REFERENDUM SUR L’ARTICLE 37:Le CDP va-t-il courageusement se remettre en cause ?
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avait promis de remplir « recto verso » le stade du 4-Août pour prouver qu’il a toujours de fervents militants déterminés à défendre sa cause. Eh bien ! Le stade a effectivement refusé du monde, le 21 juin dernier. Mais il s’est vidé après la prestation d’une pléiade d’artistes musiciens.
Dieu seul sait ce que chacun espérait de sa venue au stade
Pour tout dire, le stade a commencé à se désemplir avant même que le secrétaire exécutif du CDP, Assimi Kouanda, ne termine son discours qui constituait même le clou de l’évènement. Pourquoi les militants ont-ils quitté le stade au moment où on avait le plus besoin d’eux pour écouter le message clé, à savoir l’appel solennel à la tenue du référendum pour sauter le verrou limitatif de l’article 37 de la Constitution ? Etaient-ils venus au stade juste pour suivre la prestation des artistes et repartir tranquillement chez eux ? Etaient-ils venus en espérant qu’ils se rempliraient les poches ou qu’ils en repartiraient le ventre plein ou croulant de cadeaux et autres gadgets ? Ou étaient-ils venus pour écouter le message du parti? Dieu seul sait ce que chacun d’entre eux espérait de sa venue au stade, ce jour-là. Un stade plein qui se vide avant même la fin du discours du patron du parti, il faut reconnaître que quelque chose n’a pas tourné rond. Pour autant, le parti au pouvoir aura-t-il le courage nécessaire d’analyser ce qui ne va pas ? Le CDP va-t-il courageusement se remettre en cause ? On en doute fort. D’autant que le parti au pouvoir a vite trouvé une raison au départ prématuré de « militants ». En effet, pour le parti, le stade s’est vidé parce que des individus mal intentionnés auraient dit aux militants que les cars étaient prêts à repartir. Peut-on se contenter d’un tel argument ? La réalité n’est-elle pas plus inquiétante ? Le parti ne se chatouille-t-il pas pour rire ? Toujours est-il qu’on peut se demander si les gens qui ont rempli le stade étaient de vrais militants.
Le CDP court le risque de se faire hara-kiri
Y étaient-ils par conviction ou étaient-ce des militants de circonstance ? Et puis, comment des individus qui ne faisaient pas partie du comité d’organisation, ont-ils pu passer une telle information de démobilisation sans que les responsables du CDP ne s’en rendent compte ?
Curieux tout de même que pour des militants, une simple rumeur suffise à pousser tout ce monde à prendre la tangente ! Ce faisant, on peut s’interroger sur leur degré de militantisme.
Par ailleurs, s’il est vrai que des gens ont infiltré les rangs des militants, on peut donc s’attendre à ce que le CDP réédite l’expérience en prenant, cette fois, soin de se prémunir contre ce genre d’incident. Osera-t-il encore ? En tous les cas, on trouve toujours une raison à un fiasco.
En vérité, le CDP est à la croisée des chemins et ses responsables devraient en prendre conscience. Au demeurant, dans la vie de toute chose, il y a la phase de croissance, celle de la maturité, celle de la stagnation si l’on n’y prend garde, laquelle annonce la décadence. Et c’est pourquoi les bons stratèges savent toujours anticiper. Conscients que qui n’avance pas recule, ils savent toujours quand vient l’heure de relancer la machine, dans une phase de stagnation ou de déclin amorcé. Or, à trop vouloir satisfaire aux intérêts d’un seul individu, le CDP court le risque d’accélérer son déclin, de se faire hara-kiri. Les tenants du pouvoir ont-ils pris la pleine mesure du danger ? Malheureusement, l’on a envie de répondre par la négative.
SIDZABDA