HomeA la uneRAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :Les enseignements de Ebola

RAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :Les enseignements de Ebola


Alors que la propagation d’Ebola est complètement hors de contrôle, atteignant le cap de 3000 morts selon l’OMS, le Sénégal a décidé, depuis le 27 septembre dernier, d’ouvrir un corridor humanitaire aérien pour acheminer de l’aide dans les trois pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola : la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. S’il faut saluer la mesure prise par le Sénégal et voir en cela un devoir de solidarité entre Africains, il ne faut pas non plus occulter le fait que cette épidémie dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne cesse de dresser un état des lieux effrayant, se caractérise par sa rapidité de propagation sans précédent et ses conséquences sociales, culturelles, économiques et sécuritaires. Et par dessus tout, Ebola vient de mettre à nu toutes les insuffisances des systèmes sanitaires africains.

 

Ebola pourra être vaincu si nos Etats se donnent la main et les moyens pour y faire face

 

En effet, le risque épidémique aurait été bien plus faible et plus facilement contrôlable, si les dirigeants africains avaient accordé une importance particulière aux budgets de la santé et à la recherche. En tout cas, ce n’est pas un hasard si cette épidémie sévit dans des pays qui sont parmi les plus pauvres de la planète. Le dernier rapport sur le développement humain 2014 du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) classe la Guinée à la 179e place sur 187 pays. Le Liberia figure, quant à lui, à la 175e place et la Sierra Leone au 183e rang. Aujourd’hui, dans certains de nos pays, le budget consacré à la santé est très faible, parfois moins de 5 pour cent de l’ensemble des budgets publics. Face à ce tableau apocalyptique et le peu d’intérêt des laboratoires occidentaux, il faudrait une volonté politique très forte de la part de nos gouvernants, une mobilisation aux niveaux régional et continental pour ne pas que les projections les plus inquiétantes se réalisent. L’Union Africaine, la CEDEAO ou la CEMAC doivent faire obligation à chaque Etat de voter un budget consistant pour la santé et la recherche car si cela avait été le cas, la situation ne serait pas actuellement aussi dramatique. Il faut donc savoir tirer les leçons qui s’imposent face à cette épidémie mortelle qui ne donne aucun répit à ses victimes. Aussi, s’il est vrai que les conflits armés ont davantage précarisé les systèmes de santé, rien ne saurait justifier toutes ces insuffisances qui ne font que tirer notre continent vers le bas. Ebola qui n’est pas une fatalité pourra être vaincu si nos Etats se donnent la main et les moyens pour y faire face, avec foi et détermination.

 

Seydou TRAORE


Comments
  • Sekou Touré avait pour slogan la preférence de la dignité dans la pauvreté que l insulte dans l opulence.La recherche scientifique fait suite a l opulence d ou l atrocité de la science.l hypothyroidie est dans certain cas limitée dans une zone ou généralement la teneur du sol en iode est faible et celà peut etre valable pour l ébolà vu sa concentration dans une zone de pays liés géographiquement.le sida est un virus mais l Afrique du Sud, le Nigeria et la Cote d Ivoire tiennent la tete des pays le plus touchés malgré leur PIB et leur classement en Afrique.Comme le dit HYPOCRATEs il faut un équilibre a tout.

    29 septembre 2014

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