagation de l’épidémie.

Tout porte donc à croire que les pays ouest-africains, proches de l’épicentre de l’épidémie et qui ne sont pas encore touchés par le virus, officiellement en tout cas, sont juste en sursis et que sauf miracle, ils devront, à un moment ou à un autre, faire face à ce redoutable ennemi que constitue Ebola. Alors, autant prendre ses dispositions. Mieux vaut être prêt à parer à toute éventualité. En d’autres termes, la meilleure solution pour les pays qui ne sont pas encore touchés, serait de faire comme si Ebola était déjà là. Pas seulement chez le voisin. Mais bel et bien sur le territoire de chaque pays. Dans cette perspective et en espérant que la mise à disposition des vaccins et sérums se fera dans les meilleurs délais, il urge, pour les autorités étatiques et sanitaires notamment, de multiplier les exercices grandeur nature, pour ne pas être prises au dépourvu au moment crucial. En somme, l’anticipation est la meilleure alliée des pays potentiellement en sursis pour contrer Ebola.

 

« Le Pays »

 


Comments
  • J’ai dis que c’est le vaccin qu’il faut craindre, soyez tres vigilant!!!

    27 octobre 2014

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