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REGLEMENTATION DE LA CIRCULATION DES POIDS-LOURDS EN VILLE


La route tue ! Cette vérité de la Palice est observable aussi bien en rase-campagne qu’en ville. Mais le phénomène est beaucoup plus prononcé dans les deux principales villes du pays, à savoir Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Dans la capitale Ouagadougou, les chiffres parlent d’eux- mêmes. En effet, entre 2019 et 2020, l’on a relevé dans cette ville, plus de  7000 accidents impliquant des poids-lourds. Ces statistiques font simplement froid dans le dos. Et les types de véhicules qui sont indexés, sont les poids-lourds. Quand ces genres d’engins font un accident, l’on peut facilement imaginer les dégâts, en termes de blessés graves et de morts que cela entraîne. Pour lutter contre le phénomène, la mairie de Ouagadougou, en collaboration avec le ministère en charge des transports, vient d’engager une campagne « Stop aux poids-lourds en ville ». C’était le 30 septembre dernier, dans la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Dans ce cadre, il a été indiqué aux poids-lourds, des itinéraires et des horaires pour traverser la ville afin d’éviter non seulement à ces mastodontes de la circulation, d’encombrer les routes, mais aussi de causer des accidents mortels sur les voies. Pour que la mesure passe, l’arrêté municipal portant règlementation de la circulation des poids-lourds en ville, a été pris en concertation avec les transporteurs et les chauffeurs. A cela, il faut ajouter une stratégie de communication et de sensibilisation à l’attention du grand public au moyen de panneaux publicitaires, de spots télévisés, d’affichages, etc. Des précautions ont donc été prises pour une application réussie de l’arrêté. Et personne ne doute de sa pertinence, au regard de l’hécatombe que ces poids- lourds provoquent à Ouagadougou notamment.

 

Arrêtons ensemble le massacre !

 

C’est donc une mesure salutaire. Mais encore faut-il que  tous les acteurs impliqués jouent, chacun à son niveau, sa partition. Les premiers acteurs sont les propriétaires et les chauffeurs. Tant que ces derniers n’adopteront pas la mesure, nos routes continueront à être encombrées aux heures de pointe et nous continuerons à ramasser des morts dans nos villes, liées aux accidents des poids-lourds. Et quand on connaît l’indiscipline et l’anarchie dont ont déjà fait montre bien des chauffeurs et  des propriétaires de poids- lourds de par le  passé, l’on peut légitimement avoir des doutes quant à l’application effective de la mesure par ceux-ci. A ce sujet, il faut dire que l’arrêté municipal règlementant la circulation des poids-lourds, date de 2019. Seulement, les chauffeurs et les propriétaires de poids- lourds s’étaient pratiquement insurgés contre son application. Comme depuis  l’insurrection, la défiance de l’autorité de l’Etat est pratiquement devenue l’attitude la plus prisée de nombre de Burkinabè, l’autorité municipale avait mis en veilleuse l’arrêté. Il faut donc espérer que cette fois-ci sera la bonne. La deuxième catégorie d’acteurs qui doit adhérer à la mesure et l’appliquer dans les règles de l’art, ce sont les forces de l’ordre. En l’occurrence, les policiers municipaux et les agents de la Police nationale. Il faut absolument que ces derniers se départissent de toutes les mauvaises pratiques en lien avec la corruption, pour autant qu’ils veuillent que les objectifs nobles qui ont prévalu à la prise de l’arrêté, soient atteints. L’autre catégorie d’acteurs qui peut et doit aider à l’observance stricte de l’arrêté, ce sont les citoyens. Il suffit qu’ils prennent connaissance des artères interdites aux poids- lourds de même que les horaires auxquels ces derniers ne sont pas autorisés à circuler. Cela leur permettra d’aider la police à traquer les poids-lourds qui violent la loi. Les citoyens et les usagers de la route doivent se prêter d’autant plus volontiers à cette collaboration, que ce sont eux qui paient le plus lourd tribut aux accidents causés par les poids-lourds. Ce contrôle citoyen est nécessaire pour discipliner tous les usagers de la route. Dans le même registre, l’autorité envisage de lutter contre les stationnements anarchiques dans la ville. Cela aussi doit être salué et encouragé. Car, ce phénomène aussi est une entrave sérieuse à la mobilité dans la ville et un facteur d’accidents. Mais pour véritablement réduire de manière significative, les risques liés à la circulation des poids-lourds en ville ainsi que ceux liés à leurs stationnements anarchiques, un effort particulier doit être fait dans la construction de grandes voies. Le même effort doit être fait dans l’aménagement d’espaces de stationnement en nombre suffisant. Cette interpellation est impérative. Car, la route et les poids-lourds ont déjà fauché beaucoup de vies au Burkina. Arrêtons donc ensemble le massacre !

 

SIDZABDA

 


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