HomeA la uneRELECTURE DU CODE ELECTORAL : Les partis de l’ex-majorité suspendent leur participation au CNT et à la Commission nationale de réconciliation

RELECTURE DU CODE ELECTORAL : Les partis de l’ex-majorité suspendent leur participation au CNT et à la Commission nationale de réconciliation


En réaction à la relecture du Code électoral excluant les proches de l’ancien président Blaise Compaoré de la course pour la présidentielle et les législatives d’octobre 2015, les partis de l’ex-majorité suspendent leur participation au Conseil national de transition (CNT) et à la Commission de réconciliation nationale et des réformes. C’est la substance de la déclaration ci-dessous, dénommée « Appel à la mobilisation patriotique pour une transition inclusive ».

 

Le régime de la transition (cela est maintenant avéré), contrairement aux instruments internationaux qu’il n’a pas dénoncés, contrairement à la Constitution qui, même mutilée, a été rétablie, avec ses prescriptions relatives aux droits des citoyens et des partis, et contrairement, enfin, à sa propre Charte, conduit une politique aux relents oppressifs et répressifs, contre lesquels nous entendons, en vertu de la Constitution (Articles 166,167 et 168) nous élever vivement, pour défendre le peuple et nous défendre en tant que victimes indiquées.

Les conséquences de cette politique, nous les percevons dans une dégradation avancée et continue de l’autorité de l’Etat, dans une récupération éhontée de la puissance publique par des forces privées, par l’intrusion fracassante du terrorisme dans notre pays, par l’intolérance grandissante, lourde de menaces pour la cohésion nationale.

Nous en appelons conséquemment à nos militants de l’intérieur et de l’extérieur, aux Burkinabè opposés à la politique d’exclusion et d’apartheid politique, à une résistance républicaine démocratique et patriotique, sur la base des considérations suivantes.

 

  1. I) Considérations et justifications factuelles

 

La transition ne conduit pas une politique neutre, inclusive, pacificatrice. Les faits le corroborent à satiété et nous l’affirmons en nous référant, en particulier, à la dernière déclaration du groupe de contact aux termes insistants sur l’inclusion et la participation.

Au plan social, le mécontentement illustré par des grèves et manifestations à répétitions, sans précédent,   récent démontrent les lacunes de la transition en ce domaine, comme en a attesté la controverse sur la baisse du prix du carburant, tout comme l’emballement actuel de la lutte contre la vie chère.

Au plan économique, les indicateurs de croissance sont en berne. (Exportations, secteur minier, coton, investissements, etc.). L’activité économique est entravée par un climat de morosité générale. La confiance, socle de tout projet économique, a disparu. La dégradation du tissu économique est inquiétante et les perspectives de répondre aux attentes des populations s’amenuisent chaque jour davantage. Les immixtions du politique dans le domaine économique sont récurrentes.

Au plan diplomatique, nous constatons une dégradation du climat, préjudiciable aux bonnes relations internationales.

Jusque-là, nous avions, dans un souci de respect des grands équilibres nationaux, accepté de faire contre mauvaise fortune bon cœur, allant jusqu’à avaler les pires couleuvres, mais les limites du tolérable sont maintenant atteintes, dépassées. Car ce qui est aujourd’hui en cause, c’est l’unité nationale, la démocratie, les valeurs républicaines, la tolérance sous toutes ses formes (politique, religieuse, ethnique, sociale). Les faits, les pratiques en attestent à foison. Tout cela pouvant conduire à une fracture nationale aux conséquences irréparables.

 

  1. II) Considérations politiques et justification de droit

 

Contrairement à une idée insidieusement instillée, nous avons avec nous le droit. Nos plaintes s’appuient en effet sur nos textes fondateurs, sur les traités que le Burkina Faso a ratifiés :

– La Charte des Nations unies ;
– La Charte africaine de la démocratie ;
– La Charte constitutive de l’Union africaine ;
– Le Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’UA ;
– Le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO.

 

Toutes nos revendications sont donc portées par la légalité nationale et internationale. Et nous articulons en conséquence, sans manœuvres dolosives, nos revendications, prenant à témoin la communauté internationale sur leur bien-fondé et la mettant face à ses propres responsabilités.

 

III) Exigences

 

3.1) Au plan politique : Il est primordial de rétablir, sans délais, les équilibres entre citoyens et partis politiques (art 1 et art 13 de la constitution), de trouver les voies d’une transition plus démocratique et consensuelle pour mieux garantir le retour pacifié à la légitimation populaire du pouvoir, de mettre fin aux atteintes aux droits humains et aux libertés publiques (interpellations et arrestations abusives et arbitraires, absence d’assistance juridique, etc.) venant de tout bord.

Il est également impératif de rapporter les modifications telles qu’introduites par la dernière délibération du CNT au code électoral.

Le caractère anticonstitutionnel des mentions de ce texte qui, dans la forme comme que dans le fond, ne sont pas de portée générale comme ça devrait être le cas en droit, se perçoit en ce qu’elles indexent ou ciblent potentiellement une catégorie d’entités ou de personnalités politiques.

Nous versons là dans une distribution inacceptable de la Justice au faciès. Une régression du principe de la sécurité juridique qui ne peut qu’affaiblir les ressorts de notre démocratie. Au demeurant, être contre le référendum, c’est être contre le droit et la Constitution puisque ceux-ci l’instituent et en réglementent l’usage.

Dans l’esprit comme dans la lettre, tout dénote du caractère anticonstitutionnel des instruments de la Transition. A commencer par la réaffirmation, ici, de la liberté d’opinion dont elle nous prive, et la dénonciation de la mauvaise et stupéfiante interprétation de l’art 25 de la Charte africaine de la démocratie, lequel n’est opératoire, et la pratique le confirme du reste, que dans le cadre précis de régimes d’exception. Situation (ce qui n’est pas la moindre des ironies) qui s’applique justement au régime en place dont l’avènement s’inscrit parfaitement dans la catégorie condamnée par la Charte africaine des régimes de fait, non issus du suffrage populaire. Art. 2, alinéa 4 « La présente Charte a pour objectifs de : … 4. interdire, rejeter et condamner tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans tout Etat membre comme étant une menace grave à la stabilité, à la paix, à la sécurité et au développement »

3.2) Au plan sécuritaire : Il importe de mettre en place et d’urgence, une politique sécuritaire et anti-terroriste, en commençant par rendre la confiance à nos forces de défense et de sécurité. Des mesures diligentes doivent être prises pour assurer la sécurité des hommes politiques et de leurs activités.

 

  1. IV) Moyens d’action

 

Nous agirons par tous moyens politiques, diplomatiques, de presse et de droit pour l’aboutissement du combat libérateur contre l’oppression que nous engageons.

Cette entrée en résistance appelle un large Front patriotique, au-delà des alliances électorales.

En conséquence de tout ce qui précède, nous constatons que la transition, en complicité avec des forces qui lui sont inféodées, mène le pays à la dérive et expose les Burkinabè à des fractures irréversibles.

Les partis politiques membres du groupe ARD, suspendent leur participation au CNT, ainsi qu’à la Commission de réconciliation nationale et des réformes, jusqu’à relecture du texte adopté, jusqu’à la mise en œuvre d’une vraie politique inclusive, jusqu’au respect total de la Constitution.

Nous remettons en cause la conduite partisane et insécurisée du processus électoral et rendons la transition responsable de la crise ouverte et des conséquences qui pourraient en découler.

Nous réitérons le mot d’ordre de mobilisation à toute nos bases, tant sur le territoire national qu’à l’étranger.

Nous les appelons, enfin, à être attentifs à nos communiqués à venir et à s’armer de courage pour relever le défi de la restauration d’un Burkina Faso pour tous.

 

Pour la patrie, la démocratie, la République, résistons.

 

Ouagadougou, le 9 avril 2015

 

 

 

 

 


Comments
  • CES ANCIENS DIGNITAIRES ONT BRADER LE BURKINA ET VEULENT ENCORE CONTINUER ..NON //C?EST FINI ///LEONCE ET GILBERT FERONT MIEUX DE SE TAIRE CAR TOUT LE MONDE SAIT TRES BIEN CE QU?ILS ONT FAIT DURANT LE REGNE DU ROI DICTATEUR ///QUE LA JUSTICE FASSE SONT TRAVAIL //GILBERT OU EST PASSER LE BUDGET DU MINISTERE DE TRANSPORT ET DE L?AEROPORT????? ///ET LES ROUTES ?????POSTE QUE TU AS GARDER ET PILLER PENDANT LE REGNE DE TON SANGUINAIRE ////LA JUSTICE PASSERA ///

    10 avril 2015
  • Souvenez-vous de la période de la Rectification, du temps de l’ODP/MT et de celui du CDP et ses acolytes. Souvenez-vous des crimes de toutes sortes commises. Pendant ces 27 ans, des personnes ou groupes de personnes ont spoliées ou meurtries. Elles aussi, elles avaient des droits. Qu’avez vous fait de leurs droits ? Tout ce qui a un 《début》a forcément une《fin》. Que Dieu bénisse le Burkina Faso. .

    10 avril 2015
  • Nous ne comprenons toujours pas ces mrs de l ex majorité vous posez des actes condamnables et ne voulez pas qu on vous attaque qu es cè que vous voulez enfin ?tant que une personne n accepte les reproches il ne pourra évoluer accepter toujours les conséquences de ses actes constitut pour nous des grandeurs d esprit

    11 avril 2015
  • N’insultez pas la mémoire des martyrs de la révolution d’octobre. C’est de cette manière qu’on manifeste son mécontentement? Quand l’ex opposition était à l’assemblée, vous votez des lois contre leur gré, mais ils n’ont jamais suspendu leur participation aux activités de l’assemblée nationale. Mes chers ex majorité, gouttez les délices de l’opposition. Et puis, vous ne pourrez en aucun cas arrêter la marche du peuple vers sa libération totale. Quand vous vous atteliez à modifier la constitution au profit du clan Compaoré, avez vous pensez un instant que cette situation allait arriver? Vous avez ironisez le peuple pendant longtemps et vous croyez que le bon dieu va vous laisser faire éternellement. SVP, faites une introspection sincère et sérieuse et rendez vous vite à l’évidence que vous avez perdu le pouvoir. Votre passé va vous rattraper. Ce n’est pas la fin du monde pour vous, vous pouvez servir la nation autrement. Vous pouvez vous ressaisir, il n’est pas tard.

    11 avril 2015
  • Vous ne serez pas suivis malheureusement. Quand vous étiez de la majorité, vous appliquiez toutes les lois. Maintenant que vous êtes dans l’opposition, vous dites que vous êtes brimés. Et vous vous retirez tout en sachant que ce sont quelques individus qui sont visés et non les partis. Vous vouliez faire revenir Blaise Compaoré comme président en 2015, et votre bloc constituait l’alliance souterraine qui devait ramener le clan familial. Personne ne va vous suivre dans vos délires. Et pire, l’ADF a demandé pardon, mais c’est zéro. Il ne regrette pas de s’être engagé dans la modification de l’A37

    11 avril 2015
  • Donc c’est en quelques mois de période difficile que vous avez appris le droit en se référant aux traités ratifiés par notre pays? Quand vous avez traversez 27 ans à piétiner et à interpréter ces textes en votre faveur non à la faveur du citoyen, vous pensez que le VRAI BURKINABÈ ne le savait pas? Vous ne faites appel au droit que lorsqu’il est en votre faveur. C’était notre sociabilité qui vous gardait jusqu’au moment où vous insulté notre intelligence en pensant que tout est permis quand vous voulez et comme vous voulez.
    NOTRE PATRIOTISME A RÉAGI A VOTRE PROVOCATION ET LA DÉMOCRATIE A TRIOMPHE.
    VOUS N’AIMEZ QUE VOUS MÊME ET VOS PENSES.
    NOUS AU CONTRAIRE, AIMONS NOS FRÈRES ET SŒURS AINSI QUE NOTRE TRÈS CHER PAYS.
    RESTEZ SAGES MÊME SI CE N’EST PAS VOTRE HABITUDE!!!

    11 avril 2015
  • Quel triste spectacle. Lisez cette interview wt allez-y vous faire cuir un oeuf.
    SUR RFI, ANNE CANTENER INTERROGE JEAN BAPTISTE PLACCA :

    ANNE CANTENER : Les partisans du président déchu se retirent des organes de la transition : ils protestent contre une disposition du Code électoral qui prive de candidature tous ceux qui ont participé au dernier gouvernement de Blaise Compaoré. Ils trouvent la mesure discriminatoire. Alors, injuste ou pas ?

    JEAN BAPTISTE PLACCA : C’est une disposition contre la lâcheté, contre la couardise. Elle devrait inciter au courage en politique. Car le véritable problème, ici, est celui de la difficulté d’une grande partie de l’élite politique africaine à assumer ses erreurs. Elle ne sait pas démissionner quand elle a failli ; elle n’a pas la décence de se retirer lorsqu’elle a échoué. Dans le cas spécifique du Burkina, ceux qui ont soutenu, activement ou même par leur silence, le projet de révision constitutionnelle rejeté par la population, devraient avoir au moins la décence de se faire un peu discrets.

    Vous ne pouvez pas avoir soutenu jusqu’au bout ce projet de troisième mandat pour le président déchu, ce projet qui a coûté la vie à nombre de vos concitoyens et, dès le lendemain de la chute du régime auquel vous participiez, venir vous asseoir à la table pour être les acteurs du renouveau démocratique. C’est pire que de l’indécence !

    Mais ces partisans du président déchu estiment avoir déjà avalé trop de couleuvres…

    Peut-être faut-il leur rappeler que certains de leurs anciens compagnons ont eu le courage de dénoncer le projet et pris leurs distances, ce qu’ils ont payé, au minimum d’une traversée du désert. Le courage, la défection de ceux-là a fragilisé le régime et permis sa chute. Lorsque vous n’avez eu ni le courage de vous opposer au projet ni celui de démissionner pour ne pas en être complices, vous devez, au moins, avoir la dignité de vous faire discrets. Ce qu’ils revendiquent, c’est une prime à la lâcheté, à la couardise, pour se repositionner et se faire élire à la faveur d’une démocratie qu’ils n’ont rien fait pour conquérir.

    Oui, par respect pour ceux qui sont morts en combattant ce projet de révision constitutionnelle, il est du devoir de leurs compagnons qui ont survécu de vous inviter à quitter la table ! Le discours qui consiste à dire qu’il ne faut exclure personne, au nom de l’unité nationale, relève d’une hypocrisie qui pousse à tolérer toutes les compromissions sur ce continent. Le retard de l’Afrique est aussi dû à toutes ces lâchetés sans conséquence, à toutes ces couardises récompensées.

    11 avril 2015
  • Ne vous inquiétez pas chers “forumistes” ces mecs là ont joué bidé. Les trois premiers à l’avant ne sont pas dignes de crédit, c’est des “louvoyeurs” qui n’adorent que des intérêts, des espèces sonnantes. Dommage pour l’expert comptable qui gagnerait à demeurer en marge de la politique politicienne et à se consacrer à ses audits. Évidemment il pourra répondre de temps en temps à d’éventuelles sollicitations pour un poste au gouvernement pourquoi pas mais attention de ne pas se mêler aux crabes, aux requins, aux alibaba.

    13 avril 2015
  • Chers Burkinabé, vous vous rappelez du procès de NUREMBERG, les blancs et autres qui vous imposent l’inclusion, ont-ils fait l’inclusion? Mon œil oui, jusqu’à Aujourd’hui ils traquent les nazi qui ont pu rechaper. Nous, idiots que nous sommes nous parlons d’inclusion inclusion. Des gens qui ont voulu nous tuer (ils ont pu tuer certains de nos camarades) nous avons résister et réussir à prendre leurs armes. Qu’ils s’estiment heureux d’être encore vie. Il faut être plus que idiots de vouloir leurs donner encore les armes. C’est a ne rien comprendre.

    13 avril 2015

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