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RECONNAISSANCE PAR LA CEDEAO DE LA VICTOIRE DU CANDIDAT DE L’OPPOSITION


S’achemine-t-on vers la fin de la crise politique née de la présidentielle du 29 décembre dernier, en Guinée Bissau ? C’est la question que plus d’un observateur se pose après la reconnaissance par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la victoire de Umaro Cissoko Embalo. Rappelons que les dirigeants de l’espace communautaire ouest-africain étaient réunis, hier, 23 avril 2020, par visioconférence, à l’effet d’examiner l’évolution et l’impact du coronavirus dans leur région. C’est à cette occasion qu’ils ont rendu public ce communiqué qui, disent-ils, se fonde sur la base des résultats constants rendus publics par la Commission électorale bissau-guinéenne. Même si cette reconnaissance n’est pas un blanc-seing, elle constitue, pour le moins, une victoire diplomatique pour le sieur Cissoko Embalo qui, rappelons-le, face à l’impéritie coupable de la Cour suprême, avait organisé sa propre investiture dans un hôtel de la place avant d’aménager au palais présidentiel. Une démarche qui n’a pas été du goût de la CEDEAO qui souhaite désormais que l’investiture du président élu se fasse conformément aux lois bissau-guinéennes, c’est-à-dire devant la Cour suprême qui semble avoir pris fait et cause pour le candidat Domingo Simoes Pereira. Et ce n’est pas tout. Les chefs d’Etat ouest-africains appellent au respect des dispositions constitutionnelles relatives à la nomination du Premier ministre et à la formation du gouvernement afin d’éviter une « nouvelle crise politique et institutionnelle identique à celle qui a paralysé le pays au cours des quatre dernières années ».

Le tout n’est pas de reconnaître la victoire de Cissoko Embalo

En le disant ainsi, la CEDEAO désavoue publiquement le gouvernement mis en place par Cissoko Embalo tout en lui rappelant que selon la Constitution bissau-guinéenne, le chef du gouvernement doit être issu du parti majoritaire qui est le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) de Domingo Simoes Pereira. En tout cas, mieux que quiconque, la CEDEAO sait qu’elle marche sur des œufs. Car, Umaro Cissoco Embalo, il faut le dire, ne pourra pas gouverner s’il n’a pas le soutien du PAIGC qui est devenu un parti-Etat.  C’est dire donc que le tout n’est pas de reconnaître la victoire de Cissoko Embalo. La CEDEAO se doit de l’accompagner en initiant, sous ses bons auspices, un dialogue inclusif aux fins d’aplanir toutes les difficultés et travailler à réconcilier les Bissau-Guinéens avec eux-mêmes. C’est à ce prix que le pays d’Amilcar Cabral pourra « assurer sa stabilité et des réformes constitutionnelles à soumettre à un référendum », comme le souhaite l’instance régionale. Et pour y parvenir, Cissoko Embalo doit avoir le triomphe modeste.

B.O


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